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  • Compétition

     

     

     

    De la compétition sans règles et sans arbitres découlent automatiquement victimes et dégâts collatéraux. Mais la compétition dont nous sommes abreuvés à tout bout de phrase a-t-elle des règles et des arbitres ? Il semble bien que non, puisque les moyens utilisés, des paradis fiscaux aux agences de notation, multiplient les conflits d'intérêt et les opacités destinées à empêcher les contrôles. Les méthodes sont les mêmes que celles des dictatures, mais elles sont beaucoup plus discrètes, que la main de fer soit dans le gant de velours, ou qu'elle se comporte en étau, le résultat est le même. La seule différence est que la dictature se taille une zone dans laquelle tout lui est permis, tandis que la compétition se sert des frontières pour masquer ses interventions, basées sur la corruption, les coups bas, les conflits encouragés et nourris d'armes et de dettes nécessitant reconstruction et remboursements juteux ! Les joueurs et les spectateurs ne connaissent pas les règles, mais ils sont obligés de jouer.

     

    La compétition telle qu'elle est actuellement développée partout dans le monde se base sur des règles toutes assorties de clauses léonines. Pour arriver à de tels niveaux de mensonges, il faut faire entériner par les populations des principes. Pour ce faire, il faut les faire véhiculer par l'éducation qui sert les intérêts des organisateurs de compétitions. Le vainqueur gagne gros, mais a signé, donc perdu son âme, tandis que le perdant n'a plus rien, sauf le droit de s'endetter pour recommencer. C'est donc l'organisateur qui gagne, puisqu'il n'y a pas d'arbitre « impartial et indépendant » capable d'imposer le respect de règles limitant la compétition à son rôle de jeu.

     

     

    Où se trouve donc le sophisme qui permet aux organisateurs de cette compétition mondiale de biaiser les règles et donc de fausser le résultat ? Il nous semble que c'est dans les définitions des bases de la comptabilité nationale et internationale que le problème réside. En effet, la théorie économique met en avant des lois de l'économie qui n'ont rien de prouvé, tandis que les calculs d'évaluation des productions des pays, les fameux PIB, servent surtout à prouver que les lois théoriques sont exactes. C'est d'ailleurs en essayant de formuler par écrit ce défaut de cohérence dans la pensée économique que l'on s'aperçoit du problème. En effet, les économistes se comportent comme les savants du XIXème siècle qui refusaient les nouvelles découvertes scientifiques. C'est toujours le paradoxe du maître qui refuse d'être dépossédé de sa chaire par un élève plus savant que lui. Les économistes assènent leurs « lois », alors que les réalités sur le terrain les contredisent de manière évidente et sans appel.

     

    Il est donc nécessaire pour les citoyens de se prendre en charge pour dépasser les débats économiques stériles et mortifères afin d'ouvrir des champs d'études nouveaux basés sur les résultats des activités de coopération et d'entraide comparés aux résultats donnés par les compétitions. L'économie va devoir admettre la possibilité d'hypothèses plus larges que les analyses traditionnelles, ainsi que la remise en cause des bases de calcul actuelles.

     

     

    Une des raisons évidente est l'existence des « économies souterraines, parallèles, de survie, ... », ce qui n'est pour le moment qu'une excuse pour ne pas intégrer les données qui gênent. Ce n'est pas parce que les hommes sont différents qu'il n'existe pas L'Humanité. La sociologie, l'ethnologie, étudient toutes les sociétés organisées, même animales. Les économistes considèrent que l'économie mondialisée ne peut utiliser que les éléments qu'ils ont choisis. C'est quand même un peu court. D'autant que ces insuffisances se traduisent tous les jours en milliers de morts. Tous les experts qui sauvent tous les jours la planète au prix d'un endettement, à leur profit bien sûr, ne justifient rien, et ne font que demander de toujours augmenter leurs honoraires, dans notre intérêt, bien sûr !

     

    Nous leur reconnaîtrons une capacité au-dessus de la moyenne dans l'exploitation des faiblesses humaines, ce qui veut dire un manque de morale, mais aussi un égocentrisme qu'il conviendrait peut-être d'étudier, car c'est peut-être une maladie de l'intelligence. La prétention est dangereuse, car elle a toujours été proche de la bêtise.

     

    Les États se doivent d'équilibrer leurs comptes, mais ils doivent en même temps dégager des excédents au dépend des autres États. Toujours la même chose, s'il y a des gagnants, il y a des perdants, alors les donneurs de leçon d'économie devraient indiquer qui est gagnant et ce qui manque au perdant. Ce n'est pas le cas, puisque le monde est globalement perdant, ce qui est assez bizarre. À écouter ces économistes, les économies négatives vont non seulement pouvoir diminuer ce qu'elles utilisent en renonçant par exemple à la nourriture, mais en plus, elles vont payer plus cher les aides fournies, ce qui est normal pour aider à s'en sortir !! Dans une cour de récréation, personne n'accepte de jouer dans de telles conditions, alors pourquoi accepterions-nous ? Cela ressemble aux potions des apprentis-sorciers, ce qui compte, c'est que le sorcier garde son pouvoir !

     

    Dans notre pays, le faux et l'usage de faux sont interdits, mais les experts peuvent raconter que les nuages s'arrêtent aux frontières sans être accusés de faux et d'usage. C'est la même chose en économie. Et ils n'ont pas honte !!!

  • Solidarité ou compétitivité

     

    Le principe de la compétition est que le meilleur gagne. Malheur au perdant, puisqu'il peut même perdre la vie, et c'est bien le malheur de nos sociétés, qui ont perdu leur âme dans les jeux. Tout est devenu jeu, insouciance, irresponsabilité, du moment que des assurances auraient été payées. Il n'y a pas de sens du risque, de philosophie, de sens de la mort, qui semble faire partie du jeu, sans que cela ne gêne les compétiteurs. Le fait que l'Humanité se soit multipliée semble la preuve indubitable de son immortalité, jusqu'à jouer au faiseur de vie. L'Homme prétend créer les produits de l'avenir, tandis qu'il ose appauvrir la Nature, en ce qu'elle le dérange dans son expansionnisme terrien échevelé. Une telle inconscience est-elle admissible pour le raisonnement intellectuel de celui qui tente d'appréhender les paramètres de notre environnement ?

     

    Le seul mot qui vient est « terrifiant », en effet, que ce soit vers l'infiniment petit ou vers l'infiniment grand, nous ne savons pas où l'univers peut s'arrêter, il y a toujours « plus loin », alors avons-nous les « moyens » de nous mettre dans la partie ? Franchement, pour le moment, non ! Il serait plus correct de se « serrer les uns contre les autres » pour tenter de faire reculer « la peur » !

     

    Eh bien non, les financiers et les militaires estiment que les relations entre les Hommes occupent la totalité de l'univers et qu'ils peuvent donc spéculer, trafiquer, jouer sans vergogne, et sans penser au lendemain.

     

    Et ils imposent à tous de jouer à leur façon, avec des règles qui n'en sont pas, des principes plus hypocrites les uns que les autres, des durées totalement ridicules au regard de l'échelle du temps stellaire, un jeu morbide de roulette russe dont l'Humanité ne sortira pas indemne !

     

    Pour avoir observé la partie, nous avons pu constater que les gains sont de la « poudre aux yeux », puisque la réussite ne donne ni immortalité, ni bonheur, tandis qu'elle peut être à l'origine des pires catastrophes : humaines (massacres, famines, ruines, …), géologiques (catastrophes écologiques majeures, …). Pourtant, les affrontements, les émeutes qui se déclenchent dans les zones abandonnées, parmi les populations méprisées ou rejetées, devraient faire réfléchir ces champions du tout sécuritaire. Se tailler des zones « paradisiaques » suppose des mercenaires pour les garder, et l'Histoire a pourtant montré que le même scénario se répète à l'infini, les mercenaires prennent un jour le pouvoir, à l'image des « Maires du Palais », quelle que soit la technologie envisagée.

     

    L'intérêt de la solidarité n'est pas de se voiler la face, mais de disposer de plus de temps pour penser avec sérénité au sens de la vie, de profiter des instants de vie, d'avoir à célébrer des naissances et des mariages plutôt que des monuments aux morts et des remises de médailles pour faits d'armes et autres manifestations de la toute puissance de la xénophobie et de la discrimination.

     

    Il est quand même plus valorisant de tenter de développer les conditions d'une vie sociale équilibrée que de créer une compétition économique qui crée l'esclavage, la misère, les bidonvilles, les décharges sauvages, qui parie sur des critères d'armement et de spéculation, en refusant de voir que la terre est ronde et que le refus de prendre en compte ce principe simple développe une théorie économique incohérente.

     

    La compétition suppose des perdants, la moindre des choses serait que les règles du jeu définissent ce qui revient au perdant, cherchez bien, ... il n'a même pas les yeux pour pleurer. Économiquement ou moralement, personne ne se préoccupe des perdants, il n'est question que de « redresser la barre », d'avoir un « tempérament de vainqueur », de « valoriser nos atouts », … Chaque partie, qu'elle soit individuelle, régionale, nationale, continentale ou mondiale, n'a pour but que de gagner, personne n'envisage ce qui se passe en cas de perte … Et pourtant, aucune compétition ne se termine sans perdant, alors, est ce que cette cécité va durer encore longtemps ? Les hommes politiques sont-ils si nuls qu'ils ne puissent se réunir pour décider les limites de la compétition, de telle manière que le perdant, victime désignée, puisse lui aussi faire « sa vie » et avoir le droit d'être un Homme « debout », qui participe et en tire les fruits nécessaires à son histoire et à son avenir. Après chaque guerre, il y a une paix, une reconstruction, un partage de « ce qui reste », la gloire ne nourrit personne, et il faut bien négocier, alors n'est-il pas possible de trouver des méthodes de pensée qui interdisent de s'approprier ce qui permet aux hommes vivants de disposer des « Droits de l'Homme ». Il est impossible de se fermer dans une rhétorique d'exclusions, tout en exigeant un droit à l'expansionnisme. Seuls ceux qui s'imposent des règles peuvent demander aux autres de les respecter, ce n'est jamais le cas de ceux qui s'estiment supérieurs sans raison autre que leur aveuglement et leur prétention. À moins de considérer que les règles sont celles de la violence , et dans ce cas, pourquoi les prétentieux refusent-ils de les subir lorsqu'ils sont perdants. Ils ne sont donc que des mauvais joueurs, que les arbitres pointent du doigt.

     

    Finalement, tout revient à la définition des règles, et à ce jour, elles ne sont pas claires, il n'est pas possible de promouvoir les Droits de l'Homme tout en développant un Droit pratique qui permet d'expulser, d'affamer, de ruiner, de détruire … L'Humanité crée des richesses tous les jours, il ne tient qu'aux organisations sociales et politiques de les répartir au lieu d'en faire l'enjeu d'une compétition dans laquelle tous les coups sont permis pour faire disparaître une partie des compétiteurs, afin que les autres se répartissent leur part.

     

  • Solidarité et assistanat

     

    La solidarité, c'est la sens de l'aléa, de l'imprévu, de la précarité de la condition humaine, et de la nécessité de se serrer les coudes pour durer.

     

    L'assistanat a déjà dans l'idée de ses promoteurs une différenciation entre l'assisté, redevable et le donateur, qui encadre, qui tolère, qui dispose d'une supériorité que rien ni personne ne pourra remettre en cause. Cette conception part donc d'une hiérarchisation sociale basée sur un anthropocentrisme pour le moins prétentieux. C'est pourtant une conception de la supériorité de l'homme sur la nature qui continue à être la base de nombreuses conceptions des sociétés humaines, et que l'on retrouve dans les méthodes du colonialisme, du néocolonialisme, mais aussi dans tous les systèmes de fondations, de mécénats, qui se fondent sur une immuabilité totalement incompatible avec les principes de la vie sur notre planète. Les sciences nous montrent que rien n'est stable, que tout est en mutation, qu'il y a un foisonnement permanent de la vie, et les hommes voudraient construire une civilisation de l'immobilisme tout en créant en permanence. Autant parler de se tirer des balles dans les pieds.

     

    Comment peut-on en arriver là ? Grâce au langage, ... Le beau parleur, celui qui promet des lendemains qui chantent, le renard de la fable, n'a pas besoin d'être savant et de comprendre pour se tailler une place à la hauteur de ses mensonges. D'autant que le vrai menteur arrive à croire à ses propres mensonges, en s'appuyant en général sur des extraits tirés de différentes périodes du passé, dont il se contente de ne pas connaître les incohérences. Comme il vit dans l'instant, cela suffit à son bonheur, puisqu'il ne projette rien dans l'avenir. Les menteurs se moquent des mensonges des autres, s'ils peuvent en tirer profit, et, de mensonges en mensonges, la corruption passive se développe jusqu'à former une gangue, un corset pesant et incontournable, pour le plus grand bonheur de ceux qui se moquent du progrès, qu'il soit technique ou social.

     

    C'est ainsi que la pilule peut être remise en cause, comme les assurances sociales, la justice égalitaire, tous les droits élémentaires d'une société réfléchie et concertée.

     

    La concertation semble d'ailleurs totalement inutile à tous les tenants des théories du clientélisme et de l'assistanat, puisqu'elle est nécessaire à l'équilibre, donc nuisible à la satisfaction de leurs instincts immédiats, aussi bas soient-ils ! Eux n'ont pas à être contrôlés, n'ont pas à justifier leurs comportements, c'est une limitation inadmissible de leur liberté, foin de celle des autres.

     

    De telles habitudes appliquées à la démocratie donnent des majorités fluctuantes et inconstantes, à la merci des hommes providentiels, sans espoir de stabilité et de préparation de l'avenir. Qu'importe l'avenir, puisque le bénéfice est immédiat, si vous appliquez cela à la gestion des fonds de pension, qui sont pourtant sensés gérer pour générer des ressources à long terme, vous arrivez à la gabegie la plus totale, et à des comportements totalement inadmissibles. Ce sont pourtant les raisons d'être de bons nombres de « traders », avec la bénédiction de leurs conseils d'administration, mais qui jurent tous en cœur n'avoir jamais eu la moindre envie de frauder ou de tromper leurs semblables. Ces gens considèrent l'hypocrisie comme une qualité exceptionnelle, et se montrent toujours surpris lorsqu'on les montre « les mains dans la confiture ». Le système bancaire mondial est à ce jour incapable de sortir de cette spirale infernale, incapable de promouvoir une gestion à long terme permettant d'influer sur les politiques des États corrompus afin de leur imposer un retour à des institutions humainement équilibrées. Comme toujours, l'exemple vient d'en haut, et ce n'est pas notre système judiciaire contrôlé par un exécutif corrompu qui prouvera le contraire. Ce sont les hommes d'État qui se doivent d'être exemplaires, et dans ce domaine, la République Française grouille de personnalités pour le moins discutables, et qui bénéficient en permanence de la mansuétude de juridictions plus que complaisantes. Et bien sûr, le nombre de victimes, effets collatéraux inévitables, se compte par milliers, par dizaines de milliers, ...

     

    Il y a donc dans la philosophie de la vie des éléments incontournables qu'il serait peut-être bon de rechercher afin de les mettre définitivement dans l'éducation de toutes les civilisations existantes, si l'humanité veut échapper au spectre et à la hantise des guerres et des catastrophes dues à la bêtise humaine la plus ordinaire, l'égoïsme.