Le principe de la compétition est que le meilleur gagne. Malheur au perdant, puisqu'il peut même perdre la vie, et c'est bien le malheur de nos sociétés, qui ont perdu leur âme dans les jeux. Tout est devenu jeu, insouciance, irresponsabilité, du moment que des assurances auraient été payées. Il n'y a pas de sens du risque, de philosophie, de sens de la mort, qui semble faire partie du jeu, sans que cela ne gêne les compétiteurs. Le fait que l'Humanité se soit multipliée semble la preuve indubitable de son immortalité, jusqu'à jouer au faiseur de vie. L'Homme prétend créer les produits de l'avenir, tandis qu'il ose appauvrir la Nature, en ce qu'elle le dérange dans son expansionnisme terrien échevelé. Une telle inconscience est-elle admissible pour le raisonnement intellectuel de celui qui tente d'appréhender les paramètres de notre environnement ?
Le seul mot qui vient est « terrifiant », en effet, que ce soit vers l'infiniment petit ou vers l'infiniment grand, nous ne savons pas où l'univers peut s'arrêter, il y a toujours « plus loin », alors avons-nous les « moyens » de nous mettre dans la partie ? Franchement, pour le moment, non ! Il serait plus correct de se « serrer les uns contre les autres » pour tenter de faire reculer « la peur » !
Eh bien non, les financiers et les militaires estiment que les relations entre les Hommes occupent la totalité de l'univers et qu'ils peuvent donc spéculer, trafiquer, jouer sans vergogne, et sans penser au lendemain.
Et ils imposent à tous de jouer à leur façon, avec des règles qui n'en sont pas, des principes plus hypocrites les uns que les autres, des durées totalement ridicules au regard de l'échelle du temps stellaire, un jeu morbide de roulette russe dont l'Humanité ne sortira pas indemne !
Pour avoir observé la partie, nous avons pu constater que les gains sont de la « poudre aux yeux », puisque la réussite ne donne ni immortalité, ni bonheur, tandis qu'elle peut être à l'origine des pires catastrophes : humaines (massacres, famines, ruines, …), géologiques (catastrophes écologiques majeures, …). Pourtant, les affrontements, les émeutes qui se déclenchent dans les zones abandonnées, parmi les populations méprisées ou rejetées, devraient faire réfléchir ces champions du tout sécuritaire. Se tailler des zones « paradisiaques » suppose des mercenaires pour les garder, et l'Histoire a pourtant montré que le même scénario se répète à l'infini, les mercenaires prennent un jour le pouvoir, à l'image des « Maires du Palais », quelle que soit la technologie envisagée.
L'intérêt de la solidarité n'est pas de se voiler la face, mais de disposer de plus de temps pour penser avec sérénité au sens de la vie, de profiter des instants de vie, d'avoir à célébrer des naissances et des mariages plutôt que des monuments aux morts et des remises de médailles pour faits d'armes et autres manifestations de la toute puissance de la xénophobie et de la discrimination.
Il est quand même plus valorisant de tenter de développer les conditions d'une vie sociale équilibrée que de créer une compétition économique qui crée l'esclavage, la misère, les bidonvilles, les décharges sauvages, qui parie sur des critères d'armement et de spéculation, en refusant de voir que la terre est ronde et que le refus de prendre en compte ce principe simple développe une théorie économique incohérente.
La compétition suppose des perdants, la moindre des choses serait que les règles du jeu définissent ce qui revient au perdant, cherchez bien, ... il n'a même pas les yeux pour pleurer. Économiquement ou moralement, personne ne se préoccupe des perdants, il n'est question que de « redresser la barre », d'avoir un « tempérament de vainqueur », de « valoriser nos atouts », … Chaque partie, qu'elle soit individuelle, régionale, nationale, continentale ou mondiale, n'a pour but que de gagner, personne n'envisage ce qui se passe en cas de perte … Et pourtant, aucune compétition ne se termine sans perdant, alors, est ce que cette cécité va durer encore longtemps ? Les hommes politiques sont-ils si nuls qu'ils ne puissent se réunir pour décider les limites de la compétition, de telle manière que le perdant, victime désignée, puisse lui aussi faire « sa vie » et avoir le droit d'être un Homme « debout », qui participe et en tire les fruits nécessaires à son histoire et à son avenir. Après chaque guerre, il y a une paix, une reconstruction, un partage de « ce qui reste », la gloire ne nourrit personne, et il faut bien négocier, alors n'est-il pas possible de trouver des méthodes de pensée qui interdisent de s'approprier ce qui permet aux hommes vivants de disposer des « Droits de l'Homme ». Il est impossible de se fermer dans une rhétorique d'exclusions, tout en exigeant un droit à l'expansionnisme. Seuls ceux qui s'imposent des règles peuvent demander aux autres de les respecter, ce n'est jamais le cas de ceux qui s'estiment supérieurs sans raison autre que leur aveuglement et leur prétention. À moins de considérer que les règles sont celles de la violence , et dans ce cas, pourquoi les prétentieux refusent-ils de les subir lorsqu'ils sont perdants. Ils ne sont donc que des mauvais joueurs, que les arbitres pointent du doigt.
Finalement, tout revient à la définition des règles, et à ce jour, elles ne sont pas claires, il n'est pas possible de promouvoir les Droits de l'Homme tout en développant un Droit pratique qui permet d'expulser, d'affamer, de ruiner, de détruire … L'Humanité crée des richesses tous les jours, il ne tient qu'aux organisations sociales et politiques de les répartir au lieu d'en faire l'enjeu d'une compétition dans laquelle tous les coups sont permis pour faire disparaître une partie des compétiteurs, afin que les autres se répartissent leur part.