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Analyse - Page 39

  • Assumer les victimes

     

    Se dire qu'il y aura des victimes, avant même de déclencher une action devrait être la hantise des dirigeants. Ce devrait être le problème de base des décideurs, que ce soit en politique, en entreprise, mais aussi dans la recherche, scientifique ou non, publique ou privée. Les conséquences des actes de chacun devraient intervenir à tout instant et peser dans la balance des décisions. Seuls les dictateurs doivent y penser, afin de ne pas risquer d'être renversés en cas de montée brutale des oppositions suite à des mesures trop impopulaires.

    Or, dans des sociétés qui déclarent toutes que l'Humanité est au centre de leurs préoccupations, qu'elles soient matérialistes ou religieuses, pragmatiques ou idéalistes, nous constatons que la disparition des opposants est considérée comme une façon normale de se comporter. S'il est vrai que la mort est la fin inéluctable de tout ce qui vit, la durée et la qualité de la vie de chacun sont des critères importants dans l'analyse des mécanismes de fonctionnement de chaque groupe humain. Le fonctionnement naturel des sociétés semble tendre vers la prolongation maximale de la durée de la vie. Et pourtant, cela se fait plutôt malgré les décisions politiques et économiques qu'avec leur aide. Les grands choix qui conditionnent l'organisation sociale pour longtemps (grandes infrastructures, systèmes de hiérarchies, systèmes financiers, systèmes sociaux, …) ne se préoccupent pas beaucoup des conséquences à long terme. Il semble même que nous ne soyons pas très capables de concevoir les conséquences à très long terme des choix effectués.

    Les différents intervenants politiques, économiques ou scientifiques naviguent à courte vue et n'assument surtout pas les conséquences de leurs actes. La meilleure preuve se retrouve dans les capacités à retourner leur veste des politiques du moment qu'ils restent dans la course.

     

    Un tel mode de pensée devrait interpeler ceux qui se trouvent victimes de ces inconséquences, qui n'ont fait que respecter les critères mis en avant par l'organisation sociale, et se retrouvent victimes « collatérales » selon l'expression consacrée. À bien regarder, ces victimes sont à prévoir, puisque leurs existence était inscrite dans le déroulement même du système en vigueur. Est-il envisageable de penser, selon le cynisme de certains dirigeants, que ceux qui ont collaboré au système ou se sont tus ne sont pas éligibles à se plaindre des conséquences de ce système. Ce qui équivaudrait à dire qu'il n'est pas possible de se répentir. De toute manière, ceux qui ont dénoncé ne sont pas plus écoutés, et subissent comme les autres. Sans compter que les opposants sont de toute façon des gens qui ont d'abord accepté, puisque vous ne pouvez devenir opposant qu'à l'issue d'une période d'éducation, de recherche, puis de positionnement personnel à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Qui plus est, selon les statuts sociaux, faut-il que vous ayez eu accès à la capacité de penser par vous-même !!

    Il y a donc une philosophie qui pourrait se développer à partir de la pensée de l'existence à venir de victimes volontaires ou involontaires. Une méthode de « penser à l'envers » qui serait assez bouleversante et pourrait remettre en question des choix qui semblent évidents à tous.

    Le point de départ pourrait être de se demander si le risque d'être victime préexiste à la condition qui est la notre, et comment le minimiser. Pour minimiser, il faut analyser, et donc se projeter dans un avenir plus ou moins proche, en tirer des conséquences, et assumer ces choix.

    Finalement, le fait de réagir à court terme évite de culpabiliser, permet à tous d'avoir des excuses, et alimente un optimisme de façade qui cache les défauts patents des sociétés humaines passées et présentes.

    Ceux qui se posent des questions et tentent d'analyser les données présentes et futures pour en tirer des règles de vie sont en réalité considérés comme des empécheurs de tourner en rond, des Cassandre néfastes et pleureurs. Bien des décideurs improvisent en permanence, jouent à l'apprenti sorcier et n'assument surtout pas les choix de leur passé. Les tricheurs et les menteurs sont légion, du moment qu'ils espèrent rester conformes à l'adage : « après moi le déluge ».

    Cependant, il va bien falloir que l'Humanité assume ses choix, à partir du moment où elle modifie le fonctionnement de la Vie sur Terre. La surpopulation, le nucléaire, la surexploitation, les contaminations sont autant de sources de victimisation qu'il va bien falloir assumer, et pas à reculons. Ce qui veut donc dire que nous allons devoir trouver d'autres dirigeants que ceux qui promettent tout et son contraire et déclenchent des catastrophes en s'imaginant que cela leur permettra de garder leur pouvoir. Les dirigeants qui aident une collectivité à assumer son histoire sans en tirer gloire et profit sont bien peu nombreux, car à ce jour, rechercher le pouvoir, c'est nier le risque de dégâts causés par les décisions prises, ce que l'homme conscient ne peut accepter.

     

    Les victimes doivent donc se faire connaître afin de permettre à la société humaine de survivre à long terme. La place faite aux victimes est donc cruciale pour l'avenir de tous.

  • SANS EMPLOI SANS ÉDUCATION SANS PERSPECTIVES

     

    Vous pouvez rajouter sans logement, sans nourriture, et vous trouverez tous les camps de réfugiés qui commencent à se multiplier dans le monde.

               Est-il admissible que la richesse de quelques milliers de personnes sur la planète s'accompagne d'une telle foule de victimes d'une organisation sociale défectueuse ? Chaque fois qu'une émeute de la faim se déclenche, ou toute autre émeute causée par une autre calamité naturelle, ou causée directement ou indirectement par l'activité humaine, la réponse des possédants est la même, il faut obliger les émeutiers à supporter leur situation, il se doivent d'être résignés, jusqu'à en mourir si les gouvernements sont incompétents, corrompus ou simplement inconscients.

             Peut-on espérer voir se mettre en place plus que des ONG, c'est-à-dire une volonté exprimée par les populations à l'abri du besoin, traduite par des moyens capables de répondre aux besoins vitaux des populations abandonnées.

              Est-il admissible que l'avenir de certaines populations ne puisse se traduire que par des suicides, volontaires ou non ? Peut-on dire que nos esprits éclairés sont conscients de l'impasse dans laquelle ils mènent nos sociétés, si le suicide collectif devient un moyen d'expression banalisé ? Quelle philosophie faut-il lire derrière ces situations sans issues, est-ce une volonté délibérée de réduire la pression démographique par des guerres civiles, est-ce un choix de créer des zones de guerre qui permettront de mettre en place des corridors d'irradiation pour isoler des régions « protégées » sous contrôle de ces « esprits éclairés » ? Il est réellement temps d'alerter les populations victimes de ce manque de conscience collective, pour qu'elles fassent pression sur les politiques.

               Le droit à l'indignation, le droit de dénoncer, le droit de traduire les responsables devant des instances judiciaires internationales, ces droits fondamentaux, les victimes déjà identifiées (rescapés des camps de tous les pays entre autres), mais aussi les victimes potentielles , doivent trouver des solutions pour les développer et que des capacités d'enquêtes fassent émerger un nouveau mode de pensée politique. Il faut bien se dire que les mêmes faits produisent les mêmes conséquences, et que les gouvernances créées sur le mode autocratique et pyramidale s'imposent par la force, et périssent par la force, successions de civilisations qui font le passé de l'Histoire Mondiale. L’Humanité peut espérer une amélioration de son bien-être en tentant de maîtriser les fluctuations de son environnement, alors qu'elle fait tout pour rendre plus dures les conditions de sa survie. Les psychiatres et les religions prétendent fournir des explications, mais la réalité crue se contente de nous fournir des listes de morts, de blessés, des listes de victimes, des listes de catastrophes en cours de développement et des discours sécuritaires.

              Les dirigeants politiques conscients de la situation ne peuvent qu'être des gens qui ne perdent pas leur temps en loisirs de standing, en vacances estivales et autres, en voyages d'agrément, des gens qui se consacrent durant leur mandat à la résolution des conflits et des misères. C'est un apostolat que d'être élu et chargé de faire face aux grandes catastrophes. Au lieu de cela, tous les dirigeants du monde ont le temps de faire carrière et de s'occuper de leur avenir, comment peuvent-ils penser que les victimes ne soient pas choquées !!! La résistance humaine a des limites, la résignation aussi, celui qui attend depuis des années ne peut se satisfaire de voir défiler dans les bureaux où il doit se présenter des carriéristes bien protégés qui ont besoin de dossiers à remplir pour obtenir leur avancement.

              Voir Haïti, La Corne de l'Afrique, mais aussi la misère des grandes métropoles ne peut pas faire penser que les techniques politiques actuelles sont performantes, sauf à penser qu'elles résultent d'une volonté délibérée que les simples citoyens ne sont pas autorisés à connaître, ce que notre système politique n'admet pas. Tant que nombres de ministres, d'élus nationaux ou locaux, de hauts-fonctionnaires nationaux ou internationaux pourront se remplir les poches sans risquer de poursuites, tant que les fonctions importantes seront des moyens de s'enrichir, tant que les dénonciations ne permettront pas d'ouvrir des enquêtes discrètes et indépendantes, les victimes seront toujours nombreuses, malheureuses, sans avenir, et désespérées. La conséquence prévisible et directe sera l'allongement de la liste des victimes.

  • Quelques victimes de plus ou de moins !!

     

         À tous ces gens blasés, qui manient les milliards comme d'autres les haricots ou les pommes de terre, il serait bon de rappeler que le mépris des humbles et des sans-grades est en soi une atteinte aux droits de l'Homme. Ce mépris engendre des réactions violentes lorsqu'il se combine avec la haine, l'envie, le manque ou le désespoir. Ce cocktail vaut toutes les poudrières dont rêvent les militaires, surtout lorsque quelques irresponsables pensent tirer les marrons du feu. La guerre civile n'est toujours qu'un cri de désespoir qui change quelques dirigeants, mais pas les méthodes. Après la Révolution Française, il y a eu la Restauration, dont les excès pèsent encore aujourd'hui sur le fonctionnement de la république. Les excès sont revenus et les défauts de l'Administration n'ont pas été corrigés. Les leçons de l'Histoire ne servent pas à grand chose, en face de la maladie qui sclérose les accros du pouvoir et de la richesse.

         L'un des exemples simples, et qui va choquer bien des lecteurs est celui des avantages dits « acquis ». En parlant ainsi, les syndicalistes avalisent la méthode de l'Ancien Régime qui ne faisait que défendre des « privilèges ». Quelle différence entre un privilège et un avantage acquis ?

         C'est donc dans la méthode de l'organisation sociale qu'il faut chercher comment diminuer le nombre de victimes. C'est le système de la hiérarchie, qu'elle soit religieuse, politique, sociale, économique, qui met en place cette notion d'obéissance au « supérieur ». Il y a ceux qui savent et ceux qui doivent obéir, ils n'ont droit qu'à des explications parcellaires, servant à cacher des objectifs dont il est considéré qu'ils sont incapables de les analyser. De ce fait, les grands principes qui ont fédéré les philosophes pour mettre au point la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme sont là pour faire beau, pour permettre les commémorations, pour donner l'impression que tous sont concernés, tandis que le secret d'État, le secret des comptes bancaires, le secret des réunions internationales, le secret de la recherche, sont la réalité, car il faut être pragmatique, selon eux, et « irresponsable », selon nous.

          Ces spéculations internationales, ces comptabilités nationales totalement opaques, ces contrats et engagements internationaux qui restent soigneusement cachés, ces brevets achetés et enterrés, ces trafics et ces transferts dont il est admis qu'ils pourraient représenter la moitié des mouvements financiers internationaux, quels sont les efforts faits pour y mettre fin. Lorsque l'on voit dans notre pays les méthodes utilisées pour que les statistiques et les chiffres publiés puissent dire l'inverse des faits réels, nous ne sommes pas dupes des chiffres publiés à l'international.

         Tout est « efforts », et c'est ce message que les victimes veulent entendre, le fait de vivre suppose de participer à un mouvement d'ensemble destiné à nous inscrire dans l'Histoire, il y a donc ceux qui tentent de trouver des solutions pour résoudre les problèmes rencontrés par l'existence humaine, et ceux qui considèrent que profiter de tous et de tout est la seule philosophie acceptable. L'individu moyen est quant à lui plutôt inconstant, car pas toujours motivé. Il a des accès de découragement qui ne peuvent être endigués que par la force de bonnes habitudes, et le poids des autres, le poids des engagements journaliers qui permet d'aller de l'avant. Lorsque cet environnement se délite, comme dans les banlieues par exemple, le pire s'installe, avec son cortège de maladies, de misères, de violences et seuls les habitants peuvent se reprendre en main. S'ils attendent l'État, ils ont la dictature, donc une autre misère ! Tout se joue dans les relations individuelles, dans l'imagination pour les faire vivre, dans le poids des cultures, mais aussi dans la résistance collective aux mirages des trafics et de la vie facile sur le dos de ceux qui deviendront des proies, donc des victimes.

         Finalement, c'est le respect de l'autre qui permet de ne pas tricher, de ne pas exploiter, de ne pas mentir, de ne pas tromper, c'est ce respect qui permet de construire des règles de vie au sein desquelles les aléas de la vie sont absorbés par le groupe et vécus par le groupe. Tous les coachs, les managers cherchent à souder les équipes qu'ils encadrent pour qu'ils se surpassent, mais leur but n'est pas de transmettre ce type de valeurs, et c'est ce qui fait l'inutilité et l'insatisfaction de notre société. (Car l'effort collectif est traduit en revenus individuels)

    Chaque fois qu'un discours montre du doigt un vilain petit canard, essayez de vous mettre dans la peau de ce petit canard, peut-être verrez-vous le monde différemment, en particulier dans le domaine social. Ne pas être capable de partager est une tare, car il est quand même extrêmement simple de comprendre que s'il y a un numéro 1, c'est parcequ'il y a un numéro 2, ….. et que celui qui est seul n'a ni classement, ni spectateurs.

         Chacun a le réflexe de se protéger, car nous sommes dans une organisation sociale où la vie courante suppose de favoriser une famille réduite, de protéger une vie privée liée à quelques personnes, et de réussir grâce à l'échec des autres. C'est donc l'inverse d'une pensée basée sur la coopération du groupe social, alors que c'est la densité des échanges dans l'environnement immédiat qui fait la richesse sociale et la chaleur humaine. Il faut donc participer chaque fois que cela est possible, proposer des solutions et éviter de laisser les spécialistes nous dire que le « nucléaire n'est pas dangereux », que c'est « la faute des étrangers », « la faute des pauvres » qui fraudent partout, « la faute des planqués », « la faute des riches », « la faute à pas de chance », …

     

    Nous ne devons pas accepter la condition de victime montrée du doigt, car le respect qui nous est du est le même que celui du à tout individu, et l'organisation sociale nous doit tous les moyens de refaire une vie après. Avoir été victime est une date, après laquelle nous avons les mêmes droits que les autres, la Fraternité en plus.