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ANVEDJ - Page 47

  • Encore faut-il se comprendre !!!

     

     

    L'informatique est un outil extraordinaire, dans tous les sens du terme. En effet, il peut permettre de résoudre de nombreux problèmes dans de très bonnes conditions, mais encore faut-il qu'il reste un outil dont vous gardez le libre usage. Et dans ce domaine, la tromperie est considérée comme normale. L'informaticien estime avoir le droit de ne pas respecter votre volonté, sous prétexte que vous ne connaissez pas l'informatique. Ainsi, vous refusez d'installer un logiciel, mais la commande de refus déclenche l'installation ; vous croyez ouvrir une page blanche, mais elle contient déjà des formatages soit-disant « d'aide à la décision » ; vous cherchez une information, elle est détournée pour vous imposer de regarder une vidéo « publicitaire » sans rapport avec le sujet. Vous croyez acheter l'usage d'un outil, mais vous ne pouvez pas savoir que l'usage est limité par le vendeur selon son bon vouloir. Tout cela « pour faire de l'argent », l'exemple vient d'être confirmé par « facebook » introduit en bourse dans un but évident de rentabilité financière.

     

     

    Il va bien falloir que la société financière, héritière des méthodes d'exploitation qui se sont succédées depuis que l'humanité existe, cède le pas devant l'organisation sociale dans l'intérêt collectif. En effet, ce combat d'arrière-garde qui nous empoisonne la vie dans le seul but d'amasser à court terme ne mène nulle part. Il ne résout rien, crée des conflits permanents, empêche les débats, encourage la paresse, les activités nuisibles à l'humanité, en un mot comme en cent, il pourrit la vie.

     

     

    En particulier, cette volonté permanente de tromper l'interlocuteur pour fausser la répartition des richesses créées par l'activité humaine ne peut pas faire autre chose qu'être à l'origine d'une mésentente ordinaire et courante. Les litiges de la vie courante résultent de cette volonté prêtée à chaque intervenant de vouloir détourner le contrat à son profit. Tout contrat suppose « la bonne foi », mais c'est quoi, puisque la réussite en affaire n'a pas de définition. Le résultat peut aller jusqu'à inciter à mélanger réalité et fiction. Si l'acteur gagne plus que celui qu'il imite, il vaut mieux faire semblant d'être, ce qui est bien une aberration et la preuve que les critères utilisés pour bâtir l'organisation sont défectueux.

     

     

    Notre analyse reste dans le cadre de la philosophie, car il ne suffit pas d'en conclure que ce sera facile de changer le monde, il faut d'abord reconstruire un modèle philosophique différent si l'on veut éviter l'explosion de notre civilisation. La seule nouveauté réelle de la mondialisation est l'accélération des échanges d'information qui permet de constater que toutes les organisations politiques humaines n'ont pas réussi à mettre en place un modèle de relations humaines durable. Si les pensées philosophiques dans le monde sont multiples, elles n'ont pourtant abouti qu'à une « mondialité » basée sur la compétition et la contestation, la tromperie et la mauvaise foi, le présent sans lendemain, c'est-à-dire l'incapacité à se projeter à long terme. Les philosophes restent des phénomènes de foire, dont tout un chacun pense qu'ils ne connaîssent rien à la vraie vie, celle dans laquelle il faut se battre tous les jours, pour ne pas être victime de ceux qui ne respectent rien, et surtout pas les gens ordinaires.

     

    Ce problème de compréhension est encore accentué entre les générations, qui ne parlent pas le même langage, le sens des expressions étant changé d'une génération à l'autre, quand ce n'est pas la totalité des bases de la connaissance. Comment créer une pensée humaine capable de coordonner le savoir et d'en tirer un schéma institutionnel si les interlocuteurs ne partagent pas les mêmes bases pour s'exprimer. Nous en revenons à « après moi, le déluge », ce qui détruit une bonne partie des acquis redevables au progrès des connaissances. La science n'est qu'un outil, elle ne résout pas les conflits, mais peut même les envenimer si ceux qui l'exploitent ne cherchent qu'à en tirer profit. La fracture, si elle se creuse à la pioche sera moins profonde qu'au bulldozer, de même la sagaie fait moins de dégât que la bombe, les décideurs deviennent donc de plus en plus responsables de l'avenir que nous préparons à l'humanité. Il y a donc urgence à écarter ceux qui n'ont pas de compétence à s'inscrire dans une vision planétaire à long terme. Tout ce qui se fait « aux dépens des autres » crée automatiquement des victimes, donc des risques de conflits, sommes-nous conscients de cette situation et de ses enjeux ? Je crois pouvoir affirmer que non !!

     

  • Que fait la collectivité ?

     

              Très souvent, dans les sociétés basées sur la compétition entre les membres, être victime est un signe de faiblesse. La victime s'est faite « avoir » !! Il n'est que de constater les nombreuses séquences d'amusement collectif consistant à rire au dépend d'une victime, qui se trouve souvent choisie « au hasard » des passants. Même si de nombreux gags sont anodins, ce n'est pas toujours le cas, et cela dénote surtout un manque d'empathie du groupe vis à vis de celui qui n'en est pas membre. Il y a chez l'humain un rejet de l'autre, de celui qui ne fait pas partie, ce qui n'est pas le cas des rites de passage qui permettent d'accueillir dans un groupe celui qui n'en faisait pas partie. Sauf que le rite peut ne pas être ouvert à tout le monde, ce qui crée automatiquement des exclusions, donc des victimes potentielles.

     

    Ce qui nous ramène à la politique, puisque désigner un bouc émissaire est une méthode bien connue pour souder une équipe sur le dos des victimes désignées. Et si les victimes se regroupent, l'affrontement est à prévoir, ce qui n'est pas particulièrement bon pour l'avenir de la collectivité. Qui plus est, ceux qui veulent verser de l'huile sur le feu ont toujours le bon exemple sous la main, l'arbre ou l'arbuste qui va cacher la forêt et asseoir leur pouvoir, même sur un lit de cadavres. Les exemples sont légion dans le monde entier.

     

    C'est donc encore et toujours dans l'éducation qu'il faut inclure des principes qui amèneront l'individu ordinaire à s'insurger lorsque la victime potentielle va apparaître. Ce n'est pas le cas aujourd'hui dans tous les pays qui prônent la compétition à tout prix, le culte du héros, la gloire de la réussite, la nécessité d'être un « gagneur ». Car de nombreuses règles de la morale ordinaire, simple et basique, s'opposent à ce comportement qui ruine les équilibres et la confiance des individus les uns dans les autres. Savoir tendre la main, savoir mener un groupe pour que son action s'intègre dans celle des autres groupes et forme ainsi une communauté locale insérée dans une collectivité locale, elle-même membre d'une région, et ainsi de suite jusqu'à l'ensemble de la Terre.

     

    Les États, souvent créés contre d'autres États, se retrouvent acculés à combattre pour gagner la guerre et justifier la volonté de leurs dirigeants, et là ce n'est plus du sport, les médailles font place aux balles, et la fin du spectacle est au monument aux morts. Il est quand même extraordinaire que les dirigeants puissent en tirer gloire et fierté. La violence n'a toujours été qu'un pis aller pour tenter de sauver quelque chose, et son bilan est toujours négatif. Pourtant, le but des commémorations n'est jamais de renforcer la volonté d'éviter la prochaine, mais de préparer la prochaine et de justifier les budgets et les restrictions imposées à tous pour permettre cette préparation. Cela fait partie des paradoxes de nos sociétés qui brillent par leur incapacité à préparer les jeunes à faire face à l'avenir.

     

    Lorsque l'on relit la petite histoire, pas l'Histoire des manuels, il est courant de constater que les crises sociales ont souvent été à l'origine des grands événements, ensuite récupérés par les politiques pour se mettre en avant et écrire l'Histoire. Ce sont souvent des histoires de famine, d'impôts, de privations qui déclenchent des ras-le-bol, des choix « plutôt mourir » que « crever ». Ce sont ensuite les va-t-en guerre qui prennent le relais. La guerre offre un mode de vie dont les excès (bien sûr interdits …!!!) sont une tentation et une facilité à court terme, bien pratiques pour ceux qui vivent au présent, sans souci du lendemain.

     

    Il faut bien se dire que les partisans de ces situations se moquent bien de la science, du progrès, de la transmission d'un savoir, ils croient « profiter », profiter de la vie, de la nourriture, de la nature, de leurs conjoint(e), de leurs amants, maîtresses, …. et ne laissent derrière eux que ruines, immondices, friches, ordures, déchets, … enfin, ... le vrai paradis !!

     

     

    Il est donc nécessaire de chercher comment limiter les situations à risques. Le but n'est pas de prendre aux autres, mais de construire avec eux.

     

     

    Ce qui nous ouvrira des perspectives sur les méthodes permettant « d'offrir un avenir aux victimes de la crise ». La crise est la conséquence de comportements d'humains par rapport à d'autres humains, ce sont donc les humains qui peuvent y mettre fin, en refusant de renoncer au droit d'être et de créer, si souvent interdit par les politiques, les religieux, les financiers, ou les militaires. Parquer les civils dans des camps, des quartiers, des régions, ou même des pays (voir les embargos) n'est pas admissible.

  • Moins de victimes

     

    Revenons à notre recherche fondamentale : peut-on diminuer le nombre de victimes ?

     

    Cette question a-t-elle déjà été posée ? Lorsque l'on se réfère aux philosophies qui nous entourent, seuls les partisans du stoïcisme semblent penser aux risques qui nous entourent et aux conséquences de nos actes. Plus loin, le bouddhisme regarde autour de lui, mais pour renvoyer au déterminisme et à la purification, nous rendant responsables des actes dont nous sommes les victimes. Comment être acteur, être responsable de soi-même et des autres dans une société technicienne ? Car nous ne pouvons plus nous contenter de répondre par la sagesse des ermites et de ceux qui se retirent du monde, puisqu'ils ne font pas avancer notre problématique. Nous sommes à un moment donné de l'Histoire de l'Humanité, avec son passé, et ses avenirs. La mondialisation actuelle a comme différence avec l'époque de la route de la soie que nous sommes beaucoup plus conscients des limites dues à la rotondité de la terre, et que nous pouvons donc faire face en connaissance de cause aux risques dus à notre spécificité de terriens.

     

    Le développement des échanges intellectuels, en particulier grâce aux moyens offerts par l'électronique, doit permettre de se poser des questions qui ne se posaient pas lorsque les famines, les épidémies, les querelles locales entraînaient une densité de population faible, qui permettait par exemple de se satisfaire de l'ostracisme comme moyen de se débarrasser des opposants. La puissance des armées restait limitée à la destruction de l'environnement immédiat, la Nature reprenait le dessus, et d'autres hommes apparaissaient. Les premiers a faire le constat de l'inanité des querelles intestines ont été les chinois qui ont unifié leur territoire, et ont décidé de s'en « contenter », jusqu'à décider de détruire leur flotte de guerre. Les occidentaux n'ont, quant à eux, jamais pu arriver à s'estimer limités par des frontières naturelles, intellectuelles, philosophiques ou autres. Se poser ce genre de questions est même considéré par certains comme une limitation inadmissible de leur capacité d'expression, qu'elle soit économique, intellectuelle, religieuse, politique, morale, …. De ce fait, l'existence de victimes est un corollaire du développement du système. Chercher querelle à son voisin devient un fonctionnement normal et quotidien, en ce que l'existence d'un voisinage est ressentie comme un frein à l'expression des capacités de l'individu.

     

    Il y a donc dans la conception de l'organisation sociale la raison même de notre méthode de victimisation. Si celui qui « réussit » est celui qui se hisse au-dessus des autres, en les poussant, les écrasant, les mortifiant, il engendre un système de normes de victimisation, dont il est difficile de sortir. Et ce n'est pas en créant ensuite l'assistanat qu'il sera possible de rendre aux autres ce qui leur a été extorqué.

     

    L'organisation mondiale doit donc repartir des bases qu'elle avait jeté en entérinant la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et mettre en avant les différents balbutiements que sont les Universités de la Paix et autres activités basées sur la solidarité native, au lieu de laisser le devant de la scène à des ONG dont la philosophie est issue du système de l'assistanat. Si les ONG veulent agir, elles doivent s'inscrire dans les règles de la pensée de l'organisation mondiale et non servir à introduire partout les bases d'une hiérarchisation qui débouchera automatiquement sur la victimisation. Il y a un prosélytisme qui doit être banni, pour ne pas créer en fait des « colonies », fer de lance de concepts que l'on cherche à combattre. L'existence de camps de réfugiés, implantés depuis des décennies, montre bien que la méthode débouche sur la reproduction de victimes et leur multiplication, ce qui n'a pas de sens. Le seul avantage serait de leur attribuer un passeport international, mais quels droits la diplomatie internationale peut-elle y attacher ?

     

    Pour le moment, nous ne pouvons que constater un déficit de pensée terrienne, une incapacité à s'inscrire dans une vision à l'échelle du globe, qui se traduit sur le terrain par des politiques sans envergure, à courte vue, qui favorisent des dynasties de dirigeants qui s’entretuent plus ou moins violemment, dans le seul but de savoir qui sera sur la liste des plus fortunés. Pour celui qui tente d'analyser, cela ressemble à un grand vide dont les décideurs se moquent, puisqu'ils monopolisent le devant de la scène, et imposent à tout un chacun de les regarder, un peu à la manière du mythe de la Caverne.

     

    Les premiers à devoir se mobiliser contre cet état de fait sont les victimes. Pour celui qui ne souhaite pas aux autres ses malheurs, il faut mesurer l'ampleur des dégâts et promouvoir une demande permanente de respect des valeurs universelles, une volonté d'exiger en tout lieu et à toute heure une sensibilité nécessaire pour rejeter les tendances permanentes à la paresse et à l'aveuglement. Dans une période où tout le monde ne parle que de la crise, il n'y a jamais eu autant de lieux de plaisirs, de vacances, de repos, à croire que les victimes de la crise sont des excuses pour développer des comportements totalement incohérents et inadaptés, à l'image de l'organisation sociale générale.