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internement

  • Agir ou désespérer

     

     

     

    La grève de la faim est considérée comme un outil permettant de tenter d'obtenir des avancées vers la résolution non-violente des conflits. Cet outil a été théorisé par des chercheurs (voir par exemple l'analyse de l'Institut de Recherche sur la Résolution Non-Violente des Conflits), à la suite de son usage à de nombreuses reprises pour faire pression sur des autorités.

     

    Il y a quand même des différences entre les actions entreprises grâce à ce moyen, mais ce sont toujours des actes profondément humains. Celui qui choisit d'agir ainsi poursuit un but qui donne du sens à sa vie. Il ne se contente pas de la vie superficielle de tous les jours, il se projette dans le temps pour obtenir des décisions durables et dans l'intérêt de tous. Dans notre pays, même des élus l'ont utilisée, mais il faut constater avec tristesse que les résultats sont extrêmement limités.

     

     

    Une action de ce type devrait pourtant d'abord imposer le respect, puisqu'elle est une supplique, une interrogation, mais aussi un espoir ; elle nécessite un environnement favorable, sinon elle est vouée au désespoir, car le poids moral n'est pas un moyen de pression sur ceux qui ne respectent pas la vie, il faut donc qu'elle soit relayée par ceux qui peuvent se sentir concernés ou qui ressentent le besoin d'apporter un soutien à une volonté qu'ils ne seraient pas capables d'assumer eux-mêmes.

     

     

    La grève de la faim est souvent considérée par ceux qui sont attaqués comme une manifestation de faiblesse, une perte de confiance qu'ils assimilent à une tentative de suicide. Cette façon de voir leur permet de faire appel à l'arsenal juridique de la mise en danger par soi-même. Ainsi peuvent-ils invoquer la faiblesse et donc le besoin de placement, jusqu'à l'internement.

     

    Cette manière de voir s'appuie sur le fait que la grève de la faim ne permet plus aux individus concernés de se battre dans la vie, elle serait un aveu de faiblesse, et un appel à l'aide.

     

     

    Or, lorsqu'une telle action est engagée par des citoyens qui ont été victimes d'abus de droits, qui ont été spoliés, qui se sont heurtés à des anomalies orchestrées par des adversaires de mauvaise foi, nous sommes dans l'affirmation de soi, dans la volonté de reprendre sa vie en main. Engager une grève de la faim, c'est montrer que l'on peut échapper au temps exploité par les tricheurs, que l'on peut donner un autre sens à ses actes, que l'on peut encore « s'indigner », alors que la corruption est devenue dans notre pays, comme dans d'autres, un moyen de désorganisation sociale et de réussite individuelle contraire à la constitution. Celui qui engage une grève de la faim se réfère à des principes que les fonctionnaires incompétents et confits dans leurs avantages ont oublié depuis bien longtemps, jusqu'à en nier l'existence. Bien sûr, ce n'est pas en un jour, même en dix ou en cent que la situation va disparaître, mais nous tous qui avons essayé un jour de nous battre contre l'infamie, contre les abus de pouvoir, le corporatisme, les conflits d'intérêts, la corruption active et passive, nous nous retrouvons dans le combat temporaire d'une grève de la faim. Cela remonte le moral de savoir que d'autres n'ont pas renoncé, et qu'il en viendra d'autres après, car l'avenir de l'humanité ne peut pas être dans le malheur, dans le déni, dans l'abandon des valeurs collectives nécessaires au fonctionnement de l'organisation sociale.

     

     

    Agir pour tenter d'obtenir un véritable respect des valeurs de la République devrait être un credo répété chaque jour par ceux que nous avons chargé par contrat de veiller au fonctionnement de notre République. Ce devrait être une évidence, mais ce n'est pas le cas.

     

    Mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs les membres de la fonction publique, mais aussi à tous ceux qui ont une quelconque responsabilité à travers leur métier, leur activité, nous rappelons par la grève de la faim que vos arrangements, vos combines, … ne sont pas seulement inadmissibles, qu'ils sont aussi criminels, que nous ne faisons donc que remplir notre rôle de citoyen en vous demandant d'intervenir pour que les abus diminuent et que les victimes soient prises en charge et dédommagées par la collectivité.

     

  • Psychiatrie et abus d'autorité

    Les commentaires sur le projet psychiatrique font l'unanimité : tous contre. Il faut bien noter que le fonds est simple, le projet revient à une vieille notion religieuse : celui qui est malade a fauté, et sa maladie est une punition, qu'il convient donc d'alourdir si son comportement n'est pas plus conforme aux règles de la vie sociale telles que l'administration la définit. En gros, c'est le préfet qui pourrait décider tout simplement de la dangerosité d'un individu. Et pour tous les citoyens qui se sont un jour opposés de toutes leurs forces à la « puissance administrative », cela rappelle de très mauvais souvenirs : l'internement est le moyen d'écarter définitivement celui qui gêne.

    Définition de « celui qui gêne » 

    Au pays de l'Égalité, est-il normal que quelqu'un gêne, est- ce même concevable ? Et bien oui, très largement, les clans qui se partagent les pouvoirs, tous ceux qui méprisent le citoyen, qui arrivent par et grâce à leur relations considèrent que le « gêneur » doit être écarté. Dans un État où la corruption règne, où la justice est comme les haut-fonctionnaires, « aux ordres » de l'exécutif, celui qui dérange les « arrangements entre amis » doit disparaître. Les méthodes sont multiples, l'intervention américaine au Pakistan a mis en lumière les commandos spéciaux, que la République Française utilise aussi. Le secret d'État permet de fabriquer aussi de nombreux accidents, dont on vous dit d'ailleurs qu'ils sont « si vite arrivés », mais de nombreux autres cas de figures existent, comme la « mise au placard », « la retraite dorée », « le limogeage », « la déstabilisation », « la compromission », et enfin « l'internement ».

    En effet, quoi de plus simple que de supprimer à un citoyen son emploi, de l'expulser de chez lui (squatter, amant(e), incendie, …), de lui retirer ses revenus, et s'il vient « crier au scandale » de déclarer qu'il est l'auteur de « scandales sur la voie publique », qu'il est dangereux ou « appelé à le devenir », et qu'il faut donc le droguer et le traiter de force, afin qu'il considère que tout ce qui a été fait l'a été dans son intérêt.

    Or, de toutes les analyses que j'ai lues sur le projet, qui sont toutes contre ce projet, et le considère au mieux comme « mal préparé », aucune ne se préoccupe des usages abusifs dont pourtant chacun a entendu parlé, à l'occasion de tutelles, de divorces difficiles, d'accidents « étonnants », d'enquêtes baclées, de meurtres camouflés en suicides, …. Une fois de plus, réprimer toute velléïté de résistance à la décision centralisée, au diktat de ceux qui savent, est l'objet du projet.  

    Construire une société avec toutes les imperfections que cela comporte, tenter de fédérer les efforts pour diminuer les erreurs et les errements de ceux que le pouvoir ou la richesse enivre sont devenus des buts obscurs et dangereux. Défendre des valeurs et chercher à les traduire dans des textes viables et réalisables, après s'être fait élire sur un programme qui répond de façon claire aux besoins du groupe social, cela ne fait plus partie des objectifs politiques. Les chargés de communication sont là pour cacher les appétits réels des classes dirigeantes, pour leur créer une image, donc pour se moquer du peuple. Les citoyens sont fatigués des mensonges, et se détournent de la politique, puisqu'elle n'est qu'une nouvelle caverne de Platon, c'est-à-dire un miroir d'ombres et de faux-semblants destinés à camoufler la razzia opérée par ceux qui s'estiment avoir « un droit » à un mode de vie qui peut ruiner le pays tout entier (par le biais par exemple des notations bancaires et des spéculations financières).  

     

    Le tout-répression est surtout un système mafieux, puisqu'il ne satisfait que les appétits de certains et réduit les autres au silence. La Justice doit pouvoir passer, mais elle n'est qu'un outil qui doit être l'objet d'un « contrôle qualité » permanent. Pouvoir arrêter n'importe qui, n'importe où, n'importe quand, et lui faire subir n'importer quoi, c'est le signe avant-courreur des dictatures, donc des bains de sang, et d'un avenir sombre pour une population. Les mots Justice et Respect doivent s'associer naturellement, lorsque l'abus d'autorité aveugle la Justice, le Respect meurt, et la violence immédiate sert de solution puisque la Justice est déjà au préalable perçue comme incapable.