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réactions - Page 6

  • Colloque Transparency

     

    Comment ne pas désespérer ?

     

    Il vaut mieux prendre du recul pour peser le poids des mots, surtout prononcés par des anciens ministres, mais nous ne pouvons pas ne pas commenter avec amertume le discours d'accueil prononcé par Mme Elisabeth GUIGOU, ancienne ministre, lors du dernier colloque de Transparency International, organisé dans les murs de l'Assemblée Nationale.

     

    En effet, ces quelques phrases sonnent le glas de tout espoir de voir notre système judiciaire évoluer dans le sens espéré par tous les citoyens conscients du délabrement de l'institution judiciaire.

     

    Insister sur les efforts faits pour faire voter un corpus judiciaire anti-corruption, simplement conforme aux règles internationales et constater dans la phrase suivante que « la France pêche dans les moyens mis à disposition de la police et de la justice pour que cette loi soit réellement mise en œuvre » revient à déclarer que la France refuse d'appliquer ces règles internationales. Or, Mme GUIGOU est toujours député, et bénéficie d'une reconnaissance internationale.

     

    Les pôles financiers ont vu leurs moyens dramatiquement réduits, et, déplore-t-elle, « personne n'en parle » !!!

     

    « Les magistrats sont soumis aux injonctions et aux ordres de l'exécutif » déclare-t-elle ensuite avant d'évoquer en quelques lignes l'égalité des citoyens devant la loi, les conflits d'intérêts, et le cumul des mandats. »

     

     

    Ce n'est pas d'aujourd'hui que nous nous élevons contre ce fonctionnement incohérent du système judiciaire français, mais que cela soit reconnu et enregistré par ceux qui ont le pouvoir d'agir, puisqu'ils ont été élus et que leur programme comportait ces réformes dépasse l'entendement.

     

    Qui dirige donc la République Française, si les élus ne peuvent rien, et puisque ce colloque portait sur la transparence, nous aimerions bien avoir autre chose que de beaux discours à nous mettre sous la dent.

     

    Pourquoi les fonctionnaires chargés de faire respecter les lois votées n'agissent-ils pas ? Seul l'exécutif est responsable !! Pourquoi n'ont-ils pas les moyens d'agir ? Seul l'exécutif est responsable !! Pourquoi personne ne met en évidence cette pénurie organisée ? L'exécutif est responsable, mais aussi les syndicats, les journalistes, les universitaires, … !! Et les députés se préoccupent seulement d'être réélus, ils ne sont pas responsables.

     

     

    Accessoirement, nous pouvons nous interroger sur les « injonctions » et les « ordres » de l'exécutif.

     

    En effet, entre le chantage, la placardisation, les mutations-sanctions, mais aussi toutes les méthodes permettant à la Gendarmerie ou à la Police de faire obstacle au fonctionnement judiciaire, il y a de quoi se demander si le mot « indépendance » fait toujours partie des options autorisées dans les procédures judiciaires. Il reste aux magistrats la pompe de l'Ancien Régime, les réceptions et un statut suffisant à lui seul pour montrer que l'Égalité n'est pas leur souci.

     

    Il reste surprenant que le mot « conflit d'intérêts » ne soit pas rapproché de cet état de fait, car ce n'est plus un conflit que nous venons de constater, c'est une négation. Qui osera soutenir qu'il n'y a pas conflit entre le respect des lois et les injonctions de l'exécutif, et qu'un tel conflit suppose des habitudes de l'exécutif contraires aux principes de la Constitution. Traduit sous une autre forme, cela revient à montrer que nos dirigeants se moquent de nous, puisqu'ils peuvent dans la même phrase déclarer qu'ils ne donnent pas les moyens d'appliquer les lois votées par les parlementaires, qu'ils imposent des décisions judiciaires s'ils l'estiment nécessaire, mais qu'ils déplorent cet état de fait. Il faut bien reconnaître que de telles contorsions intellectuelles ne sont pas à la portée de tous.

     

    Quant aux victimes, qui s'en préoccupe, à part pour limiter leur rancœur, et leur faire sentir le poids des notables et autres réseaux. Il est bien évident que les cellules de soutien psychologique ont de la peine à gérer les conflits d'intérêts !

     

  • Coup de gueule

     

     

    Faute de croire que nous allons réussir, nous allons pourtant quand même crier au scandale :

     

    simplement pour nous soulager, c'est déjà un début, …

     

    mais aussi parce que cela doit être dit et répété par les gens simples, ceux qui ont une parole, les gens ordinaires, les gens « normaux » dit-on en ce moment, pour essayer d'en être !

     

     

    Le « secret-défense » devrait être une sécurité pour assurer la garantie de notre avenir et la sauvegarde de nos intérêts, or, que constatons-nous : ceux qui en parlent le plus, qui devraient être nos remparts, s'en moquent totalement, ils vendent pour toucher des rétro-commissions et autres retours mal blanchis n'importe quoi à n'importe qui. Le fameux secret porte surtout sur l'art de cacher les avantages qu'ils en retirent pour leurs partis et bien sûr pour leur propre carrière, permettant de vanter les « services rendus à la nation » pour échapper aux poursuites et aux autres obligations légales et déontologiques.

     

    Quand on constate en lisant son journal, en écoutant les infos, que des noms comme Dassault, Bouygues, ou TOTAL, ou encore des élus locaux, dont les anciens trésoriers des grands partis, sont concernés et impliqués dans des affaires de corruption, des achats de vote, des distributions de subventions bidons, …. sans que cela ne les gênent !!!

     

    Et quand vous vous tournez vers le passé, ou vous pouvez remonter aussi loin que vous le voulez pour toujours trouver des grands scandales financiers (de la loi Le Chapelier aux affaires de la Restauration, aux mines d'Amérique, en passant par l'emprunt russe, le canal de Panama, l'affaire Stavisky, ou le trafic des piastres, vous ne pouvez que vous demander où se trouve donc cette fameuse déontologie dont on nous rebat les oreilles.

     

    En fait, un seul mot résume tout ce système : « redevable ». L'important est que vous soyez redevable, donc qu'il soit possible de faire pression sur vous le jour où …, et pour cela, il suffit d'abuser du pouvoir réelle ou supposé dont on dispose pour vous donner ce que vous n'auriez pas du avoir. Vous avez indûment reçu ou donné, c'est une des principales sources de pouvoir et d'arrangements. Ensuite, tout dépend des secteurs d'activité, chez les uns, cela prend des formes discrètes, chez d'autres, cela devient plus violent, jusqu'à ceux qui se servent directement par les armes. Mais comme la méthode est la même, le système judiciaire le connaît bien et couvre tous les jours en se contentant d'appliquer des procédures toutes faites qui ne changent rien, qui n'incitent pas à cesser, au contraire, puisqu'il faut se « refaire » et que les redevables le restent, n'ayant rien rendu.

     

    Les administrations échappent tous les jours au contrôle des contribuables, les grands investissements débouchant systématiquement sur des marchés attribués aux multinationales permettant aux dirigeants de justifier par des renvois d'ascenseurs les situations confortables qu'ils se sont attribuées. Car personne ne voit, enfin personne ne veut voir les multiples fraudes permanentes sur les grands contrats que se partagent les grands groupes.

     

    Par exemple, pour faire simple, si un soldat touche une prime parce qu'il risque sa vie, pourquoi le fournisseur des armements touche-t-il lui des bénéfices faramineux. Il est inadmissible et contraire à l'intérêt national que des commissions soient versées alors que ce sont des fonctionnaires qui prennent les décisions et qu'ils sont payés pour ce faire. Toutes les courses à l'armement se soldent par des fortunes pour des copains, et des baisses de niveau de vie dans les pays. Tout ce qui touche aux armes devrait faire l'objet de contrôles pointilleux par des contrôleurs internationaux. Tous les pays animés d'une déontologie et d'un sens social devraient mettre un point d'honneur à tenir leurs citoyens au courant des choix et des coûts dans ces domaines. Il en va de la survie de tous en cas de conflit. Or, chez nous, les publications sont fragmentaires, les contrats sont vaseux, les clients sont difficiles à identifier, les autorisations sont plus fictives que vraies, tout est fait pour que l'opacité serve des intérêts qui ne sont certainement pas ceux du pays. Il n'est pas nouveau de voir des coups tordus, et la justice ne voit jamais rien, les opérations sur les terrains militaires débouchent sur de affaires d'initiés, avec des morts de temps en temps, les grands contrats peuvent aller jusqu'à des fournitures totalement bidons (voir l'arsenal de Toulon, …). Et ceux qui s'étonnent sont de mauvais citoyens qui ne comprennent pas l'intérêt national.

     

    Alors, en sachant cela, et après la votation suisse, mais aussi le résultat des élections en Italie, ne serait-il pas temps de rendre des comptes et surtout de nous permettre de contrôler à tous les stades des dépenses l'usage des fonds publiques et privés. Au lieu de crier à la délation, il faudrait justifier les réalités des financements occultes et des fraudes évidentes, justifier l'usage des sans-papiers dans les grands groupes et faire payer sur leurs biens propres ceux qui se moquent de nous. Les comportements mafieux, qui sont légions, ne serait-ce que pour blanchir les fraudes fiscales ou les bénéfices des trafics, devraient donner lieu à la saisie des patrimoines personnels. Monsieur DASSAULT pourrait nous dédommager ainsi pour partie de l'image calamiteuse qu'il donne de notre pays.

     

  • "Corruption" ne figure pas au lexique de la Justice Française

     

    « corruption » n'est pas un mot-clef de la Justice Française

     

     

     

    Sur le site du Ministère de la Justice, le portail vous invite à consulter les « mots-clés » de la Justice, classés par ordre alphabétique.

     

    Il sera bon de vérifier régulièrement jusqu'à quand le mot corruption va rester absent.

     

    En effet, à ce jour, il ne figure pas ; la Justice ne connaît pas la corruption :

     

    • nous signons des engagements internationaux de lutte contre la corruption,

    • nous avons fait l'objet de rapports internationaux peu flatteurs,

    • nous sommes montrés du doigt dans plusieurs affaires de taille mondiale,

    • mais nous ne connaissons pas le mot « corruption » ;

     

     

    Une fois de plus, les victimes, assurées d'être accueillies, aidées, soutenues et prises en charge auront de la peine à y croire : comment peut-on oser affirmer renforcer l'aide aux victimes lorsque les services ne connaissent même pas l'existence des problèmes qui peuvent vous arriver.

     

     

    Faites comme nous l'expérience de vous présenter dans une préfecture pour demander à informer l'administration dans le cadre d'une affaire de pressions destinées à avantager une entreprise mise en avant par un élu. Pressions psychologiques exercées surtout par téléphone bien sûr ! Tout ce que l'on vous proposera sera d'écrire au préfet, car il ne s'agit que d'une « affaire privée » !

     

    Chantage à l'usage des fonds publics, aides à la création, soutien à la recherche, marchés sur mesure, autant de moyens de jouer avec les fonds publics au bénéfice de généreux contributaires qui reverseront par d'autres biais une partie des soutiens obtenus. C'est la règle du jeu non écrite, le moyen de faire transiter des fonds, et de bénéficier de moyens de pression politiques dans le cadre d'un clientélisme bien compris, auquel tous les partis politiques adhèrent, afin de disposer d'un vivier de soutiens fidèles.

     

     

    Cette incapacité à appeler un chat un chat, qui vaut à la Grèce, mais aussi à d'autres pays d'être ruinés par un endettement fictif qui pèse surtout sur les sans-grade, ces choix renforcés de continuer à utiliser des règles de fonctionnement gages de détournements permanents, d'évaporations fiscales librement consenties, ces systèmes qui permettent à une haute fonction publique nationale, européenne, et internationale, de se tailler des fiefs et des rentes au dépens des citoyens non-informés, doivent être dénoncés et des moyens mis en œuvre pour les faire reculer. Les haut-dirigeants internationaux sont recrutés et choisis parmi des cadres supérieurs qui ont déjà prouvé leur inféodation au lobbying financier international, vous n'avez qu'à vérifier sur les C.V. de tout ce beau monde. Mais ceux qui n'y figurent pas n'offrent jamais de garanties de ne pas être achetables.

     

    C'est surtout une conception de l'organisation sociale qui devrait prévaloir, avec plus particulièrement l'accent mis sur la qualité de la mise en œuvre des moyens de transparence et de contrôle permettant de limiter la mise en place de procédures opaques et frauduleuses.

     

    Refuser la tentation de tricher suppose une pensée sociale structurée capable de tenir tête à des moyens de pression que les énarques savent seulement apprendre à ignorer au mieux, à exploiter au pire.

     

     

     

    Les banques payent quelques amendes et font de fructueuses affaires au bénéfice de leurs actionnaires, qui ne se mouillent pas. La nationalisation sans indemnité de toute participation à des opérations de grande envergure avérées frauduleuses serait pourtant la moindre des condamnations. Le citoyen ordinaire ne demande pas la lune, mais il n'est pas obligé de servir de faire-valoir à des menteurs patentés, des paranoïaques illuminés, qui le prennent régulièrement en otage, détournant son vote pour faire vivre des milices, des trafiquants, des mercenaires sans état d'âme ni morale.