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Analyse - Page 43

  • Cour de Justice, conflit d'intérêts, système mafieux,

    Cour de Justice de la République, conflits d'intérêts, système mafieux.

    La Cour de Justice de la République a statué sur le dossier PASQUA. Au-delà du côté émotionnel lié au personnage dont les antécédents ont défrayé la chronique, c'est l'image donnée par un système judiciaire qui continue contre vents et marées à défendre une méthode contraire aux principes républicains qui nous choque le plus.

    En effet, en dehors des contorsions habituelles qui permettent aux juges de condamner ou de relaxer à la tête du client, la Cour s'est carrément mise hors la Constitution pour un problème de conflits d'intérêts que personne ne semble vouloir relever. En effet, les partis politiques sont aujourd'hui financés par les fonds publics, et l'appartenance à un parti est liée à des versements de l'État. Hors, le ministre jugé se trouve être aussi un élu de la République qui siège au nom d'un Parti. L'appartenance à un parti politique est liée en France à une discipline dans les votes au sein des hémicycles. Monsieur PASQUA n'a pas été suspendu au sein de l'UMP, bien au contraire, il a bénéficié de financements en 2010. Les élus de l'UMP et de leurs alliés se trouvent donc bien avoir des intérêts communs avec Monsieur PASQUA et ne pouvaient le juger sans que le soupçon de conflit d'intérêts ne devienne une réalité de fait.

    Si ces messieurs avaient voulu au moins sauver les apparences, il aurait fallu exclure monsieur PASQUA de tout mandat pendant un temps suffisant pour que des élus ne lui soient plus redevables, et que la Cour puisse statuer en toute sérénité, ce qui n'est pas le cas, puisque les « services rendus » sont entrés en ligne de compte.

    Être  redevable, c'est justement là le secret du fonctionnement spécifique du monde politique français et de la classe dirigeante de notre pays : vous ne pouvez espérer arriver à des fonctions de direction que si vous avez fait allégeance à des dirigeants en place. Lorsque vous avez joué le « porteur d'eau » et servi de faire-valoir, en particulier en prenant le risque de « sauter », donc en vous mouillant sur des affaires « sensibles », le remerciement vous vient par la promotion à des fonctions plus ou moins importantes selon la place de vos parrains, et selon votre capacité à faire le gros dos et à rassurer tout le monde, y compris les autres parrains. Celui qui veut réussir uniquement par ses capacités se trouve à un moment ou à un autre gênant pour le système de parrainage en place, et ce n'est pas un secret que les mauvais exemples doivent disparaître pour que cela serve de leçon aux générations futures. Ceci est d'autant plus désagréable que ce système est considéré au niveau international comme le support évident de la corruption (active ou passive), et qu'il faudrait tout faire pour le supprimer. Mais à ce jour, ceux qui, en France, se plaignent d'avoir été victimes de ce genre de situation sont peu nombreux, et surtout sont victimes de problèmes aussi surprenants que des difficultés psychologiques ou psychiatriques, des ennuis à répétition, des impossibilités d'accéder au monde judiciaire, et aucun soutien dans les autres pays d'Europe. Nous aimerions bien pouvoir consulter les noms des grands cabinets d'avocats capables d'intervenir en France, ne serait-ce que pour défendre leurs ressortissants victimes sur notre territoire des conséquences de cette corruption généralisée.

     

    Ce qui nous amène au deuxième point du jugement, qui affiche qu'il n'est pas possible de supposer qu'un citoyen qui a bénéficié d'avantages de la part d'un ministre puisse lui être ensuite redevable au point d'être dans l'obligation d'accomplir des actes comme des financements exorbitants. Nos élus et nos magistrats sont donc déconnectés des réalités vécues, en raison de leur intégration au système  de cooptation qui les régit, et croient peut-être qu'il suffit, comme au temps des rois, de parler pour être cru. Sont-ils à ce point inconscients du racket généralisé qui nous régit, ou ont-ils peur de faire quelque chose pour la France, ou se contentent-ils de vouloir profiter de la situation qui est la leur aujourd'hui, puisqu'ils sont à l'abri, du fait même de leur cécité volontaire.

    De toute manière, la situation est catastrophique, « après moi, le déluge », diront certains, oui, mais derrière le déluge, il y a « Fukushima », alors il faut espérer un sursaut, car lorsque la bouilloire explose, les radiations sont pour tout le monde, n'en déplaise à ceux qui osent dire que le nucléaire a fait moins de morts que le charbon. Il suffit d'en parler aux associations de victimes des essais nucléaires qui recensent les dégâts, hors tout débat politique.

     

    Notre pays continue donc une fois de plus à montrer au monde entier que les principes du droit sont pour les autres, mais pas applicables à la classe dirigeante française, il faut espérer qu'un pays se décidera à faire arrêter quelques dirigeants français dans le cadre de nos financements internationaux pas très légaux (les exemples ne manquent pas), pour que le débat puisse enfin s'ouvrir et que nos intellectuels découvrent la gravité de la fracture sociale qui déchire notre pays et ridiculise ses élites par la même occasion.

  • Le Devoir de MÉMOIRE

    Les devoirs, c'est bien connu, sont des pensum, destinés à vérifier que celui qui les rédige n'a pas oublié des éléments de base de notre consensus social.

     S'il y a devoir, c'est qu'il y a correcteur, mais cela suppose aussi pour que la boucle soit bouclée que le correcteur soit lui-même régulièrement corrigé, afin d'éviter les erreurs inhérentes à toute activité humaine.

    Et c'est là que la bas blesse !!! Les correcteurs des devoirs effectués dans les tribunaux ne sont pas susceptibles d'être corrigés, du moins ce sont eux qui l'affirment. Nous en appellerons donc au devoir d'indignation, si justement rappelé récemment, pour demander avec insistance, pour marteler avec indignation, qu'il est temps de remettre les pendules à l'heure, que tous les magistrats qui s'estiment outragés par des plaignants dont les droits ont été bafoués, doivent recevoir la mauvaise note qu'ils méritent, et la sanction qui va avec lorsque la faute se double de mauvaise foi.

    Qui peut oser, surtout en étant juriste, affirmer être au-dessus des Lois, il y a en soi dans cette affirmation une incohérence évidente. Certaines sociétés humaines appliquent des systèmes de castes, ce n'est pas le cas de la notre, dont le but écrit est de faire échec aux inégalités et discriminations. Comment donc appliquer cette règle lorsque celui qui en est chargé estime qu'elle ne lui sera pas applicable, que l'inégalité  sera un des attributs de sa fonction.

    Q'ils s'appellent Conseillers Constitutionnels, Conseillers à la Cour de Cassation, Membres du Conseil d'État, Membres des multiples Conseils qui fleurissent dans la Haute Administration, dans les Conseils d'Administration, il va bien falloir qu'ils descendent de leurs piédestals pour s'expliquer sur les comportements et les interventions qui suspendent l'application de la Constitution. Car, c'est bien grâce à cette Constitution qu'ils reçoivent les sommes qui assurent leurs trains de vie, sur lesquels il serait peut-être bon de constater qu'ils excèdent là aussi les règles d'une gestion en bon père de famille. Comment se fait-il que les syndicats de la fonction publique constatent régulièrement qu'il leur est pratiquement impossible de contrôler les fonctionnements réels des recettes et dépenses de nos pourfendeurs de citoyens par nature tricheurs. Il est, paraît-il, anormal de s'intéresser aux dépenses de nos édiles les mieux placés pour bénéficier d'avantages que certains peuvent leur offrir dans le seul but de les rendre redevables.

    À partir de cette simple observation, vous pouvez imaginer les repas, les déplacements, les vacances, les vêtements, les secrétariats, les conseils, mais aussi les spectacles, les évènements sportifs qui sont pour nous des dépenses incontournables, alors qu'ils ne représentent pour eux que la simple gestion d'un emploi du temps absolument exténuant. Il serait pourtant normal que ceci fasse l'objet de publications régulières comme les bilans des entreprises. Cela fait parti des bilans ordinaires d'une activité, et cela permettrait de comprendre l'inflation des dépenses de campagnes électorales qui deviennent carrément scandaleuses, surtout en période de chomage important, et de crise sociale.

    Il y a donc une distanciation des responsables, parcequ'ils sont choisis par rapport à leur capacité à ne pas déranger les "habitudes", habitudes qui seraient nées de traditions remontant à l'antiquité romaine, et que ceux qui leur apprennent le métier leur enjoignent de mettre en oeuvre pendant leur formation. Ils sont donc intimement persuadés de leur droit à l'inégalité, ce qui reste une aberration intellectuelle. D'où nous déduirons que ceux qui nous dirigent sont soit malhonnêtes, parcequ'ils savent, mais profitent de l'assiette au beurre, soit incompétents, et donc dangereux, parcequ'ils nous mènent à la catastrophe.

    Remettons donc sur la table, une fois de plus, que la Mémoire, c'est non seulement le souvenir, mais aussi l'effort permanent pour éviter les reculs et les retours en arrière. Insistons encore sur les principes de notre République, Liberté, Égalité, Fraternité, puisque la mémoire de nos dirigeants a oublié le sens de ces trois mots qu'ils ont pourtant sous les yeux tous les jours.

  • ABUS D'AUTORITÉ ET MENSONGE D'ÉTAT

    Mensonge d'État

    Lorsqu'une autorité cache une information vitale pour la population, avec l'aval d'autres autorités, de manière à cacher une réalité avérée, quel doit être le comportement de la Justice ?

    Le mensonge est un faux, puisqu'il trompe et cache la vérité. Hors l'usage de faux est interdit. De ce fait, le mensonge d'État n'est pas conforme au mandat qui a été donné à une autorité.

    Une démocratie suppose une délégation de pouvoir, or la République Française fonctionne selon la principe du mandat en blanc, avec le droit de mentir, le droit de refuser d'informer, le droit de ne pas rendre de comptes. C'est donc une dictature de fait, dont l'exécutif s'arroge en permanence des droits que la Constitution ne prévoit pas. Seule les situations d'exception nécessitant des décisions rapides peuvent justifier une suspension temporaire des explications publiques. Lorsque cette situation devient durable, elle suppose que le système judiciaire ne remplit plus ses fonctions.

    Lorsqu'un haut-fonctionnaire justifie ses mensonges par l'intérêt supérieure de la Nation, il a oublié que cet intérêt, c'est nous qui le choisissons, pas lui ; lui, c'est un mandat qui lui est confié, dont il doit rendre compte.

    Il y a donc des contorsions permanentes des constitutionnalistes pour tenter de faire croire qu'une république n'a pas à demander de comptes aux autorités ou à l'exécutif , encore moins à la Justice. Un tel État de fait correspond à des options politiques que l'Histoire peut expliquer, mais pas justifier. L'Histoire nous apprend que l'époque coloniale a créé des réflexes de l'administration chargée d'appliquer de grands principes dans l'idée, et de l'exploitation dans les faits. Le système colonial n'était pas républicain, ni démocrate. Les hauts-fonctionnaires de la République ont donc été recrutés sur des systèmes d'allégeance au pouvoir en place et non sur des capacités à développer des grands principes. La morale de notre République n'a pas souvent respecté les grands idéaux, et elle a développé des générations de dirigeants politiques et administratifs plus enclins à faire carrière dans un système (peu reluisant) qu'à aider à la diffusion de grands principes.

    Aujourd'hui, il ne reste de ce système que les défauts qu'il entraîne, notre but n'est donc pas de refaire l'histoire ou de passer du temps à pleurer, il faut faire un état des lieux, et choisir un chemin pour trouver un avenir mieux adapté aux contraintes actuelles. Pour ce faire, il faut constater les excès en place, rétablir le respect des règles républicaines, au besoin en écartant les hauts-fonctionnaires qui s'accrochent aux avantages du passé, et se rapprocher ainsi des règles dont nous avons beaucoup parlé dans le passé, sans jamais les respecter.

    Il en va ainsi des règles de transparence financière, de la lutte contre la corruption, ce qui suppose un système judiciaire fiable et cohérent, qui ne reçoit donc pas d'ordre de l'exécutif (mais le contrôle si la demande est faite), et qui rend des comptes en justifiant ses décisions par des moyens de droit conformes aux lois et aux traités internationaux.

    Notre situation au regard des décisions de la CEDH est loin d'être réjouissante, puisque l'exécutif ne se cache pas pour dire qu'il dirige la Justice, que ses membres mélangent les intérêts privés, publiques, ou même personnels, et que des groupes occultes n'hésitent pas à interférer dans les enceintes judiciaires. Rien n'est plus opaque que les comptes de la Caisse des Dépôts et Consignations, mélangés avec les intérêts de groupes comme la Générale des Eaux. Les cadres supérieurs de ces organismes passent de l'un à l'autre, puis dans les grands corps de l'État, se congratulent et se servent pour faire des « carrières » ! Les nominations sont presque « de droit » pour services rendus, tandis que les numerus clausus et les concours sont imposés aux citoyens en les incitant même à se battre entre eux ou avec les immigrés.

    L'état des lieux est consternant, puisqu'il s'appuie en plus sur une puissance militaire totalement impossible à détailler et à contrôler.

    Il faut donc rétablir des contrôles, rétablir un système judiciaire, rétablir une administration compatible avec les règles à appliquer. C'est toute une conception de l'organisation sociale qu'il faut revoir. Pour ce faire, il faut déjà revoir les enseignements, afin que les réflexes de solidarité (« fraternité »), qui existent dans la population soient inculqués aux classes supérieures. Nous constatons en effet que les grands mouvements qui permettent à des millions de personnes de survivre sont surtout alimentés par ceux qui ont la plus petite partie des revenus de ce pays.

    « L'Égalité » ne doit pas être un vain mot, ceux qui s'octroient des revenus publiques doivent rendre les services correspondants. La Justice doit pouvoir être exercée, et ceux qui en ont besoin doivent trouver des interlocuteurs attentifs et capables de faire rapidement et publiquement l'état d'une situation ; autrement, le chaos actuel se transformera peu à peu en champ clos et en guerre civile entre clans dépeçant les restes d'une république dépassée et chancelante.