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ANVEDJ - Page 50

  • Leur bêtise nous tuera

     

     

    Observer les faits permet aux victimes de trouver des liens que personne ne songe à mettre en avant, quand il ne s'agit pas tout simplement de les cacher.

     

    Pour cette fois, c'est l'actualité qui nous interpelle, en la personne de ce jeune qui s'en est pris à la société, pour ne pas y avoir trouvé sa place. Bien sûr, tous les politiques vont trouver dans cette triste circonstance l'occasion de nous promettre que cela ne se reproduira pas, que les textes et les procédures vont tout prévoir et nous protéger. Or, c'est l'organisation administrative et sociale telle que les politiciens l'ont bâtie qui vient de frapper, dans tous les sens du terme.

     

    Les uns nous expliquent que l'individu était connu, mais que rien ne pouvait lui être reproché, les autres qu'il a été lui-même victime, sans compter les récupérations sur les « étrangers », sur les problèmes culturels, sur l'emploi, …

     

    Pour nous, nous retiendrons que les trafics d'armes sont tellement ordinaires que la police ne les voit pas, ou ne veut pas les voir, ou ne peut pas les voir, ou n'a pas le temps de les voir. (Pour un pays qui vend des armes partout dans le monde, de manière opaque voire illégale, ce n'est pas surprenant!!). Les difficultés éthiques, morales, mais aussi économiques posées par le problème de l'armement dans notre pays sont systématiquement cachées, niées, occultées. D'accord ou pas, le citoyen français tire une partie de ses revenus du monde de l'armement, sans pouvoir décider si cela lui plaît ou non. Il n'y a pas chez nous les « pros » et les « antis », il y a le vide politique et moral, tandis que les budgets sont utilisés sans contrôle autre que celui des appétits financiers. Les principes de la République sont bafoués, ce qui permet à des pays comme la Russie de déclarer que les élections sont « truquées » en France. Et que répondre, nous sommes incapables de justifier les décisions qui président à nos ventes d'armes sur le marché international. Les pays dont le pouvoir est dit « fort » justifient par des votes politiques les choix de l'exécutif, que les peuples ne peuvent contester, se trouvant plus ou moins bâillonnés. Ces situations sont qualifiées par les démocrates de « dictatures », qui prétendent montrer par des votes transparents ce que peut faire la démocratie. Mais ceux qui crient le plus fort sont ceux qui mentent le mieux, et leur sens de la morale publique reste largement lié aux appétits financiers des marchands de canon qui les dirigent. L'intérêt général est soit-disant le choix éclairé des dirigeants, sans que les peuples ne puissent réellement participer aux décisions. Que le vote soit majoritaire par tromperie, fausses promesses et mensonges électoraux, ou par tricherie, y a-t-il vraiment de la différence ?

     

     

    Revenons chez nous, et constatons qu'au même moment les histoires de « fadettes » mettent en évidence l'usage des services de police pour surveiller les citoyens susceptibles de gêner les avancements de carrière de nos dirigeants aux dents longues. Est-ce un bon usage des fonds publics, quand les armes, la drogue, … se promènent sous leurs fenêtres !!, quand la corruption passive permet de tenter de faire baisser les salaires en jetant des milliers de personnes à la rue. La spéculation immobilière enrichit par ailleurs les sociétés de placement, dont celles qui surévaluent les valeurs des actifs de nos caisses de retraite, et justifient les salaires et avantages de leurs dirigeants. Les jeux de chaises musicales dans la haute administration sont bien liés à la corruption passive et à la non-dénonciation des privilèges indus que le mauvais usage des fonds publiques permet. C'est que le passage de la préfectorale à l'armement, ou à la Direction des grands groupes privés, et retour, donne des catalogues de « liens » entre toutes les méthodes utilisables pour bénéficier de situations « intouchables » !! Il y a la France ordinaire, celle qui se lève tôt tous les jours, paie ses impôts, et ne connaît que ses élus locaux, et à côté, la France des profiteurs, la bouche en cœur pour montrer leur dévouement et leur déontologie, qui ne cherche qu'à profiter. Bien sûr, tout un apparat, une mise en scène, (en fait du spectacle), vous oblige à faire des courbettes, à respecter le protocole, à donner des avantages à ceux qui ne font déjà pas grand chose, puisqu'ils ne concourent pas à la richesse publique, et ne sont pas à votre service lorsque vous en avez besoin, ce qui serait pourtant la raison d'être d'un service dit « public ».

     

    Il y a donc dans l'analyse d'un fait divers plus violent que d'habitude la preuve du détournement des institutions par des individus qui méprisent les principes républicains de la séparation des pouvoirs, et de l'obligation de rendre des comptes. Et comme nous ne sommes pas masochistes, et que nous sommes fatigués de subir, nous insistons pour que tous les moyens soient utilisés pour mettre fin aux trafics qui font de notre pays la risée de bien des gens civilisés ! Il faut donc rendre à cette République des valeurs qui permettent aux victimes de savoir pourquoi elles se battent, pour qui, et quels sont les espoirs de réussir !

     

  • La victime n'est pas une cible électorale

     

     

     

    En période électorale, le fait divers n'est intéressant pour les stratèges que s'il permet de mettre en scène un outil de manipulation à l'usage d'un groupe suffisamment important pour être une cible électorale.

     

                      La victime en elle-même n'est pas intéressante, par contre, les familles, les clans, les groupes sociaux qui peuvent se sentir touchés sont des cibles idéales. De ce fait, le spectacle est dirigé vers ces électeurs afin qu'ils réagissent positivement et se tournent vers celui qui se présente en rempart entre eux et le risque d'être victime. Les projets, les objectifs annoncés ne sont que des réponses à des peurs immédiates, plus souvent instinctives que réfléchies, qui s'apparentent aux méthodes de vente sur impulsion. D'ailleurs, les agences de communication qui mettent en scène les candidats sont les mêmes que celles qui vendent tous les produits de grande consommation.

     

    Les candidats, dans leur grande majorité, n'ont plus de conviction à faire passer, plus de message vers une organisation meilleure à espérer, ils se situent dans la réaction à court terme, dans les rumeurs, plus c'est gros, mieux ça passe, …. L'important n'est pas de montrer sa capacité à résoudre les vrais problèmes d'une république, mais d'obtenir une majorité instantanée suffisante pour gagner l'élection. Les vrais problèmes : inflation administrative, corruption passive, justice aux ordres, incompétence organisée, investissements inadaptés, spéculations multiples, théorie économique dépassée, choix écologiques oubliés, budgets militaires inavoués, recherche scientifique détournée, culture ou désert culturel, …. Que de domaines oubliés !!!

     

    Dans ce contexte instable, la victime n'est ni de droite, ni de gauche, elle n'est qu'un cas particulier quelquefois encombrant, quelquefois utilisable pour rebondir. De ce fait, tous les jours, les candidats se concentrent sur l'art de parler pour ne rien dire, il faut occuper l'espace médiatique, et marginaliser les candidats qui osent parler de problèmes et de solutions. Pour les uns, il s'agit de rappeler que l'histoire les soutient, qu'ils sont des candidats naturels issus de l'Histoire nationale ou internationale, de remplir les journaux de petites phrases grandiloquentes ou mesquines, de renouveler en permanence les textes pour éviter de se voir attaqués sur les erreurs de leur environnement. Car si l'on se réfère par exemple aux affaires de corruption, la situation est catastrophique, puisque le nombre d'élus poursuivis, ou susceptibles de l'être se chiffre par centaines, ce qui suppose des victimes par milliers, mais comme tous les partis sont touchés, les comptes s'annulent, donc les stratèges s'en moquent. Pour d'autres, il s'agit de se montrer en phase avec des groupes sociaux alléchés par la force du verbe, et susceptibles de faire le pari d'une influence sur un système dont ils sont pourtant partie prenante tous les jours, et au sein duquel ils ne sont guère des agents de progrès.

     

    Pas de convictions ..., pas de majorités ..., la République se trouve directement en cause, puisqu'elle n'offre plus d'intérêt général, il n'y a plus que de la gestion courante, selon l'humeur de chefs de services en quête d'avancement, donc par nature irresponsables, situation qui encourage encore plus la corruption passive qui dilue toutes les responsabilités, puisque personne n'est capable de mettre fin à cette corruption passive permanente qui sert de bouillon de culture généralisé. L'exemple d'Outreau n'est pas le seul, les rapports s'entassent et personne n'agit, même plus les victimes. Dans notre système, l'important est de promettre, et surtout de détecter et de neutraliser ceux qui pourraient agir. Jusqu'au jour où la dégradation ramènera les émeutes de la faim.

     

     

                      Puisque rien ne peut venir d'en haut, nos dirigeants étant cooptés et formatés, il ne reste que le bas, seuls des éléments locaux peuvent s'organiser pour que les principes restent en vigueur entre eux, et s'imposent autour, pour cause de réussite. À l'époque l'internet, ils peuvent trouver des exemples à étudier et des soutiens dans d'autres communautés.

     

    C'est une question de culture, très difficile à argumenter, pour apprendre, il faut un « maître », mais il faut dépasser le maître, et lui succéder, toujours avec les mêmes principes, sans être l'objet de noyades procédurales, et autres arbres cachant la forêt, comme savent si bien le faire les sectes, au service de leurs gourous, ou ... les agences de communication !!!

     

  • Dégâts collatéraux, effets secondaires

     

    Victimes, dégâts collatéraux, pertes humaines, bavures, erreurs, ...

     

    L'art de cacher les réalités est une des constantes de l'usage de la violence. Reprocher aux autres leur violence se fait à partir d'un ressenti.

     

    Or, la violence, c'est comme le froid, le ressenti est bien différent de l'effet direct. L'auteur de violences a rarement le sens de l'intensité de ce qu'il va provoquer. Toutes les armées du monde, lorsqu'elles sont en guerre en particulier, estiment leur comportement légitime, et légitimé par le comportement des adversaires. Or, la guerre ne sera jamais un sport ou une activité qui s'inscrit dans la vie normale d'un individu, elle est un cataclysme dont il est impossible de sortir psychologiquement indemne. Ce n'est pas une catastrophe naturelle, ce n'est pas un événement inattendu dans le cadre duquel la solidarité, l'espoir, les soutiens sont autant de moyens de faire face, et qui permettent de faire un deuil d'un mauvais moment, quelquefois terrible, impossible à endiguer, mais la vie continue.

     

    Le problème de la violence humaine sur l'humanité est qu'elle engendre automatiquement une réflexion sur ce qui aurait pu être évité, donc un sentiment de culpabilité, un besoin de se justifier, de prouver son « bon droit », un besoin de réécrire l'Histoire pour cacher ces comportements irresponsables et incohérents qui entretiennent les peurs et nourrissent les rumeurs les plus folles.

     

    Tous les insoumis par exemple, ceux qui refusent l'enrôlement et qui se retrouvent en première ligne ou en camp de concentration, quand ils ne sont pas exécutés, tous ceux qui sont victimes des tactiques, de « terres brûlées » ou autres, de transferts de population, de déportations, de rééducations, dont l'imaginaire devient peuplé de haine, de vengeance, de suicides, de tyrannies, mais aussi ceux qui croyaient à la « guerre fraîche et joyeuse », et qui martyrisent, détruisent, ceux qui ont déserté, mais qui sont poursuivis, pourchassés, à en devenir mercenaires, tueurs, …. et je ne décris pas les sévices les plus horribles. Tous vont écrire l'Histoire, et garder une plaie ouverte, car cela aurait pu ne pas arriver.

     

    Les civilisations créent des victimes en permanence, tout en cherchant à justifier ces comportements incompréhensibles pour un penseur rationnel et cartésien. Pour cacher de telles inconvenances, les méthodes sont bien rodées, qui consistent à différencier une violence nécessaire, utilisée par l'armée, l police, l'ordre social, d'une violence déraisonnable, qui serait elle, gratuite et sans cause.

     

    Or, il s'avère que toutes les violences ont les mêmes effets, et que c'est donc l'usage lui-même qui devrait être surveillé et analysé en permanence pour toujours plus restreindre le besoin qui peut en être ressenti. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, car il n'y a aucun consensus sur une organisation sociale cherchant à limiter l'usage de la violence. Au contraire, tout est raison d'instrumentaliser la violence, la rendant indispensable économiquement, politiquement, psychologiquement. Le culte du « gagnant » ! Au diable l'avenir !! Seul le vainqueur serait capable de profiter de l'instant présent.

     

    Nous vivons une économie de la violence, une politique de la violence, avec une mise en scène permanente faite d'exacerbation des envies, de compétitions inutiles, de frustrations sans causes sérieuses, tout ce qu'il faut pour fabriquer des victimes inutilement. Cette primauté justifie l'existence des erreurs, des dysfonctionnements, effets secondaires désagréables, mais justifiés par la « grandeur » et les réussites de notre société. Crise de civilisation, crise de la pensée philosophique, faiblesse intellectuelle, … qui peut le dire ? Les alternatives paraissent bien ténues, même si elles sont sensibles, car elles sont systématiquement dénoncées et harcelées.

     

    Et pourtant, elle tourne, disait Galilée, … c'est ainsi que l'avenir fustigera la violence gratuite, car l'homme ne contraindra pas la nature, c'est elle qui le façonnera comme elle l'a toujours fait.

     

     

    Encore faut-il que l'Humanité trouve des outils pour rendre la Justice réellement moins « myope », et soit capable de faire reculer le principe de la force comme seul vecteur de survie.