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Analyse - Page 23

  • Le vertige

     

     

    Dans tous les sens du terme, il n'y a pas d'autre mot pour essayer de transcrire l'impression que donne l'accumulation de la richesse dans le monde. Et pourtant, jamais autant de fonctionnaires internationaux ne se sont penchés sur le problème de la pauvreté. La sociologie présente cette particularité de nous permettre de comprendre une situation, sans nous permettre d'agir. Le sociologue constate, il est un spectateur privilégié, pieds et poings liés.

     

    De ce fait, le cri, de plus en plus assourdissant, de toutes les victimes de ces hauts faits économiques ne peut masquer leur incapacité à agir.

     

    Celui qui n'a rien peut quelquefois devenir riche, celui qui est réellement devenu riche ne peut plus revenir en arrière. La cohorte de ceux qui doivent leur « situation » aux gens riches est telle qu'ils vont se charger de faire vivre le système. Leur intérêt immédiat est de ne pas voir, de ne pas entendre, et de ne rien faire. Les lanceurs d'alerte sont ceux qui choisissent volontairement de quitter la cohorte, sont-ils inconscients ou ont-ils un sens de l'Histoire au-delà du commun des mortels, peut-être ont-ils simplement un sens des valeurs différent. Comment savoir qui s'inscrit dans le sens de l'Histoire ? Impossible de répondre pour notre esprit limité.

     

    Car, c'est là le plus dur, reconnaître que l'Humanité est incapable de comprendre son Histoire relève d'une conscience individuelle qui dépasse toute volonté d'accumulation matérielle. La richesse, qui mobilise toutes les capacités intellectuelles de la société occidentale, tente bien de noyer le problème, en essayant de montrer que tous les systèmes actuels, politiques et économiques, tendent à s'unifier autour de la justification de son existence.

     

    Mais cette philosophie, si elle en est réellement une, ne peut masquer son incapacité à organiser une vie sociale capable de maîtriser l'environnement immédiat de l'humain. La richesse se caractérise par de l'activisme et du nombrilisme, deux erreurs de l'application des capacités cognitives à l'étude de l'environnement. Les riches sont responsables, mais pas coupables, donc circulez, il n'y a rien à voter, vos droits sont ce qu'ils vous laissent à ronger, puisqu'ils contrôlent les rouages de l'organisation sociale. La méthode est celle de la corruption passive la plus ordinaire, puisque tout ce qui est refusé aux riches engendrera de l'austérité et des restrictions. Il ne faut pas oublier que la coercition la plus ordinaire permet de marginaliser, sinon de faire disparaître les pensées divergentes. Les religions promettent un ailleurs meilleur, la richesse considère qu'elle aura les moyens de s'attribuer cet ailleurs dès aujourd'hui, tout en exploitant la crédulité ordinaire pour amplifier encore son emprise. Être riche permet de croire que l'immortalité est à portée de main, même si l'Humanité en meurt.

     

    Toutes ces considérations pour constater que nos efforts ne peuvent se limiter à lutter contre les injustices. Nous devons donner du sens à la vie, à la mort, ce que ne font pas les vendeurs d'illusion. Toute vie est transmission, mais d'autre chose que d'un patrimoine éphémère évalué par Pierre ou Jacques, et notre réussite dépendra de la capacité à trier dans les technologies celles qui accéléreront la marche de la science vers la fusion de l'Homme et de son environnement.

     

     

     

  • L'inconscience ne tue pas

     

     

    La grandeur est toujours une excroissance, une difformité due à l'excès de « l'ego » de certains individus qui croient à leur devoir « naturel » de diriger les autres, bien sûr dans leur intérêt et celui de leurs relations.

     

    L'homme n'a qu'une capacité limitée à nouer des relations avec d'autres hommes, même s'il est un animal sociable. Dans les troupeaux sauvages, il n'y a jamais de police, ce que l'on trouve toujours dans les groupes humains, dès qu'un certains nombre d'individus sont rassemblés. Il n'y a pas encore de race d'homme capable de se concevoir comme des médiateurs nés, capables de neutraliser toute tentative d'individus cherchant à gruger leurs congénères.

     

    Il y a toujours dans les « troupeaux humains » des personnalités capables de s'attribuer des droits dits « naturels » de propriété, leurs permettant de rançonner les autres le plus « légalement » du monde.

     

    La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a eu pour but de chercher un consensus permettant de limiter de tels excès, sans intérêt pour les humains sur le long terme. L'Homme, animal pensant, devrait s'inscrire volontairement dans le temps, et planifier un art de la recherche et de l'optimisation de la connaissance et de son évolution. Au lieu de cela, que voyons-nous ? Une perpétuelle fuite en avant, au bénéfice d'exemples navrants de réussites instantanées et éphémères, basées sur la mise en avant de réussites strictement personnelles et sans lendemain. Ces modèles, dont la mode, les VIP, les « peoples », le spectacle sont le prototype, nous ravalent en dessous des fourmis, puisque ce mode organisationnel est la preuve d'une incapacité de projection dans le temps, donc de l'incapacité de s'inscrire dans la durée. L'argent se compte maintenant sur le court terme, il faut donc faire des « marges », « être rentable » à court terme, et même à très court terme, puisque chaque opération de bourse doit dégager une plus-value. C'est maintenant et tout de suite, ce qui est le propre du ridicule, de croire que l'Humanité s'impose à la nature.

     

    Cette impression de puissance est à coupler à la décadence qui l'accompagne, puisque tout se veut toujours plus fort, dans tous les domaines. Cette course en avant, qui veut que seul le vainqueur soit couronné, les autres restant dans « le marigot » de l'ordinaire, a pour corollaire l'incapacité des politiques à penser une organisation sociale inscrite dans le temps. Les Lois deviennent des lois de circonstances, appliquées par des automates auxquels on ne demande qu'une chose : ne pas déranger la folie « ordinaire ». La conséquence immédiate et directe est la déréglementation permanente et habituelle de l'administration pour qu'elle aligne sont fonctionnement sur les méthodes prônées par les dirigeants des États. L'important n'est pas de trouver des méthodes, d'intégrer des techniques nouvelles pour nourrir un progrès de l'Humanité, et d'en faire profiter les autres ; bien loin de là, ce qu'il faut, c'est trouver comment affaiblir les autres groupes pour être le plus beau, le plus fort, le plus grand, le super, l'hyper, …. et faire la une du lendemain.

     

    Tous les dirigeants de la planète basent leur pouvoir sur l'art de la manipulation, les droits du mensonge, de la tricherie, à tel point que la science ne peut que constater que si l'espérance de vie augmente toujours, l'espérance de vie en bonne santé diminue !!!

     

    Mais cela n'émeut que quelques personnalités indépendantes, d'ailleurs intellectuellement discréditées, puisqu'ils ne peuvent pas disposer de groupes de pression pour les représenter.

     

     

    Ceci est une analyse que l'on peut appliquer à toutes les corporations, à toutes les administrations, qui ont pour méthode de se justifier par leur «  représentativité », leur art de ne pas faire de vague, donc de ne pas gêner les puissants, donc de travailler surtout à partir des relations et des « connaissances ». Cette incapacité naturelle à approfondir les dossiers aboutit à créer des fichiers des empêcheurs de tourner en rond, ce qui permet de justifier toutes les dérives et les anomalies. Tout est « travail d'expert », ce qui veut dire que « l'Égalité » ne peut être qu'une fiction pour rêveur impénitent. Et ceux qui se plaignent se heurtent à ceux qui savent, qui profitent, qui exploitent, qui font carrière. Le Droit sert à cacher, à se cacher, à négocier des dossiers entre gens bien informés.

     

    Ce sont « les échanges de bons procédés » que les gens dits « intelligents » savent utiliser.

     

    C'est ce qui fait de chaque corporation, de chaque administration, des forteresses dont le particulier ne voit la puissance que s'il s'y trouve confronté. La situation devient ingérable dans un pays où l'important est « de ne pas se faire prendre », alors que tout le monde le sait, ce qui n'a aucun sens. Chaque fois, il faut amuser la galerie, faire du spectacle, et cacher la misère. C'est ainsi que l'on vend tous les jours des « fictions » télévisuelles consacrées au fonctionnement de la Justice, dont la seule unité est de ne correspondre qu'à une réalité fracturée, qui fait plaisir à l'auditeur, sans lien avec la vie réelle du monde judiciaire. Ceux qui ont subi les incohérences, les mensonges, les protections de notables, ceux-là connaissent un autre monde, mais qu'il ne faut pas dévoiler.

     

    Résultat notoire : plus personne ne fait confiance aux urnes, et la porte est ouverte aux populismes et à la surenchère qui permettra d'aller encore plus loin dans l'outrance, jusqu'à transformer la vie ordinaire en « enfer ». L'enfer, ce sont les dictatures, les guerres, les massacres, qui deviennent ordinaires et font croire que la drogue, les armes, les trafics sont des jobs incontournables, écoles de la réussite des élites. Des élites qui n'ont donc qu'un seul problème : ne pas voir plus loin que le bout de leur nez, ce qui paraît bien court !!!!!!!

     

  • Dégoût, envie, espoir, ...

     

     

    Vous est-il jamais arrivé de ne plus pouvoir avancer, d'être vidé, anéanti, alors que rien n'est arrivé de pire que d'habitude, que le soleil brille, pour vous comme pour les autres. Et pourtant, simplement, il a suffit d'une goutte supplémentaire, d'un rien, pour vous écœurer, pour vous empêcher d'agir, de réagir. Cette situation, dans laquelle vous êtes passif, spectateur de votre absence, organisateur de retard, sans volonté alors que le temps passe, que la prescription vous guette. Cet état que toutes les victimes connaissent, abîme sans fond, et marque du manque de solidarité, cet état, que le poids de l'inconscience administrative s'obstine à créer, tout en se plaignant des lourdeurs et de la mauvaise foi, ces aberrations qui permettent aux fonctionnaires zélés de plaider l'obéissance aux ordres que personne ne trouve, cette turpitude qui permet de faire durer jusqu'à l'absurdité l'incohérence et l'ubuesque, ces comportements stupides et inhumains que personne ne dénonce par peur des retours de bâton de ceux qui se noient dans la masse pour ne pas réfléchir et ne pas être humains.

     

    Au bout de vingt ans, trente ans de réclamations toujours vaines, le cerveau vous pousse à oublier, à laisser tomber, pour ne pas perdre la tête, pour vivre un peu au présent, pour rester humain et ne pas se comporter en zombie. Le mauvais fonctionnement des services judiciaires s'appuie donc sur les conséquences physiologiques et psychologiques qu'entraînent la durée anormalement longue d'une « histoire vécue ». Nous vieillissons tous les jours, et les âges de la vie nous amènent à penser différemment selon nos époques, ce qui n'est pas le cas des administrations toujours alimentées en sang neuf, selon les critères qui ont permis leur développement.

     

    Dès qu'une procédure est anormalement longue, il devrait donc y avoir un signal d'alarme, permettant de chercher une solution adaptée aux intérêts de tous. Surtout à une époque où la loi du PIB s'impose à tous, il serait bien temps de se rendre compte que les heures passées à embrouiller, à tromper, à falsifier, à démêler, … ne peuvent être une amélioration du revenu global de la collectivité. Accessoirement, ce genre de problème devraient attirer l'attention des économistes sur les erreurs des cumuls de tout et n'importe quoi pour paraître plus riche !

     

    L'administration judiciaire utilise donc le temps pour écarter les gêneurs, hors un principe de droit veut que nul ne puisse invoquer sa propre turpitude, la prescription ne peut donc être opposée au plaignant chaque fois que les retards sont le fait des services administratifs.

     

    Rappelons encore que derrière chaque document administratif, il y a un auteur, un signataire, car nous ne croyons plus à la génération spontanée. Les erreurs administratives sont donc un moyen de pratiquer un état des lieux de la capacité des services à préparer l'avenir. Tuer l'espoir, c'est préparer la guerre civile, et tous les groupes humains dirigés par des « illuminés » qui enlèvent tout espoir font le lit des affrontements sanglants qui mettront fin à leur dictature. Il y a bien sûr des durées plus ou moins longues selon les mœurs, les époques, mais l'espoir renaît toujours, heureusement pour l'humanité.

     

    De là l'intérêt de grouper les expériences, d'échanger des informations, des lieux, des noms, l'intérêt de chercher comment imposer des obligations d'avancer à des systèmes qui génèrent en permanence des retours en arrière, en raison de la méthode qui préside au recrutement et à la formation de leurs membres.

     

    Au sein d'une culture du mensonge, du faux-semblant, de l'illusion, du silence, de l'égoïsme, il faut promouvoir l'émergence de la vérité, du réel, de la transparence, du collectif.

     

    Il est quand même étonnant de voir les juges reprocher aux malfrats leur manque d'empathie, alors qu'eux-mêmes ne se préoccupent qu'accessoirement des victimes.

     

    Il n'est pas admissible que l'État peine à reconnaître sa responsabilité, alors qu'il se substitue aux fauteurs de trouble pour créer des anomalies en tous genres à tous les étages de la société.

     

    « L'erreur est humaine, la persévérance est diabolique », devons-nous en conclure que l'Administration échappe à ceux qui la créent, ou bien qu'elle est un outil qui est détourné de son but, et que ce n'est pas par hasard !!!