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exemples

  • La victime n'est pas une cible électorale

     

     

     

    En période électorale, le fait divers n'est intéressant pour les stratèges que s'il permet de mettre en scène un outil de manipulation à l'usage d'un groupe suffisamment important pour être une cible électorale.

     

                      La victime en elle-même n'est pas intéressante, par contre, les familles, les clans, les groupes sociaux qui peuvent se sentir touchés sont des cibles idéales. De ce fait, le spectacle est dirigé vers ces électeurs afin qu'ils réagissent positivement et se tournent vers celui qui se présente en rempart entre eux et le risque d'être victime. Les projets, les objectifs annoncés ne sont que des réponses à des peurs immédiates, plus souvent instinctives que réfléchies, qui s'apparentent aux méthodes de vente sur impulsion. D'ailleurs, les agences de communication qui mettent en scène les candidats sont les mêmes que celles qui vendent tous les produits de grande consommation.

     

    Les candidats, dans leur grande majorité, n'ont plus de conviction à faire passer, plus de message vers une organisation meilleure à espérer, ils se situent dans la réaction à court terme, dans les rumeurs, plus c'est gros, mieux ça passe, …. L'important n'est pas de montrer sa capacité à résoudre les vrais problèmes d'une république, mais d'obtenir une majorité instantanée suffisante pour gagner l'élection. Les vrais problèmes : inflation administrative, corruption passive, justice aux ordres, incompétence organisée, investissements inadaptés, spéculations multiples, théorie économique dépassée, choix écologiques oubliés, budgets militaires inavoués, recherche scientifique détournée, culture ou désert culturel, …. Que de domaines oubliés !!!

     

    Dans ce contexte instable, la victime n'est ni de droite, ni de gauche, elle n'est qu'un cas particulier quelquefois encombrant, quelquefois utilisable pour rebondir. De ce fait, tous les jours, les candidats se concentrent sur l'art de parler pour ne rien dire, il faut occuper l'espace médiatique, et marginaliser les candidats qui osent parler de problèmes et de solutions. Pour les uns, il s'agit de rappeler que l'histoire les soutient, qu'ils sont des candidats naturels issus de l'Histoire nationale ou internationale, de remplir les journaux de petites phrases grandiloquentes ou mesquines, de renouveler en permanence les textes pour éviter de se voir attaqués sur les erreurs de leur environnement. Car si l'on se réfère par exemple aux affaires de corruption, la situation est catastrophique, puisque le nombre d'élus poursuivis, ou susceptibles de l'être se chiffre par centaines, ce qui suppose des victimes par milliers, mais comme tous les partis sont touchés, les comptes s'annulent, donc les stratèges s'en moquent. Pour d'autres, il s'agit de se montrer en phase avec des groupes sociaux alléchés par la force du verbe, et susceptibles de faire le pari d'une influence sur un système dont ils sont pourtant partie prenante tous les jours, et au sein duquel ils ne sont guère des agents de progrès.

     

    Pas de convictions ..., pas de majorités ..., la République se trouve directement en cause, puisqu'elle n'offre plus d'intérêt général, il n'y a plus que de la gestion courante, selon l'humeur de chefs de services en quête d'avancement, donc par nature irresponsables, situation qui encourage encore plus la corruption passive qui dilue toutes les responsabilités, puisque personne n'est capable de mettre fin à cette corruption passive permanente qui sert de bouillon de culture généralisé. L'exemple d'Outreau n'est pas le seul, les rapports s'entassent et personne n'agit, même plus les victimes. Dans notre système, l'important est de promettre, et surtout de détecter et de neutraliser ceux qui pourraient agir. Jusqu'au jour où la dégradation ramènera les émeutes de la faim.

     

     

                      Puisque rien ne peut venir d'en haut, nos dirigeants étant cooptés et formatés, il ne reste que le bas, seuls des éléments locaux peuvent s'organiser pour que les principes restent en vigueur entre eux, et s'imposent autour, pour cause de réussite. À l'époque l'internet, ils peuvent trouver des exemples à étudier et des soutiens dans d'autres communautés.

     

    C'est une question de culture, très difficile à argumenter, pour apprendre, il faut un « maître », mais il faut dépasser le maître, et lui succéder, toujours avec les mêmes principes, sans être l'objet de noyades procédurales, et autres arbres cachant la forêt, comme savent si bien le faire les sectes, au service de leurs gourous, ou ... les agences de communication !!!

     

  • Dépénalisation et victimes

     

         Il est régulièrement question de dépénalisation tout en renforçant l'arsenal répressif. Le but de ces comportements est de ratisser large dans un but électoraliste à court terme. La majorité de la population n'y voit pas grand chose, les yeux dans le guidon, bloquée par la gestion des fins de mois, par le suivi des séries « tendance », le financement des études, puis celui des vacances, comment rester bien avec son chef, tout en ne mécontentant pas le syndicat, la vie de tous les jours ! bien différente de celle des victimes qui ont vu basculer leur existence, juste la faute « à pas de chance », une balle perdue lors d'un braquage, un chauffard qui roulait à gauche, un alcoolique au volant, une banale coupure de courant, un court-circuit sur une prise, ….

         Globalement, les victimes ne sont intéressantes que lorsqu'elles permettent aux dirigeants de justifier des décisions qui cachent la réalité d'une gestion égoïste, irresponsable, sans vision d'avenir, juste des carrières : attaché parlementaire, secrétaire d'élu, de parti, de syndicat, puis responsable régional, élu local, puis plus loin, plus haut, avec des intérêts très personnels de se faire rémunérer les déplacements, la garde-robe, de se faire aider par un secrétariat, avec chauffeur, nanti d'avantages en nature, de garanties de retraite, de protections dues à la notoriété, ….Cette répartition des taches et des carrières est la même à gauche ou à droite, les choix sont liés à la gestion des faits divers, aux moyens et investissements dont disposent ceux qui cooptent. Les arrières-plans sont encore plus lamentables avec les interventions des services secrets de tous les bords destinés à renforcer ce système qui se moque totalement des besoins des populations.

         Il y a ceux qui sont dans des pays où il n'est pas besoin de se cacher pour montrer son appétit de pouvoir, où il suffit de s'imposer en rendant un quelconque service à quelque obscure force extérieure, pour des raisons de spéculations aussi nombreuses que mortelles pour les populations. Les exceptions sont si peu nombreuses qu'elles servent à montrer des exemples sur les livres d'Histoire, surtout pas à en faire des exemples de comportements à suivre.

         Le citoyen ordinaire est donc écarté des grandes décisions, quel que soit le pays, car il m'étonnerait que la CIA rende des comptes sur les budgets qu'elle finance sur ses ressources propres, même les archives sont incomplètes, il en est de même chez nous.

        La victime est donc une gêne qu'il convient de gérer comme toutes les difficultés rencontrées au cours d'une carrière, ce n'est pas un problème à résoudre, mais ce peut être une excuse pour manipuler encore plus « ces électeurs irresponsables et incompétents ». D'ailleurs, le nombre de montages fictifs, façon cinéma, permettant de tromper tout le monde ne manque pas. Il est quand même plus facile de résoudre les difficultés d'une pseudo victime que ceux d'une vraie.

         Revenons donc à la dépénalisation, puisque il en est question pour certaines drogues, pour certains délits financiers. Dépénaliser permettrait de disposer d'une nouvelle catégorie de soutiens électoraux, tout en trouvant de nouvelles ressources trouvant leur origine dans les addictions, dans la spéculation, tout en allégeant les services publics, qu'il est alors possible de réorienter ou de réduire. Cela crée des fonctions de surveillance, de suivi, mais s'adressant à d'autres services, avec un contrôle des fonctions, …. passons sur tous les débats multiples et variés qui occupent les radios, les télés, les journaux, les intellos, … car cela ne fait pas avancer le problème de la délinquance volontaire ou non.

         La victime ne peut être sensible qu'à la restauration de sa situation, ou à sa gestion dans l'intérêt des survivants, et à la prévention. Dans ce domaine, nous assistons dans notre pays à des conflits d'intérêts permanents, puisque le nombre de victimes semble augmenter, tandis que la délinquance moyenne évolue relativement peu. Il y a donc une fracture entre les discours et les réalités sociales vécues. S'approprier ou détruire le bien d'autrui, si besoin en l'éliminant, est un état d'esprit qui ne vient pas dans la tête de n'importe qui, à moins qu'il n'y soit incité ou encouragé. Celui qui considère que l'assiette au beurre est librement accessible doit trouver l'occasion d'agir à sa guise sans souci des conséquences. Le développement plus ou moins institutionnalisé de ces comportements sert de justification à ceux dont la philosophie personnelle reste très simple : « après moi, le déluge ». Si la société n'est pas capable de montrer que les avantages d'une vie ordinaire et responsable sont plus nombreux que l'inverse, le nombre de ceux qui franchissent la ligne est beaucoup plus important. À partir de là, le choix du secteur d'activité est fonction du hasard et de l'intelligence du pratiquant.

        L'occasion fait le larron, mais aussi la victime. Ce ne sont pas nos dirigeants empétrés dans la course à la carrière qui pourront ralentir le processus. Les domaines dans lesquels se développeront donc des infractions plus ou moins poursuivies et condamnées dépendent donc plus de la mentalité générale des classes dirigeantes que des choix de développer ou non des politiques pénales.

         Chez nous, comme la corruption est un « fait de société », une constante contre laquelle il est interdit de se battre, sauf à risquer de sérieux ennuis (quelques juges intègres en ont fait l'amère expérience), le débat reste biaisé, et est seulement destiné à alimenter le débat.

         Il est donc bien évident que la baisse du nombre de victimes, ainsi que la résolution de leurs problèmes, ne passe pas par une dépénalisation de certains délits, mais par une amélioration de l'éducation, une meilleure lutte contre toutes les formes de corruption, en particulier la corruption passive des administrations, qui fragilise encore plus les populations en difficulté. Lorsque les fonds publics sont mal gérés, c'est autant de moins pour aider celui qui se trouve en difficulté, quelle qu'en soit l'origine. La gestion des conflits ne se fait pas en versant de l'huile sur le feu, elle se fait en montrant l'exemple. Et nous manquons sérieusement d'exemples !!!!