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Analyse - Page 21

  • Du bon usage des statistiques

     

     

    Même si les statistiques restent froides et peu appétissantes lorsqu'elles sont servies aux victimes comme explication et justification, elles ont quand même des avantages, car elles peuvent servir de preuve mathématique des pratiques peu avouables de certains haut-fonctionnaires de notre république.

     

    En effet, si tous les corps de métiers ont leurs lots de mauvais professionnels, et cela peut se vérifier partout, les métiers du droit et de la Justice ont, en France, des spécificités qui, si elles sont sombres pour nous, doivent faire sourire à l'étranger.

     

    Nous sommes, paraît-il, capables d'avoir les meilleurs professionnels du monde, et pourtant les résultats comparés de la lutte contre les délinquances ne donnent pas cette impression.

     

    De plus en plus, nous constatons que nos sociétés dites « multinationales », (habituées des pratiques douteuses), se trouvent poursuivies et condamnées à l'étranger, tandis que nos magistrats ne voient rien, n'entendent rien, ne constatent rien, même pas après lecture des jugements qui leurs sont envoyés. Nos professionnels du droit sont exceptionnels, et les magistrats qui engagent des poursuites ne sont que des marginaux qui ne comprennent rien au sens des affaires.

     

    Comme preuves, nous invoquerons les ouvrages publiés sur le sujet, après des démissions fracassantes, ou des réorientations de carrières étonnantes.

     

    Mais nous pouvons aussi vous conseiller de lire des rapports parlementaires dans lesquels la langue de bois, ou plutôt l'usage de tournures de phrases que nous connaissons bien permettent de justifier tout et n'importe quoi.

     

    C'est ainsi qu'il n'est pas autorisé « de remettre en cause un jugement rendu », puisqu'il est définitif, qu'il n'est pas autorisé « de parler des affaires classées, amnistiées », pour la même raison.

     

    Ce qui veut dire que la preuve définitive, indiscutable, même si elle est un secret de polichinelle, ne peut plus être invoquée. Vous lisez des décisions « définitives » qui déclarent qu'un recel peut être reconnu, mais que la plainte visant à le faire cesser peut ne pas être recevable, ce qui pourtant équivaut à une complicité de recel. De même un inspecteur des finances peut voir des poursuites échouer parce qu'il ignorait les conséquences fiscales de ses actes politiques !!!

     

    Nous ne parlerons pas des « services rendus », qui, bien sûr, ne sont surtout pas détaillés. Il est évident que le genre de services évoqués permet d'avoir ensuite des plans de carrière plutôt confortables. Pour le vérifier, il suffirait de faire établir par des étudiants les cursus de tous les magistrats, en commençant par les plus illustres, et avec le temps, nous disposerions d'une base de données indiscutable, surtout en utilisant les outils statistiques évoqués plus haut.

     

    À partir de cet outil, et toujours grâce aux statistiques, il serait possible de voir l'influence des groupes de pression et autres lobbies, ainsi que les méthodes utilisables pour les contrer.

     

    Mais bien sûr, c'est un rêve, nous voyons bien, grâce aux séries télévisées, que les juges ont beaucoup de temps à passer sur le terrain, que la police et la gendarmerie, ainsi que les autres administrations, sont d'un dévouement exemplaire, et qu'ils ne trichent jamais. Les arrangements se font toujours dans l'intérêt de l'État, et pour notre plus grand profit.

     

    Que les esprits chagrins se rassurent, les victimes sont rares et la vérité a toujours le dernier mot, …. quelques siècles après !!!!

     

  • Au service des administrations

     

     

    Comme tout un chacun qui perçoit un salaire et qui paye des impôts et taxes, ce qui représente l'écrasante majorité des citoyens de ce pays, nous sommes dans l'obligation de répondre aux demandes des administrations qui n'hésitent pas à nous imposer des contraintes souvent inexplicables. Les lois de simplification administrative ont pour but de tenter de réduire cet étau, pour ne pas dire ce carcan qui nous est imposé, preuve s'il en était besoin du comportement abusif de nombreux fonctionnaires.

     

    Dans un pays où l'administration est à votre service, si vous êtes à sa disposition !, la discrimination est permanente entre ceux qui peuvent avoir accès à de multiples avantages qu'ils se sont donnés, et que le pékin ordinaire ignore totalement, sauf lorsque cet avantage crée polémique, comme la retraite sur les six derniers mois de salaire. Mais si ces gens ont pu suspendre le principe républicain, alors qu'ils ont en charge d'en permettre l'application, c'est que le fonctionnement réel a toujours été défectueux. Il n'est donc pas surprenant que ces méthodes soient considérées ailleurs en Europe comme de la corruption, alors qu'en France, les fonctionnaires en font un présupposé de leur fonction.

     

    Notre pays a donc tout d'une dictature, puisque nous sommes à la disposition des administrations, qui peuvent très bien vous déclarer mort, et ne pas tenir compte de votre présence devant le guichet, puisque ce sont eux qui décident. La dernière preuve en est fournie par la volonté d'exiger tout paiement demandé, même injustifié, avant d'examiner les observations faites par l'intéressé lui-même. En droit, cela veut dire prendre la décision avant tout débat contradictoire. Par contre, la même administration refusera de régler les sommes due-ment prouvées, au seul « fait du prince », expression qui n'a pas besoin d'être traduite.

     

    La masse des documents à fournir, puisque chaque administration réclame son dossier, au lieu de puiser dans un fond commun, puisqu'il n'y a qu'une seule et unique République Française, permet maintenant de créer des fonctionnaires dits « référents », désignés pour remplir à votre place ce que l'on attend de vous. La population se trouve peu à peu placée sous tutelle, ce qui interdit au citoyen « lambda » de réclamer, puisqu'il est prouvé qu'il ne comprend pas, et qu'il faut l'assister. Et ce sont ces mêmes citoyens que les politiques vont ensuite démarcher pour se faire élire. Il est bien évident qu'il y a maldonne, tromperie, manipulation et que les transparences dont on nous rebat les oreilles sont fictives.

     

    D'autre part, le nombre des fonctionnaires « profitants » est tel que c'est au sein des familles que le malaise se transporte, car le parallèle est pour le moins parlant et ne souffre pas la discussion. La conséquence en est une instabilité politique chronique, puisque personne ne peut oser remettre en cause ces « avantages acquis », autrement dit ces « privilèges » que l'on croit abolis.

     

    J'oubliais le clientélisme qui pousse à créer de nouveaux postes dans la fonction publique pour caser ses soutiens. Sans compter les pressions permanentes des grands groupes aux mains des financiers qui imposent des investissements totalement inutiles, et financés à coup de taxes dites spécifiques, donc d'augmentations de l'imposition.

     

    Rappelons que seul l'exercice de la fonction publique par chaque citoyen pendant une partie de sa vie professionnelle peut créer les conditions d'une réelle égalité. Les hauts-fonctionnaires trouvent normal que nous donnions notre vie pour notre République, mais anormal que nous voulions savoir qui fait quoi avec l'argent de nos impôts. Les mots « confidentiel », « défense », « secret défense », « réservé », « compte global », « chiffres indisponibles », « gestion indépendante », et j'en passe …, sont autant d'insultes à la démocratie et aux principes républicains. Ces fonctionnaires ne sont plus employés de la République, mais État dans l'État, avec des règles de fonctionnement inaccessibles, ce qui s'est bien vu lorsqu'il a été question de mettre à plat tous les systèmes de retraite.

     

    Une telle situation, qui n'a rien d'ubuesque, bien au contraire, fabrique en permanence des victimes, dites collatérales, mais bien sûr non significatives, puisque tout va pour le mieux dans l'intérêt de la fonction publique. Par contre, je ne parle pas de l'état d'esprit au sein même de la fonction publique, car les fonctionnaires sont aussi des citoyens, souvent conscients des conséquences calamiteuses de l'organisation dont ils sont un maillon. Profiter un peu, tout en sachant que leurs chefs mènent la barque dans les écueils, ne peut pas être simple à assumer ! Et ce sont encore des victimes inutiles de la mauvaise organisation sociale de notre République.

     

  • le sentiment d'injustice

     

    Le sentiment d'injustice

     

    S'il existe des situations de faits pour lesquelles aucun doute ne subsiste sur l'injustice subie par la victime, bien d'autres relèvent du sentiment.

     

    Le vol est considéré depuis bien longtemps comme injuste, et la propriété, individuelle ou collective, est une des bases de notre organisation sociale.

     

    L'agression, qui reste la situation la plus traumatisante, n'est pourtant pas toujours considérée comme systématiquement susceptible de poursuites. De nombreuses sociétés, dont la notre, peinent à admettre que tous les agresseurs doivent être poursuivis. Il n'est que de se reporter à la législation sur les agressions sexuelles, ou celle sur les agressions psychologiques, pour constater qu'elles sont récentes, et qu'elles peinent à rentrer dans les mœurs.

     

    L'agression a toujours été un outil de choix dans tous les services « périphériques ». L'intimidation et le chantage restent toujours largement utilisés à tous les étages de notre société.

     

     

    L'une des raisons principale est le mélange des genres qui permet d'utiliser le principe d'autorité comme outil de fonctionnement de base de la relation sociale. Je suis policier, je suis responsable, je suis votre supérieur, je suis votre référent, je suis …., donc vous devez m'obéir !!! Ce n'est pas tout à fait ce que l'on pouvait espérer en développant les principes de liberté et d'égalité.

     

     

    En permanence, les individus influents manipulent l'organisation sociale afin de rendre les citoyens ordinaires dépendants. Qu'ils soient dépendants de la télévision, du tabac, du jeu, …, peu importe, du moment qu'ils se soumettent. À partir de cet état de fait, dans lequel l'éducation joue un grand rôle, la tromperie est permanente. Et toutes les dictatures sont permises, il suffit de trouver le critère dont on va vous rendre dépendant.

     

     

     

    En ce moment, les critères de base sont la crise et l'endettement. Ils justifient toutes les errances politiques et intellectuelles, alors que les faits montrent que la situation, analysée d'un point de vue sociologique, relève plutôt de la tromperie collective, de l'aveuglement et de la désinformation. Une preuve simple en est donnée par l'augmentation des différences de revenus entre les gens ordinaires et les gens fortunés. Car, si le PIB augmente, le disponible augmente, donc la paupérisation de certains profitent à d'autres qui savent encore se plaindre.

     

     

     

    Mais dans une société de l'information, bien des signaux d'alarmes sonnent, qui devraient alerter les moins irresponsables des profiteurs. En effet, le développement de rumeurs, les risques de dérapages sociaux en émeutes, les conflits localisés, mais multiples, l'économie souterraine mais visible par tous, la corruption indiscutable, les réseaux de migrations internationales que les naufrages et autres malheurs pointent du doigt tous les jours, sans compter les « affaires » que sont les ventes d'armes, les drogues, mais aussi le terrorisme, et autres prises d'otages, sont autant d'indications sur la part grandissante des injustices dans le monde d'aujourd'hui.

     

    Ces injustices au vu et au su de tous s'accompagnent d'un sentiment d'impossibilité d'agir, et donc de haines grandissantes contre tout et rien. Car, c'est bien connu, c'est toujours la faute des autres, la faute du dernier arrivé, la faute de l'âne.

     

    Et pourtant, c'est chez nous, dans notre administration, avec nos voisins, notre village, notre ville, qu'il faut agir. L'augmentation des services inutiles, le gaspillage des fonds publics, le respect du droit, c'est autour de nous qu'il faut le promouvoir. Et, pour ce faire, il faut expliquer les lois, faire progresser leur application, dénoncer les abus, toutes choses souvent considérées à notre époque comme une mauvaise adaptation au système économique.

     

    Le sentiment d'injustice gonfle avec l'augmentation du poids de la finance dans le système judiciaire. Moins les petits peuvent s'expliquer devant la Justice, plus l'injustice augmente, et ce n'est pas qu'une impression. Comment faire reculer la pression des puissants sur les magistrats, si ce n'est en diminuant l'impact de leurs moyens financiers sur les décisions. Ce n'est pas pour rien que certains politiques ont tenté de dépénaliser les infractions financières !

     

    C'est donc dans un travail de fond, n'apportant que des soucis, qu'il faut investir et s'investir pour que l'avenir puisse paraître moins sombre.