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délinquance

  • Du bon usage des statistiques

     

     

    Même si les statistiques restent froides et peu appétissantes lorsqu'elles sont servies aux victimes comme explication et justification, elles ont quand même des avantages, car elles peuvent servir de preuve mathématique des pratiques peu avouables de certains haut-fonctionnaires de notre république.

     

    En effet, si tous les corps de métiers ont leurs lots de mauvais professionnels, et cela peut se vérifier partout, les métiers du droit et de la Justice ont, en France, des spécificités qui, si elles sont sombres pour nous, doivent faire sourire à l'étranger.

     

    Nous sommes, paraît-il, capables d'avoir les meilleurs professionnels du monde, et pourtant les résultats comparés de la lutte contre les délinquances ne donnent pas cette impression.

     

    De plus en plus, nous constatons que nos sociétés dites « multinationales », (habituées des pratiques douteuses), se trouvent poursuivies et condamnées à l'étranger, tandis que nos magistrats ne voient rien, n'entendent rien, ne constatent rien, même pas après lecture des jugements qui leurs sont envoyés. Nos professionnels du droit sont exceptionnels, et les magistrats qui engagent des poursuites ne sont que des marginaux qui ne comprennent rien au sens des affaires.

     

    Comme preuves, nous invoquerons les ouvrages publiés sur le sujet, après des démissions fracassantes, ou des réorientations de carrières étonnantes.

     

    Mais nous pouvons aussi vous conseiller de lire des rapports parlementaires dans lesquels la langue de bois, ou plutôt l'usage de tournures de phrases que nous connaissons bien permettent de justifier tout et n'importe quoi.

     

    C'est ainsi qu'il n'est pas autorisé « de remettre en cause un jugement rendu », puisqu'il est définitif, qu'il n'est pas autorisé « de parler des affaires classées, amnistiées », pour la même raison.

     

    Ce qui veut dire que la preuve définitive, indiscutable, même si elle est un secret de polichinelle, ne peut plus être invoquée. Vous lisez des décisions « définitives » qui déclarent qu'un recel peut être reconnu, mais que la plainte visant à le faire cesser peut ne pas être recevable, ce qui pourtant équivaut à une complicité de recel. De même un inspecteur des finances peut voir des poursuites échouer parce qu'il ignorait les conséquences fiscales de ses actes politiques !!!

     

    Nous ne parlerons pas des « services rendus », qui, bien sûr, ne sont surtout pas détaillés. Il est évident que le genre de services évoqués permet d'avoir ensuite des plans de carrière plutôt confortables. Pour le vérifier, il suffirait de faire établir par des étudiants les cursus de tous les magistrats, en commençant par les plus illustres, et avec le temps, nous disposerions d'une base de données indiscutable, surtout en utilisant les outils statistiques évoqués plus haut.

     

    À partir de cet outil, et toujours grâce aux statistiques, il serait possible de voir l'influence des groupes de pression et autres lobbies, ainsi que les méthodes utilisables pour les contrer.

     

    Mais bien sûr, c'est un rêve, nous voyons bien, grâce aux séries télévisées, que les juges ont beaucoup de temps à passer sur le terrain, que la police et la gendarmerie, ainsi que les autres administrations, sont d'un dévouement exemplaire, et qu'ils ne trichent jamais. Les arrangements se font toujours dans l'intérêt de l'État, et pour notre plus grand profit.

     

    Que les esprits chagrins se rassurent, les victimes sont rares et la vérité a toujours le dernier mot, …. quelques siècles après !!!!

     

  • Dépénalisation et victimes

     

         Il est régulièrement question de dépénalisation tout en renforçant l'arsenal répressif. Le but de ces comportements est de ratisser large dans un but électoraliste à court terme. La majorité de la population n'y voit pas grand chose, les yeux dans le guidon, bloquée par la gestion des fins de mois, par le suivi des séries « tendance », le financement des études, puis celui des vacances, comment rester bien avec son chef, tout en ne mécontentant pas le syndicat, la vie de tous les jours ! bien différente de celle des victimes qui ont vu basculer leur existence, juste la faute « à pas de chance », une balle perdue lors d'un braquage, un chauffard qui roulait à gauche, un alcoolique au volant, une banale coupure de courant, un court-circuit sur une prise, ….

         Globalement, les victimes ne sont intéressantes que lorsqu'elles permettent aux dirigeants de justifier des décisions qui cachent la réalité d'une gestion égoïste, irresponsable, sans vision d'avenir, juste des carrières : attaché parlementaire, secrétaire d'élu, de parti, de syndicat, puis responsable régional, élu local, puis plus loin, plus haut, avec des intérêts très personnels de se faire rémunérer les déplacements, la garde-robe, de se faire aider par un secrétariat, avec chauffeur, nanti d'avantages en nature, de garanties de retraite, de protections dues à la notoriété, ….Cette répartition des taches et des carrières est la même à gauche ou à droite, les choix sont liés à la gestion des faits divers, aux moyens et investissements dont disposent ceux qui cooptent. Les arrières-plans sont encore plus lamentables avec les interventions des services secrets de tous les bords destinés à renforcer ce système qui se moque totalement des besoins des populations.

         Il y a ceux qui sont dans des pays où il n'est pas besoin de se cacher pour montrer son appétit de pouvoir, où il suffit de s'imposer en rendant un quelconque service à quelque obscure force extérieure, pour des raisons de spéculations aussi nombreuses que mortelles pour les populations. Les exceptions sont si peu nombreuses qu'elles servent à montrer des exemples sur les livres d'Histoire, surtout pas à en faire des exemples de comportements à suivre.

         Le citoyen ordinaire est donc écarté des grandes décisions, quel que soit le pays, car il m'étonnerait que la CIA rende des comptes sur les budgets qu'elle finance sur ses ressources propres, même les archives sont incomplètes, il en est de même chez nous.

        La victime est donc une gêne qu'il convient de gérer comme toutes les difficultés rencontrées au cours d'une carrière, ce n'est pas un problème à résoudre, mais ce peut être une excuse pour manipuler encore plus « ces électeurs irresponsables et incompétents ». D'ailleurs, le nombre de montages fictifs, façon cinéma, permettant de tromper tout le monde ne manque pas. Il est quand même plus facile de résoudre les difficultés d'une pseudo victime que ceux d'une vraie.

         Revenons donc à la dépénalisation, puisque il en est question pour certaines drogues, pour certains délits financiers. Dépénaliser permettrait de disposer d'une nouvelle catégorie de soutiens électoraux, tout en trouvant de nouvelles ressources trouvant leur origine dans les addictions, dans la spéculation, tout en allégeant les services publics, qu'il est alors possible de réorienter ou de réduire. Cela crée des fonctions de surveillance, de suivi, mais s'adressant à d'autres services, avec un contrôle des fonctions, …. passons sur tous les débats multiples et variés qui occupent les radios, les télés, les journaux, les intellos, … car cela ne fait pas avancer le problème de la délinquance volontaire ou non.

         La victime ne peut être sensible qu'à la restauration de sa situation, ou à sa gestion dans l'intérêt des survivants, et à la prévention. Dans ce domaine, nous assistons dans notre pays à des conflits d'intérêts permanents, puisque le nombre de victimes semble augmenter, tandis que la délinquance moyenne évolue relativement peu. Il y a donc une fracture entre les discours et les réalités sociales vécues. S'approprier ou détruire le bien d'autrui, si besoin en l'éliminant, est un état d'esprit qui ne vient pas dans la tête de n'importe qui, à moins qu'il n'y soit incité ou encouragé. Celui qui considère que l'assiette au beurre est librement accessible doit trouver l'occasion d'agir à sa guise sans souci des conséquences. Le développement plus ou moins institutionnalisé de ces comportements sert de justification à ceux dont la philosophie personnelle reste très simple : « après moi, le déluge ». Si la société n'est pas capable de montrer que les avantages d'une vie ordinaire et responsable sont plus nombreux que l'inverse, le nombre de ceux qui franchissent la ligne est beaucoup plus important. À partir de là, le choix du secteur d'activité est fonction du hasard et de l'intelligence du pratiquant.

        L'occasion fait le larron, mais aussi la victime. Ce ne sont pas nos dirigeants empétrés dans la course à la carrière qui pourront ralentir le processus. Les domaines dans lesquels se développeront donc des infractions plus ou moins poursuivies et condamnées dépendent donc plus de la mentalité générale des classes dirigeantes que des choix de développer ou non des politiques pénales.

         Chez nous, comme la corruption est un « fait de société », une constante contre laquelle il est interdit de se battre, sauf à risquer de sérieux ennuis (quelques juges intègres en ont fait l'amère expérience), le débat reste biaisé, et est seulement destiné à alimenter le débat.

         Il est donc bien évident que la baisse du nombre de victimes, ainsi que la résolution de leurs problèmes, ne passe pas par une dépénalisation de certains délits, mais par une amélioration de l'éducation, une meilleure lutte contre toutes les formes de corruption, en particulier la corruption passive des administrations, qui fragilise encore plus les populations en difficulté. Lorsque les fonds publics sont mal gérés, c'est autant de moins pour aider celui qui se trouve en difficulté, quelle qu'en soit l'origine. La gestion des conflits ne se fait pas en versant de l'huile sur le feu, elle se fait en montrant l'exemple. Et nous manquons sérieusement d'exemples !!!!