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Analyse - Page 23

  • Des Principes, pour quoi faire ?

     

    De l'art de jouer avec les principes**

     

    Ce qui est surprenant est finalement que personne ne voit ce qui crève les yeux.

     

    Nous allons faire cette analyse sur un problème plus que courant : celui de la mise en œuvre de l'action publique lors de la commission d'une infraction.

     

     

    Le Code de Procédure Pénale déclare :

     

    Article 31 : « Le ministère public exerce l'action publique et requiert l'application de la loi, dans le respect du principe d'impartialité auquel il est tenu. »

     

     

    Avec un tel cadre, le ministère public devrait être intègre et satisfaire les règles de la République.

     

     

    Mais les phrases se distordent rapidement :

     

     

    Article 33 : « Il est tenu de prendre des réquisitions écrites conformes aux instructions qui lui sont données dans les conditions prévues aux articles 36, 37 et 44. Il développe librement les observations orales qu'il croit convenables au bien de la justice. » Pour ce qui est des observations orales, les débordements sont choses courantes selon les conceptions personnelles liées au sens moral que de nombreuses religions développent.

     

     

    Article 36 : « Le Procureur Général … adapte les instructions générales du ministre de la justice*, … Il informe, au moins une fois par an, l'assemblée des magistrats du siège et du parquet des conditions de mise en œuvre, dans le ressort, de la politique pénale et des instructions générales adressées à cette fin par le ministre de la justice en application du deuxième alinéa de l'article 30, soit : « Le ministre de la justice conduit la politique pénale déterminée par le Gouvernement »...

     

     

    Ces phrases alambiquées et ces retours et renvois sont l'art de déclarer que l'exécutif dirige la politique pénale, ce que nos dirigeants se sont pourtant engagé à faire cesser, ne serait-ce que pour respecter la Constitution selon les articles 6 et 16 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen :

     

    Article 6 : « La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont le droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. »

     

    Article 16 : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. »

     

     

    Qui plus est, nous trouvons des détails encore plus troublants en continuant à déchiffrer les articles suivants : Article 40-1 :

     

    « Lorsqu'il estime que les faits qui ont été portés à sa connaissance en application des dispositions de l'article 40 constituent une infraction commise par une personne dont l'identité et le domicile sont connus et pour laquelle aucune disposition légale ne fait obstacle à la mise en mouvement de l'action publique, le procureur de la République territorialement compétent décide s'il est opportun :

     

    1° Soit d'engager des poursuites ;

     

    2° Soit de mettre en œuvre une procédure alternative aux poursuites en application des dispositions des articles 40-1 ou 40-2 ;

     

    Soit de classer sans suite la procédure dès lors que les circonstances particulières liées à la commission des faits le justifient*. »

     

     

    Ce troisième alinéa nous interpelle, car il autorise par écrit les procureurs à ne pas appliquer la même loi pour tous, en contradiction formelle avec les articles que nous avons cités plus haut.

     

    Ce genre d'article permet par exemple de ne pas poursuivre des notables, de ne pas poursuivre ceux qui rendent des « signalés services », ceux qui ont les moyens de négocier, ceux qui ont les moyens de faire pression, …

     

    Il y a donc sous les yeux de tous les citoyens des textes totalement contraires à nos engagements, qu'ils soient ceux de la Constitution, mais aussi ceux signés par les traités internationaux.

     

    Car, si vous traduisez ces textes dans les jugements, vous ne serez pas surpris d'apprendre que nos procureurs ne poursuivent pas les dirigeants des grands groupes financiers qui ne respectent pas les Codes en vigueur sur le territoire, comme le Code du Travail, ou qui se permettent de verser des pots de vin à des haut-fonctionnaires étrangers. Ce qui vient encore d'être le cas récemment en Chine, semble-t-il.

     

    De la même manière, la corruption passive, plaie ordinaire et permanente de nos administrations, n'est jamais constatée, même lorsqu'elle est évidente. C'est ainsi que des élus, liés par des relations syndicales ou politiques, peuvent faire interner (rien moins que cela!) celui qui dénonce des fraudes dont il est victime.

     

    Rappelons à titre d'information, que les avocats ne peuvent exercer qu'avec l'accord des procureurs, alors, qui va faire respecter la Loi dans ce pays ?

     

    Cette situation, confirmée par les décisions prises par les tribunaux, les administrations, laisse à penser que ce sont les citoyens conscients et organisés qui peuvent mettre fin à cette gabegie. Par exemple, le vote pour des candidats non affiliés à des partis pourrait être une méthode particulièrement efficace pour mettre fin à la mise en coupe réglée de certaines villes, agglomérations, ou régions ; ce serait aussi un bon moyen de faire cesser les parachutages de professionnels de la vie politique.

     

    Nous vous donnons enfin un exemple particulièrement grave de la corruption passive, celui du financement des partis, puisqu'il est avéré par des déclarations publiques d'élus et de donateurs que les commissions d'urbanisme en tous genres sont des moyens courants et ordinaires de fraude. Avez-vous vu la moindre procédure d'instruction ouverte à la suite de ces déclarations ?

     

    Les plaies de la République sont entretenues par ceux-là même qui ne veulent pas de République, il est donc temps qu'ils en subissent les foudres.

    * Les soulignés sont à l'initiative de l'auteur

    ** Il est toujours fortement conseillé de transmettre les analyses à des juristes étrangers.

     

  • Le vertige

     

     

    Dans tous les sens du terme, il n'y a pas d'autre mot pour essayer de transcrire l'impression que donne l'accumulation de la richesse dans le monde. Et pourtant, jamais autant de fonctionnaires internationaux ne se sont penchés sur le problème de la pauvreté. La sociologie présente cette particularité de nous permettre de comprendre une situation, sans nous permettre d'agir. Le sociologue constate, il est un spectateur privilégié, pieds et poings liés.

     

    De ce fait, le cri, de plus en plus assourdissant, de toutes les victimes de ces hauts faits économiques ne peut masquer leur incapacité à agir.

     

    Celui qui n'a rien peut quelquefois devenir riche, celui qui est réellement devenu riche ne peut plus revenir en arrière. La cohorte de ceux qui doivent leur « situation » aux gens riches est telle qu'ils vont se charger de faire vivre le système. Leur intérêt immédiat est de ne pas voir, de ne pas entendre, et de ne rien faire. Les lanceurs d'alerte sont ceux qui choisissent volontairement de quitter la cohorte, sont-ils inconscients ou ont-ils un sens de l'Histoire au-delà du commun des mortels, peut-être ont-ils simplement un sens des valeurs différent. Comment savoir qui s'inscrit dans le sens de l'Histoire ? Impossible de répondre pour notre esprit limité.

     

    Car, c'est là le plus dur, reconnaître que l'Humanité est incapable de comprendre son Histoire relève d'une conscience individuelle qui dépasse toute volonté d'accumulation matérielle. La richesse, qui mobilise toutes les capacités intellectuelles de la société occidentale, tente bien de noyer le problème, en essayant de montrer que tous les systèmes actuels, politiques et économiques, tendent à s'unifier autour de la justification de son existence.

     

    Mais cette philosophie, si elle en est réellement une, ne peut masquer son incapacité à organiser une vie sociale capable de maîtriser l'environnement immédiat de l'humain. La richesse se caractérise par de l'activisme et du nombrilisme, deux erreurs de l'application des capacités cognitives à l'étude de l'environnement. Les riches sont responsables, mais pas coupables, donc circulez, il n'y a rien à voter, vos droits sont ce qu'ils vous laissent à ronger, puisqu'ils contrôlent les rouages de l'organisation sociale. La méthode est celle de la corruption passive la plus ordinaire, puisque tout ce qui est refusé aux riches engendrera de l'austérité et des restrictions. Il ne faut pas oublier que la coercition la plus ordinaire permet de marginaliser, sinon de faire disparaître les pensées divergentes. Les religions promettent un ailleurs meilleur, la richesse considère qu'elle aura les moyens de s'attribuer cet ailleurs dès aujourd'hui, tout en exploitant la crédulité ordinaire pour amplifier encore son emprise. Être riche permet de croire que l'immortalité est à portée de main, même si l'Humanité en meurt.

     

    Toutes ces considérations pour constater que nos efforts ne peuvent se limiter à lutter contre les injustices. Nous devons donner du sens à la vie, à la mort, ce que ne font pas les vendeurs d'illusion. Toute vie est transmission, mais d'autre chose que d'un patrimoine éphémère évalué par Pierre ou Jacques, et notre réussite dépendra de la capacité à trier dans les technologies celles qui accéléreront la marche de la science vers la fusion de l'Homme et de son environnement.

     

     

     

  • L'inconscience ne tue pas

     

     

    La grandeur est toujours une excroissance, une difformité due à l'excès de « l'ego » de certains individus qui croient à leur devoir « naturel » de diriger les autres, bien sûr dans leur intérêt et celui de leurs relations.

     

    L'homme n'a qu'une capacité limitée à nouer des relations avec d'autres hommes, même s'il est un animal sociable. Dans les troupeaux sauvages, il n'y a jamais de police, ce que l'on trouve toujours dans les groupes humains, dès qu'un certains nombre d'individus sont rassemblés. Il n'y a pas encore de race d'homme capable de se concevoir comme des médiateurs nés, capables de neutraliser toute tentative d'individus cherchant à gruger leurs congénères.

     

    Il y a toujours dans les « troupeaux humains » des personnalités capables de s'attribuer des droits dits « naturels » de propriété, leurs permettant de rançonner les autres le plus « légalement » du monde.

     

    La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a eu pour but de chercher un consensus permettant de limiter de tels excès, sans intérêt pour les humains sur le long terme. L'Homme, animal pensant, devrait s'inscrire volontairement dans le temps, et planifier un art de la recherche et de l'optimisation de la connaissance et de son évolution. Au lieu de cela, que voyons-nous ? Une perpétuelle fuite en avant, au bénéfice d'exemples navrants de réussites instantanées et éphémères, basées sur la mise en avant de réussites strictement personnelles et sans lendemain. Ces modèles, dont la mode, les VIP, les « peoples », le spectacle sont le prototype, nous ravalent en dessous des fourmis, puisque ce mode organisationnel est la preuve d'une incapacité de projection dans le temps, donc de l'incapacité de s'inscrire dans la durée. L'argent se compte maintenant sur le court terme, il faut donc faire des « marges », « être rentable » à court terme, et même à très court terme, puisque chaque opération de bourse doit dégager une plus-value. C'est maintenant et tout de suite, ce qui est le propre du ridicule, de croire que l'Humanité s'impose à la nature.

     

    Cette impression de puissance est à coupler à la décadence qui l'accompagne, puisque tout se veut toujours plus fort, dans tous les domaines. Cette course en avant, qui veut que seul le vainqueur soit couronné, les autres restant dans « le marigot » de l'ordinaire, a pour corollaire l'incapacité des politiques à penser une organisation sociale inscrite dans le temps. Les Lois deviennent des lois de circonstances, appliquées par des automates auxquels on ne demande qu'une chose : ne pas déranger la folie « ordinaire ». La conséquence immédiate et directe est la déréglementation permanente et habituelle de l'administration pour qu'elle aligne sont fonctionnement sur les méthodes prônées par les dirigeants des États. L'important n'est pas de trouver des méthodes, d'intégrer des techniques nouvelles pour nourrir un progrès de l'Humanité, et d'en faire profiter les autres ; bien loin de là, ce qu'il faut, c'est trouver comment affaiblir les autres groupes pour être le plus beau, le plus fort, le plus grand, le super, l'hyper, …. et faire la une du lendemain.

     

    Tous les dirigeants de la planète basent leur pouvoir sur l'art de la manipulation, les droits du mensonge, de la tricherie, à tel point que la science ne peut que constater que si l'espérance de vie augmente toujours, l'espérance de vie en bonne santé diminue !!!

     

    Mais cela n'émeut que quelques personnalités indépendantes, d'ailleurs intellectuellement discréditées, puisqu'ils ne peuvent pas disposer de groupes de pression pour les représenter.

     

     

    Ceci est une analyse que l'on peut appliquer à toutes les corporations, à toutes les administrations, qui ont pour méthode de se justifier par leur «  représentativité », leur art de ne pas faire de vague, donc de ne pas gêner les puissants, donc de travailler surtout à partir des relations et des « connaissances ». Cette incapacité naturelle à approfondir les dossiers aboutit à créer des fichiers des empêcheurs de tourner en rond, ce qui permet de justifier toutes les dérives et les anomalies. Tout est « travail d'expert », ce qui veut dire que « l'Égalité » ne peut être qu'une fiction pour rêveur impénitent. Et ceux qui se plaignent se heurtent à ceux qui savent, qui profitent, qui exploitent, qui font carrière. Le Droit sert à cacher, à se cacher, à négocier des dossiers entre gens bien informés.

     

    Ce sont « les échanges de bons procédés » que les gens dits « intelligents » savent utiliser.

     

    C'est ce qui fait de chaque corporation, de chaque administration, des forteresses dont le particulier ne voit la puissance que s'il s'y trouve confronté. La situation devient ingérable dans un pays où l'important est « de ne pas se faire prendre », alors que tout le monde le sait, ce qui n'a aucun sens. Chaque fois, il faut amuser la galerie, faire du spectacle, et cacher la misère. C'est ainsi que l'on vend tous les jours des « fictions » télévisuelles consacrées au fonctionnement de la Justice, dont la seule unité est de ne correspondre qu'à une réalité fracturée, qui fait plaisir à l'auditeur, sans lien avec la vie réelle du monde judiciaire. Ceux qui ont subi les incohérences, les mensonges, les protections de notables, ceux-là connaissent un autre monde, mais qu'il ne faut pas dévoiler.

     

    Résultat notoire : plus personne ne fait confiance aux urnes, et la porte est ouverte aux populismes et à la surenchère qui permettra d'aller encore plus loin dans l'outrance, jusqu'à transformer la vie ordinaire en « enfer ». L'enfer, ce sont les dictatures, les guerres, les massacres, qui deviennent ordinaires et font croire que la drogue, les armes, les trafics sont des jobs incontournables, écoles de la réussite des élites. Des élites qui n'ont donc qu'un seul problème : ne pas voir plus loin que le bout de leur nez, ce qui paraît bien court !!!!!!!