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ANVEDJ - Page 34

  • Ma main droite et ma main gauche

     

     

    Ma main droite sait faire bien des choses, et souvent elle se fait aider par ma main gauche, leurs capacités sont complémentaires et le résultat permet la réalisation de taches complexes. C'est ainsi que nous bâtissons au présent avec des projets pour l'avenir. Mais lorsque ma main droite se met à ignorer ce que fait ma main gauche, et qu'elles partent chacune dans leurs affaires, je me retrouve tiraillé et la coordination ne se fait plus. En général, le résultat est plutôt moche !!!

     

    Les politiciens prétendent que dans leur cas, c'est le contraire, et que leur main droite, ou plutôt leur bras droit ignore toujours ce que fait leur main gauche, et que tous les doigts de la main sont indépendants. C'est ainsi qu'ils ont opportunément des trous de mémoire salutaires et des phrases alambiquées pour nous rouler dans la farine. Dans ces métiers, comme dans d'autres, il y a de grands professionnels et des copieurs moins bien rodés. Et ce sont toujours les moins bons qui vendent la mèche, ce qui met en garde les pigeons et compromet l'avenir.

     

    Vu le nombre de nos haut-fonctionnaires, planqués dans de multiples conseils d'administration aux intérêts contradictoires, ou dans des commissions juteuses aux frais multiples, sans compter les expertises et autres revenus accessoires non imposables, vu le nombre d'élus de tous niveaux, qu'ils soient politiques, syndicaux, qui cumulent les fonctions et les conflits d'intérêts, vu le nombre de poursuites dérisoires, ainsi que leurs conséquences plus que minimes pour les intéressés, qui va nous dire que tous ces individus n'ont pas intérêt à continuer, puisque seule la déontologie est censé limiter leur appétit. Il leur suffit, la main sur le cœur, de vous affirmer qu'ils agissent dans votre intérêt, et qui plus est, que leur dévouement est très mal payé, pour que cela suffise à les faire plaindre. Les excès alimentaires, les excès de boisson, le manque d'exercice, les tentations permanentes, les mauvais conseils sont des risques que les citoyens ordinaires que nous sommes sont incapables de comprendre. Et c'est dans le but de nous protéger qu'ils multiplient les efforts pour mieux nous éviter tous ces soucis, en prenant sur eux et en nous cachant ces multiples conflits.

     

    Grâce à ces efforts constants, la majorité de la population peut mener une vie saine et équilibrée, et seuls quelques esprits chagrins demandent que les principes de la République soient un peu moins chahutés par ceux qui nous gouvernent.

     

    Mais il n'y a pas que des esprits chagrins, il y a aussi tous les laissez-pour-compte de ces multiples irresponsabilités, et ceux qui pensent à l'avenir. Le problème est encore et toujours le temps : repousser au lendemain n'a jamais fait disparaître les difficultés, et même souvent elles empirent.

     

     

    Il serait intéressant de connaître l'avis des sociologues sur le comportement des différentes couches sociales face à une telle décrépitude des classes dirigeantes. Nous rappelons pour mémoire que les mauvaises conduites chez les classes dirigeantes sont récurrentes et que l'Histoire passe beaucoup de temps à explorer les méandres de la rouerie humaine et de ses conséquences. Mais depuis la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen, l'instruction civique nous enseignait qu'il fallait croire à la moralisation de nos institutions et à la qualité de nos élites. De plus, les grands traités assurent la promotion des objectifs fondamentaux à travers les institutions mondiales. Ça, c'est la poudre aux yeux, car les affaires n'ont jamais cessé, bien au contraire, elle se sont amplifiées, et même elles ont fortement empirées. Si vous réfléchissez aux ravages mondiaux des drogues, des trafics d'armes et autres conflits, et au volume d'affaires que cela génère, vous constatez que certains vont jusqu'à estimer à la moitié de l'économie mondiale cette économie « souterraine ». Or, il n'existe pas de banques spécialisées dans ces opérations, ce qui veut dire que le système économique et politique mondial s'arrange très bien de cette situation, et que les moralisateurs les plus durs ont tous leurs banquiers !!!!

     

     

    Seule question, jusqu'où, …, En ce qui nous concerne, nous sommes d'avis qu'il faut un maximum de transparence, un maximum d'égalité, un maximum d'indépendance et même de concurrence entre les différents services publics, permettant d'avoir accès à toutes les données. Il n'est donc pas question que ma main droite ignore ce que fait ma main gauche. L'État de Droit suppose que certains ne puissent pas s'enfermer dans une tour d'ivoire, s'isoler dans des domaines interdits aux enquêteurs, s'octroyer des trains de vie et des indemnités incontrôlables, tandis que d'autres croulent sous les taxes, les impôts et les redevances.

     

    La conséquence, que nous connaissons tous, est la fraude fiscale généralisée, nécessité vitale pour certains, habitude pour d'autres, méthode enfin pour les dirigeants. Vous ne pouvez pas prétendre aux plus hautes fonctions de l'État Français si vous n'avez pas « l'échine souple » devant le fonctionnement des grands marchés publics et privés, et ceux qui tentent de dénoncer de manière plus virulente sont promis à un enterrement rapide, au sens propre comme au figuré. Mais bien sûr, vous avez « droit » à des contreparties, vous n'avez qu'à vérifier les avantages fiscaux et les avantages en nature dont disposent notre classe dirigeante.

     

    Il n'empêche, le sommeil est bien plus réparateur lorsqu'il y a une bonne coordination entre ma main droite et ma main gauche, et il vaut quand même mieux proposer un avenir aux jeunes générations plutôt qu'une guerre civile

     

  • La réalité dépasse la fiction

     

     

    Un mot de travers et vous êtes menacé de poursuites pour « outrage à magistrat ». Dans notre association, qui a vu bien souvent les magistrats accepter d'être « aux ordres », que ce soit du pouvoir exécutif, ou des réseaux, nous ne sommes pas tendres pour ces citoyens à part, caste s'il en est, mais nous sommes bien placés pour toujours dire qu'il ne faut pas confondre le principe du bain avec l'usage de l'eau croupie.

     

    Nous sommes sidérés de la violence des attaques. Comment des élus de la République française peuvent-ils se permettre de considérer qu'ils n'ont pas à avoir de respect pour les institutions. Au vu du nombre d'élus mouillés dans des magouilles financières peu claires, au vu des données partielles que nous avons pu connaître sur les valises de billets qui se promènent de par le monde, au vu des condamnations définitives et souvent dérisoires prononcées contre des personnalités de tous bords pour des habitudes de fraudes, dont certaines institutionnalisées, rien que ça !!!, il nous paraît que les excès verbaux et écrits seraient plutôt une preuve d'habitudes désastreuses et un aveu.

     

    Les financements politiques sont devenus publics, mais cela ne suffit toujours pas, car les exemples sont pris dans des pays où les valeurs ne sont pas les nôtres. La politique vit toujours à l'heure des achats des votes par des notables qui considèrent que leur mandat sert surtout à assurer leurs arrières. Ils n'ont plus de conception de la République à vendre, ils n'ont plus de principes à servir, ils ont une carrière à réussir ; ils n'ont plus de grands projets, cela est réservé aux bureaux d'études, les investissements ont peu à peu été écartés des choix de société pour devenir des affaires réservées à des économistes soit-disant « experts », incapables de faire autre chose que de servir des intérêts financiers. La planification a supprimé l'imagination.

     

    Faire du profit et échapper au fisc, voilà bien un drôle de programme pour des élus d'une République solidaire. Pour avoir été victimes de ces comportements que la déontologie devrait interdire, nous sommes bien placés pour montrer que l'amélioration des institutions judiciaires passe par l'assainissement des instances politiques. Cette affaire met en lumière la nécessaire transparence des comptes, mais aussi le besoin de simplicité dans les relations humaines. L'action résulte de la mise œuvre de choix volontaires par les gens concernés. La méfiance vis à vis des administrations centrales ne peut que se renforcer en voyant l'incompétence des élus qui votent des lois sans les appliquer, qui piétinent les principes de la République, qui soutiennent ouvertement des élus véreux et condamnés. Et ces gens préfèrent nous pousser vers le fascisme plutôt que vers l'assainissement des institutions, le progrès social leur fait horreur, puisqu'il met en évidence leur parasitisme.

     

    Que se passe-t-il donc en haut de l'État pour que tous ceux qui s'en approchent soient contaminés ? Tout simplement et toujours, celui qui se met en avant n'est pas souvent celui qui est capable. Que ce soit par le principe de Peter, ou par le principe de cooptation, la haute administration est arrivée à constituer un monde à part qui exclut la possibilité de contrôle par les citoyens ordinaires, quel que soit le mode d'organisation choisi. Les associations, les syndicats, les partis, en fait, ce sont toujours les mêmes qui cumulent pour empêcher que le simple citoyen ne se rende compte de la gabegie générale. Il suffit d'empêcher les initiatives locales, ou de les limiter, pour que les administrations publics et privées soient toutes puissantes, et se moquent ouvertement des principes qu'elles sont supposées mettre en œuvre.

     

    La Justice ne doit pas mettre son nez dans tout cela, qu'elle reste donc en vase clos. Si personne ne peut l'informer, il n'y a pas d'affaires, ce n'est pas compliqué à comprendre, où alors et c'est notre cas, c'est que nous ne voyons pas les choses ainsi. Nous pensons que l'État a un rôle à jouer dans le progrès social, qu'il doit en permanence se remettre en cause pour améliorer l'accès de chaque citoyen au progrès social. Les fonctionnaires sont des acteurs majeurs, pas des planqués, des nantis attendant l'heure de la retraire, ils doivent accompagner les efforts des élus et contribuer à l'avenir de notre société.

     

    Nous ne pouvons donc accepter ces comportements gesticulatoires et inconvenants. La République repose sur des principes, il faut s'y soumettre ou se démettre.

     

  • Colloque Transparency

     

    Comment ne pas désespérer ?

     

    Il vaut mieux prendre du recul pour peser le poids des mots, surtout prononcés par des anciens ministres, mais nous ne pouvons pas ne pas commenter avec amertume le discours d'accueil prononcé par Mme Elisabeth GUIGOU, ancienne ministre, lors du dernier colloque de Transparency International, organisé dans les murs de l'Assemblée Nationale.

     

    En effet, ces quelques phrases sonnent le glas de tout espoir de voir notre système judiciaire évoluer dans le sens espéré par tous les citoyens conscients du délabrement de l'institution judiciaire.

     

    Insister sur les efforts faits pour faire voter un corpus judiciaire anti-corruption, simplement conforme aux règles internationales et constater dans la phrase suivante que « la France pêche dans les moyens mis à disposition de la police et de la justice pour que cette loi soit réellement mise en œuvre » revient à déclarer que la France refuse d'appliquer ces règles internationales. Or, Mme GUIGOU est toujours député, et bénéficie d'une reconnaissance internationale.

     

    Les pôles financiers ont vu leurs moyens dramatiquement réduits, et, déplore-t-elle, « personne n'en parle » !!!

     

    « Les magistrats sont soumis aux injonctions et aux ordres de l'exécutif » déclare-t-elle ensuite avant d'évoquer en quelques lignes l'égalité des citoyens devant la loi, les conflits d'intérêts, et le cumul des mandats. »

     

     

    Ce n'est pas d'aujourd'hui que nous nous élevons contre ce fonctionnement incohérent du système judiciaire français, mais que cela soit reconnu et enregistré par ceux qui ont le pouvoir d'agir, puisqu'ils ont été élus et que leur programme comportait ces réformes dépasse l'entendement.

     

    Qui dirige donc la République Française, si les élus ne peuvent rien, et puisque ce colloque portait sur la transparence, nous aimerions bien avoir autre chose que de beaux discours à nous mettre sous la dent.

     

    Pourquoi les fonctionnaires chargés de faire respecter les lois votées n'agissent-ils pas ? Seul l'exécutif est responsable !! Pourquoi n'ont-ils pas les moyens d'agir ? Seul l'exécutif est responsable !! Pourquoi personne ne met en évidence cette pénurie organisée ? L'exécutif est responsable, mais aussi les syndicats, les journalistes, les universitaires, … !! Et les députés se préoccupent seulement d'être réélus, ils ne sont pas responsables.

     

     

    Accessoirement, nous pouvons nous interroger sur les « injonctions » et les « ordres » de l'exécutif.

     

    En effet, entre le chantage, la placardisation, les mutations-sanctions, mais aussi toutes les méthodes permettant à la Gendarmerie ou à la Police de faire obstacle au fonctionnement judiciaire, il y a de quoi se demander si le mot « indépendance » fait toujours partie des options autorisées dans les procédures judiciaires. Il reste aux magistrats la pompe de l'Ancien Régime, les réceptions et un statut suffisant à lui seul pour montrer que l'Égalité n'est pas leur souci.

     

    Il reste surprenant que le mot « conflit d'intérêts » ne soit pas rapproché de cet état de fait, car ce n'est plus un conflit que nous venons de constater, c'est une négation. Qui osera soutenir qu'il n'y a pas conflit entre le respect des lois et les injonctions de l'exécutif, et qu'un tel conflit suppose des habitudes de l'exécutif contraires aux principes de la Constitution. Traduit sous une autre forme, cela revient à montrer que nos dirigeants se moquent de nous, puisqu'ils peuvent dans la même phrase déclarer qu'ils ne donnent pas les moyens d'appliquer les lois votées par les parlementaires, qu'ils imposent des décisions judiciaires s'ils l'estiment nécessaire, mais qu'ils déplorent cet état de fait. Il faut bien reconnaître que de telles contorsions intellectuelles ne sont pas à la portée de tous.

     

    Quant aux victimes, qui s'en préoccupe, à part pour limiter leur rancœur, et leur faire sentir le poids des notables et autres réseaux. Il est bien évident que les cellules de soutien psychologique ont de la peine à gérer les conflits d'intérêts !