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Analyse - Page 40

  • Quelques victimes de plus ou de moins !!

     

         À tous ces gens blasés, qui manient les milliards comme d'autres les haricots ou les pommes de terre, il serait bon de rappeler que le mépris des humbles et des sans-grades est en soi une atteinte aux droits de l'Homme. Ce mépris engendre des réactions violentes lorsqu'il se combine avec la haine, l'envie, le manque ou le désespoir. Ce cocktail vaut toutes les poudrières dont rêvent les militaires, surtout lorsque quelques irresponsables pensent tirer les marrons du feu. La guerre civile n'est toujours qu'un cri de désespoir qui change quelques dirigeants, mais pas les méthodes. Après la Révolution Française, il y a eu la Restauration, dont les excès pèsent encore aujourd'hui sur le fonctionnement de la république. Les excès sont revenus et les défauts de l'Administration n'ont pas été corrigés. Les leçons de l'Histoire ne servent pas à grand chose, en face de la maladie qui sclérose les accros du pouvoir et de la richesse.

         L'un des exemples simples, et qui va choquer bien des lecteurs est celui des avantages dits « acquis ». En parlant ainsi, les syndicalistes avalisent la méthode de l'Ancien Régime qui ne faisait que défendre des « privilèges ». Quelle différence entre un privilège et un avantage acquis ?

         C'est donc dans la méthode de l'organisation sociale qu'il faut chercher comment diminuer le nombre de victimes. C'est le système de la hiérarchie, qu'elle soit religieuse, politique, sociale, économique, qui met en place cette notion d'obéissance au « supérieur ». Il y a ceux qui savent et ceux qui doivent obéir, ils n'ont droit qu'à des explications parcellaires, servant à cacher des objectifs dont il est considéré qu'ils sont incapables de les analyser. De ce fait, les grands principes qui ont fédéré les philosophes pour mettre au point la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme sont là pour faire beau, pour permettre les commémorations, pour donner l'impression que tous sont concernés, tandis que le secret d'État, le secret des comptes bancaires, le secret des réunions internationales, le secret de la recherche, sont la réalité, car il faut être pragmatique, selon eux, et « irresponsable », selon nous.

          Ces spéculations internationales, ces comptabilités nationales totalement opaques, ces contrats et engagements internationaux qui restent soigneusement cachés, ces brevets achetés et enterrés, ces trafics et ces transferts dont il est admis qu'ils pourraient représenter la moitié des mouvements financiers internationaux, quels sont les efforts faits pour y mettre fin. Lorsque l'on voit dans notre pays les méthodes utilisées pour que les statistiques et les chiffres publiés puissent dire l'inverse des faits réels, nous ne sommes pas dupes des chiffres publiés à l'international.

         Tout est « efforts », et c'est ce message que les victimes veulent entendre, le fait de vivre suppose de participer à un mouvement d'ensemble destiné à nous inscrire dans l'Histoire, il y a donc ceux qui tentent de trouver des solutions pour résoudre les problèmes rencontrés par l'existence humaine, et ceux qui considèrent que profiter de tous et de tout est la seule philosophie acceptable. L'individu moyen est quant à lui plutôt inconstant, car pas toujours motivé. Il a des accès de découragement qui ne peuvent être endigués que par la force de bonnes habitudes, et le poids des autres, le poids des engagements journaliers qui permet d'aller de l'avant. Lorsque cet environnement se délite, comme dans les banlieues par exemple, le pire s'installe, avec son cortège de maladies, de misères, de violences et seuls les habitants peuvent se reprendre en main. S'ils attendent l'État, ils ont la dictature, donc une autre misère ! Tout se joue dans les relations individuelles, dans l'imagination pour les faire vivre, dans le poids des cultures, mais aussi dans la résistance collective aux mirages des trafics et de la vie facile sur le dos de ceux qui deviendront des proies, donc des victimes.

         Finalement, c'est le respect de l'autre qui permet de ne pas tricher, de ne pas exploiter, de ne pas mentir, de ne pas tromper, c'est ce respect qui permet de construire des règles de vie au sein desquelles les aléas de la vie sont absorbés par le groupe et vécus par le groupe. Tous les coachs, les managers cherchent à souder les équipes qu'ils encadrent pour qu'ils se surpassent, mais leur but n'est pas de transmettre ce type de valeurs, et c'est ce qui fait l'inutilité et l'insatisfaction de notre société. (Car l'effort collectif est traduit en revenus individuels)

    Chaque fois qu'un discours montre du doigt un vilain petit canard, essayez de vous mettre dans la peau de ce petit canard, peut-être verrez-vous le monde différemment, en particulier dans le domaine social. Ne pas être capable de partager est une tare, car il est quand même extrêmement simple de comprendre que s'il y a un numéro 1, c'est parcequ'il y a un numéro 2, ….. et que celui qui est seul n'a ni classement, ni spectateurs.

         Chacun a le réflexe de se protéger, car nous sommes dans une organisation sociale où la vie courante suppose de favoriser une famille réduite, de protéger une vie privée liée à quelques personnes, et de réussir grâce à l'échec des autres. C'est donc l'inverse d'une pensée basée sur la coopération du groupe social, alors que c'est la densité des échanges dans l'environnement immédiat qui fait la richesse sociale et la chaleur humaine. Il faut donc participer chaque fois que cela est possible, proposer des solutions et éviter de laisser les spécialistes nous dire que le « nucléaire n'est pas dangereux », que c'est « la faute des étrangers », « la faute des pauvres » qui fraudent partout, « la faute des planqués », « la faute des riches », « la faute à pas de chance », …

     

    Nous ne devons pas accepter la condition de victime montrée du doigt, car le respect qui nous est du est le même que celui du à tout individu, et l'organisation sociale nous doit tous les moyens de refaire une vie après. Avoir été victime est une date, après laquelle nous avons les mêmes droits que les autres, la Fraternité en plus.

  • Conflits d'intérêts, tricheries, administrations

     

         Ce n'est pas d'aujourd'hui que les victimes subissent les mensonges de leurs boureaux, beaucoup moins courageux lorsqu'il s'agit d'assumer devant la société les conséquences réelles de leurs actes. La violence active, mais aussi passive sont des méthodes courantes, dont le but est de permettre de cacher la réalité, en imposant le silence. Si personne ne se plaint, c'est qu’il ne s'est rien passé. Cela a permis l'esclavage, mais c'est aussi la source de bien des droits coutumiers issus du poids de l'Histoire. La tradition a surtout été imposée par la loi du plus fort, ce n'est donc pas la meilleure source de principes juridiques fiables.

          Il y a de ce fait souvent contradiction entre les principes inscrits dans les Droits de l'Homme et les réalités vécues par les citoyens tous les jours. Il suffit de voir les difficultés à faire reculer les « tolérances » des polices, qui ont une toute autre vision de la vie que ne l'ont les législateurs.

    En France, une méthode de base reste l'intimidation, en raison de la centralisation administrative qui ôte tout recours au citoyen face à la toute puissance de l'État.

         Force est de constater qu'il a fallu l'Europe pour faire admettre que la Justice à la française était pour le moins source d'iniquités. Malgré ces constats, le fonctionnement ne s'améliore pas, la population n'a toujours pas accès aux services judiciaires, de manière indépendante et impartiale. Cette situation extrêmement préoccupante devient intolérable lorsque les faits aboutissent à la mise en cause de fonctionnaires « disposant de relations ». En effet, le « système » fait que toutes les enquêtes et les moyens de contrôle sont concentrés entre les mains de quelques services, dont certains éléments servent de filtre. Le préfet coordonne, puis remet au parquet les éléments recueillis. Il n'y a pas besoin de faire un dessin pour comprendre que le citoyen n'a aucun moyen de remettre en cause les rapports issus d'un tel réseau.

         Et au cas où des preuves extérieures apparaîtraient, les services de « l'aide aux victimes » se chargeront de vous remettre dans le droit chemin. Les Associations d'Aide aux Victimes vous expliquent comment vous devez vous en remettre aux réseaux en place, et si l'affaire est trop scandaleuse, et qu'il y a une bavure, les haut-fonctionnaires ont tôt fait en tant que responsables de ces associations de recadrer tout le monde. L'INAVEM peut même vous expliquer que les plaintes contre des fonctionnaires ne sont pas recevables. La CADA peut vous préciser que les documents judiciaires ne sont pas des documents administratifs. J'oublie ce que peuvent faire les services du style « renseignements » qui expliquent « qu'un accident est si vite arrivé », sans compter la multiplicité des cas d'incompétence lorsque la loi est invoquée par le citoyen.

        Bref, l'administration pratique le conflit d'intérêt et le délit d'initié en permanence, ce qui implique de se poser des questions sur l'usage réel des fonds publics. Il n'est pas admissible que le citoyen n'ait aucun outil pour vérifier que les problèmes subis par tel ou tel citoyen n'ont pas été résolus, et qu'en plus, il ait été l'objet de brimades.

    Les cellules dites « psychologiques » nous semblent donc par nature « douteuses » puisqu'elles reçoivent des instructions directement des préfets, et que cela permet plutôt d'accompagner les victimes dans un système de pensées que l'on s'efforcera de contrôler, afin qu'il ne nuise pas aux images que l'on veut véhiculer. De plus, c'est pratique, puisque celui qui réagit mal peut toujours être déclaré bon à interner, parce que le choc psychologique l'a « dérangé ».

    Il faut donc des concours de circonstances mettant en avant de nombreux témoins de métiers différents pour que l'État français accepte de constater une situation (voir l'affaire d'Outreau), mais de là à se remettre en cause !!!

         Ceci n'est certainement pas l'exemple d'une démocratie, il faut donc que les instances européennes acceptent de recevoir beaucoup plus de demandes d'aides et de contrôles au sujet de ce qui se passe en France. Les statistiques sur les moyens judiciaires, les méthodes de travail qui apparaissent à travers les organigrammes, le nombre de dossiers douteux recensés et publiés sous le manteau, les nombreux « suicides » incompréhensibles (parcequ'impossibles d'après les constats !), la multitude de problèmes créés par la corruption passive, ou même active, l'opacité des rapports financiers, sont autant de preuves que les appels à l'aide doivent être entendus.

         Certaines associations internationales se contentes de lister les associations, de répertorier les textes de loi, de comptabiliser les réceptions auxquelles elles sont invitées pour juger de la situation des victimes, elles ne font que servir d'alibis à des politiques corrompus qui les manipulent et nous ruinent. Nous demandons donc avec insistance que des services dépendant de la justice européenne soient accessibles aux citoyens français pour venir constater les faits lorsque les preuves sont flagrantes. De nombreux cas seraient vite résolus si le refus d'accès aux documents était impossible. Ces cas permettraient de montrer du doigt les abus d'autorité, les ingérences de l'exécutif, et obligerait à remettre à plat le fonctionnement des pouvoirs.

    Ce qui est navrant pour une victime, et combien sont dans ce cas !, c'est de constater qu'une affaire qui a débuté il y a plus de vingt ans a pu voir passer des ministres de tous les bords politiques. Rien n'a bougé, quelles que soient les demandes et les destinataires. Il faut donc que des solutions viennent de lieux où les gens acceptent d'entendre des faits qui choquent, acceptent d'en vérifier l'existence, acceptent de remettre en cause des administrations, acceptent de s'opposer à des groupes qui se croient tout permis.

  • Dépénalisation et victimes

     

         Il est régulièrement question de dépénalisation tout en renforçant l'arsenal répressif. Le but de ces comportements est de ratisser large dans un but électoraliste à court terme. La majorité de la population n'y voit pas grand chose, les yeux dans le guidon, bloquée par la gestion des fins de mois, par le suivi des séries « tendance », le financement des études, puis celui des vacances, comment rester bien avec son chef, tout en ne mécontentant pas le syndicat, la vie de tous les jours ! bien différente de celle des victimes qui ont vu basculer leur existence, juste la faute « à pas de chance », une balle perdue lors d'un braquage, un chauffard qui roulait à gauche, un alcoolique au volant, une banale coupure de courant, un court-circuit sur une prise, ….

         Globalement, les victimes ne sont intéressantes que lorsqu'elles permettent aux dirigeants de justifier des décisions qui cachent la réalité d'une gestion égoïste, irresponsable, sans vision d'avenir, juste des carrières : attaché parlementaire, secrétaire d'élu, de parti, de syndicat, puis responsable régional, élu local, puis plus loin, plus haut, avec des intérêts très personnels de se faire rémunérer les déplacements, la garde-robe, de se faire aider par un secrétariat, avec chauffeur, nanti d'avantages en nature, de garanties de retraite, de protections dues à la notoriété, ….Cette répartition des taches et des carrières est la même à gauche ou à droite, les choix sont liés à la gestion des faits divers, aux moyens et investissements dont disposent ceux qui cooptent. Les arrières-plans sont encore plus lamentables avec les interventions des services secrets de tous les bords destinés à renforcer ce système qui se moque totalement des besoins des populations.

         Il y a ceux qui sont dans des pays où il n'est pas besoin de se cacher pour montrer son appétit de pouvoir, où il suffit de s'imposer en rendant un quelconque service à quelque obscure force extérieure, pour des raisons de spéculations aussi nombreuses que mortelles pour les populations. Les exceptions sont si peu nombreuses qu'elles servent à montrer des exemples sur les livres d'Histoire, surtout pas à en faire des exemples de comportements à suivre.

         Le citoyen ordinaire est donc écarté des grandes décisions, quel que soit le pays, car il m'étonnerait que la CIA rende des comptes sur les budgets qu'elle finance sur ses ressources propres, même les archives sont incomplètes, il en est de même chez nous.

        La victime est donc une gêne qu'il convient de gérer comme toutes les difficultés rencontrées au cours d'une carrière, ce n'est pas un problème à résoudre, mais ce peut être une excuse pour manipuler encore plus « ces électeurs irresponsables et incompétents ». D'ailleurs, le nombre de montages fictifs, façon cinéma, permettant de tromper tout le monde ne manque pas. Il est quand même plus facile de résoudre les difficultés d'une pseudo victime que ceux d'une vraie.

         Revenons donc à la dépénalisation, puisque il en est question pour certaines drogues, pour certains délits financiers. Dépénaliser permettrait de disposer d'une nouvelle catégorie de soutiens électoraux, tout en trouvant de nouvelles ressources trouvant leur origine dans les addictions, dans la spéculation, tout en allégeant les services publics, qu'il est alors possible de réorienter ou de réduire. Cela crée des fonctions de surveillance, de suivi, mais s'adressant à d'autres services, avec un contrôle des fonctions, …. passons sur tous les débats multiples et variés qui occupent les radios, les télés, les journaux, les intellos, … car cela ne fait pas avancer le problème de la délinquance volontaire ou non.

         La victime ne peut être sensible qu'à la restauration de sa situation, ou à sa gestion dans l'intérêt des survivants, et à la prévention. Dans ce domaine, nous assistons dans notre pays à des conflits d'intérêts permanents, puisque le nombre de victimes semble augmenter, tandis que la délinquance moyenne évolue relativement peu. Il y a donc une fracture entre les discours et les réalités sociales vécues. S'approprier ou détruire le bien d'autrui, si besoin en l'éliminant, est un état d'esprit qui ne vient pas dans la tête de n'importe qui, à moins qu'il n'y soit incité ou encouragé. Celui qui considère que l'assiette au beurre est librement accessible doit trouver l'occasion d'agir à sa guise sans souci des conséquences. Le développement plus ou moins institutionnalisé de ces comportements sert de justification à ceux dont la philosophie personnelle reste très simple : « après moi, le déluge ». Si la société n'est pas capable de montrer que les avantages d'une vie ordinaire et responsable sont plus nombreux que l'inverse, le nombre de ceux qui franchissent la ligne est beaucoup plus important. À partir de là, le choix du secteur d'activité est fonction du hasard et de l'intelligence du pratiquant.

        L'occasion fait le larron, mais aussi la victime. Ce ne sont pas nos dirigeants empétrés dans la course à la carrière qui pourront ralentir le processus. Les domaines dans lesquels se développeront donc des infractions plus ou moins poursuivies et condamnées dépendent donc plus de la mentalité générale des classes dirigeantes que des choix de développer ou non des politiques pénales.

         Chez nous, comme la corruption est un « fait de société », une constante contre laquelle il est interdit de se battre, sauf à risquer de sérieux ennuis (quelques juges intègres en ont fait l'amère expérience), le débat reste biaisé, et est seulement destiné à alimenter le débat.

         Il est donc bien évident que la baisse du nombre de victimes, ainsi que la résolution de leurs problèmes, ne passe pas par une dépénalisation de certains délits, mais par une amélioration de l'éducation, une meilleure lutte contre toutes les formes de corruption, en particulier la corruption passive des administrations, qui fragilise encore plus les populations en difficulté. Lorsque les fonds publics sont mal gérés, c'est autant de moins pour aider celui qui se trouve en difficulté, quelle qu'en soit l'origine. La gestion des conflits ne se fait pas en versant de l'huile sur le feu, elle se fait en montrant l'exemple. Et nous manquons sérieusement d'exemples !!!!