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Analyse - Page 31

  • Solidarité ou compétitivité

     

    Le principe de la compétition est que le meilleur gagne. Malheur au perdant, puisqu'il peut même perdre la vie, et c'est bien le malheur de nos sociétés, qui ont perdu leur âme dans les jeux. Tout est devenu jeu, insouciance, irresponsabilité, du moment que des assurances auraient été payées. Il n'y a pas de sens du risque, de philosophie, de sens de la mort, qui semble faire partie du jeu, sans que cela ne gêne les compétiteurs. Le fait que l'Humanité se soit multipliée semble la preuve indubitable de son immortalité, jusqu'à jouer au faiseur de vie. L'Homme prétend créer les produits de l'avenir, tandis qu'il ose appauvrir la Nature, en ce qu'elle le dérange dans son expansionnisme terrien échevelé. Une telle inconscience est-elle admissible pour le raisonnement intellectuel de celui qui tente d'appréhender les paramètres de notre environnement ?

     

    Le seul mot qui vient est « terrifiant », en effet, que ce soit vers l'infiniment petit ou vers l'infiniment grand, nous ne savons pas où l'univers peut s'arrêter, il y a toujours « plus loin », alors avons-nous les « moyens » de nous mettre dans la partie ? Franchement, pour le moment, non ! Il serait plus correct de se « serrer les uns contre les autres » pour tenter de faire reculer « la peur » !

     

    Eh bien non, les financiers et les militaires estiment que les relations entre les Hommes occupent la totalité de l'univers et qu'ils peuvent donc spéculer, trafiquer, jouer sans vergogne, et sans penser au lendemain.

     

    Et ils imposent à tous de jouer à leur façon, avec des règles qui n'en sont pas, des principes plus hypocrites les uns que les autres, des durées totalement ridicules au regard de l'échelle du temps stellaire, un jeu morbide de roulette russe dont l'Humanité ne sortira pas indemne !

     

    Pour avoir observé la partie, nous avons pu constater que les gains sont de la « poudre aux yeux », puisque la réussite ne donne ni immortalité, ni bonheur, tandis qu'elle peut être à l'origine des pires catastrophes : humaines (massacres, famines, ruines, …), géologiques (catastrophes écologiques majeures, …). Pourtant, les affrontements, les émeutes qui se déclenchent dans les zones abandonnées, parmi les populations méprisées ou rejetées, devraient faire réfléchir ces champions du tout sécuritaire. Se tailler des zones « paradisiaques » suppose des mercenaires pour les garder, et l'Histoire a pourtant montré que le même scénario se répète à l'infini, les mercenaires prennent un jour le pouvoir, à l'image des « Maires du Palais », quelle que soit la technologie envisagée.

     

    L'intérêt de la solidarité n'est pas de se voiler la face, mais de disposer de plus de temps pour penser avec sérénité au sens de la vie, de profiter des instants de vie, d'avoir à célébrer des naissances et des mariages plutôt que des monuments aux morts et des remises de médailles pour faits d'armes et autres manifestations de la toute puissance de la xénophobie et de la discrimination.

     

    Il est quand même plus valorisant de tenter de développer les conditions d'une vie sociale équilibrée que de créer une compétition économique qui crée l'esclavage, la misère, les bidonvilles, les décharges sauvages, qui parie sur des critères d'armement et de spéculation, en refusant de voir que la terre est ronde et que le refus de prendre en compte ce principe simple développe une théorie économique incohérente.

     

    La compétition suppose des perdants, la moindre des choses serait que les règles du jeu définissent ce qui revient au perdant, cherchez bien, ... il n'a même pas les yeux pour pleurer. Économiquement ou moralement, personne ne se préoccupe des perdants, il n'est question que de « redresser la barre », d'avoir un « tempérament de vainqueur », de « valoriser nos atouts », … Chaque partie, qu'elle soit individuelle, régionale, nationale, continentale ou mondiale, n'a pour but que de gagner, personne n'envisage ce qui se passe en cas de perte … Et pourtant, aucune compétition ne se termine sans perdant, alors, est ce que cette cécité va durer encore longtemps ? Les hommes politiques sont-ils si nuls qu'ils ne puissent se réunir pour décider les limites de la compétition, de telle manière que le perdant, victime désignée, puisse lui aussi faire « sa vie » et avoir le droit d'être un Homme « debout », qui participe et en tire les fruits nécessaires à son histoire et à son avenir. Après chaque guerre, il y a une paix, une reconstruction, un partage de « ce qui reste », la gloire ne nourrit personne, et il faut bien négocier, alors n'est-il pas possible de trouver des méthodes de pensée qui interdisent de s'approprier ce qui permet aux hommes vivants de disposer des « Droits de l'Homme ». Il est impossible de se fermer dans une rhétorique d'exclusions, tout en exigeant un droit à l'expansionnisme. Seuls ceux qui s'imposent des règles peuvent demander aux autres de les respecter, ce n'est jamais le cas de ceux qui s'estiment supérieurs sans raison autre que leur aveuglement et leur prétention. À moins de considérer que les règles sont celles de la violence , et dans ce cas, pourquoi les prétentieux refusent-ils de les subir lorsqu'ils sont perdants. Ils ne sont donc que des mauvais joueurs, que les arbitres pointent du doigt.

     

    Finalement, tout revient à la définition des règles, et à ce jour, elles ne sont pas claires, il n'est pas possible de promouvoir les Droits de l'Homme tout en développant un Droit pratique qui permet d'expulser, d'affamer, de ruiner, de détruire … L'Humanité crée des richesses tous les jours, il ne tient qu'aux organisations sociales et politiques de les répartir au lieu d'en faire l'enjeu d'une compétition dans laquelle tous les coups sont permis pour faire disparaître une partie des compétiteurs, afin que les autres se répartissent leur part.

     

  • Solidarité et assistanat

     

    La solidarité, c'est la sens de l'aléa, de l'imprévu, de la précarité de la condition humaine, et de la nécessité de se serrer les coudes pour durer.

     

    L'assistanat a déjà dans l'idée de ses promoteurs une différenciation entre l'assisté, redevable et le donateur, qui encadre, qui tolère, qui dispose d'une supériorité que rien ni personne ne pourra remettre en cause. Cette conception part donc d'une hiérarchisation sociale basée sur un anthropocentrisme pour le moins prétentieux. C'est pourtant une conception de la supériorité de l'homme sur la nature qui continue à être la base de nombreuses conceptions des sociétés humaines, et que l'on retrouve dans les méthodes du colonialisme, du néocolonialisme, mais aussi dans tous les systèmes de fondations, de mécénats, qui se fondent sur une immuabilité totalement incompatible avec les principes de la vie sur notre planète. Les sciences nous montrent que rien n'est stable, que tout est en mutation, qu'il y a un foisonnement permanent de la vie, et les hommes voudraient construire une civilisation de l'immobilisme tout en créant en permanence. Autant parler de se tirer des balles dans les pieds.

     

    Comment peut-on en arriver là ? Grâce au langage, ... Le beau parleur, celui qui promet des lendemains qui chantent, le renard de la fable, n'a pas besoin d'être savant et de comprendre pour se tailler une place à la hauteur de ses mensonges. D'autant que le vrai menteur arrive à croire à ses propres mensonges, en s'appuyant en général sur des extraits tirés de différentes périodes du passé, dont il se contente de ne pas connaître les incohérences. Comme il vit dans l'instant, cela suffit à son bonheur, puisqu'il ne projette rien dans l'avenir. Les menteurs se moquent des mensonges des autres, s'ils peuvent en tirer profit, et, de mensonges en mensonges, la corruption passive se développe jusqu'à former une gangue, un corset pesant et incontournable, pour le plus grand bonheur de ceux qui se moquent du progrès, qu'il soit technique ou social.

     

    C'est ainsi que la pilule peut être remise en cause, comme les assurances sociales, la justice égalitaire, tous les droits élémentaires d'une société réfléchie et concertée.

     

    La concertation semble d'ailleurs totalement inutile à tous les tenants des théories du clientélisme et de l'assistanat, puisqu'elle est nécessaire à l'équilibre, donc nuisible à la satisfaction de leurs instincts immédiats, aussi bas soient-ils ! Eux n'ont pas à être contrôlés, n'ont pas à justifier leurs comportements, c'est une limitation inadmissible de leur liberté, foin de celle des autres.

     

    De telles habitudes appliquées à la démocratie donnent des majorités fluctuantes et inconstantes, à la merci des hommes providentiels, sans espoir de stabilité et de préparation de l'avenir. Qu'importe l'avenir, puisque le bénéfice est immédiat, si vous appliquez cela à la gestion des fonds de pension, qui sont pourtant sensés gérer pour générer des ressources à long terme, vous arrivez à la gabegie la plus totale, et à des comportements totalement inadmissibles. Ce sont pourtant les raisons d'être de bons nombres de « traders », avec la bénédiction de leurs conseils d'administration, mais qui jurent tous en cœur n'avoir jamais eu la moindre envie de frauder ou de tromper leurs semblables. Ces gens considèrent l'hypocrisie comme une qualité exceptionnelle, et se montrent toujours surpris lorsqu'on les montre « les mains dans la confiture ». Le système bancaire mondial est à ce jour incapable de sortir de cette spirale infernale, incapable de promouvoir une gestion à long terme permettant d'influer sur les politiques des États corrompus afin de leur imposer un retour à des institutions humainement équilibrées. Comme toujours, l'exemple vient d'en haut, et ce n'est pas notre système judiciaire contrôlé par un exécutif corrompu qui prouvera le contraire. Ce sont les hommes d'État qui se doivent d'être exemplaires, et dans ce domaine, la République Française grouille de personnalités pour le moins discutables, et qui bénéficient en permanence de la mansuétude de juridictions plus que complaisantes. Et bien sûr, le nombre de victimes, effets collatéraux inévitables, se compte par milliers, par dizaines de milliers, ...

     

    Il y a donc dans la philosophie de la vie des éléments incontournables qu'il serait peut-être bon de rechercher afin de les mettre définitivement dans l'éducation de toutes les civilisations existantes, si l'humanité veut échapper au spectre et à la hantise des guerres et des catastrophes dues à la bêtise humaine la plus ordinaire, l'égoïsme.

     

     

     

  • Rien ne change ...

     

     

     

                  Dès que l'administration française est obligée de respecter l'une des règles internationales permettant au citoyen ordinaire de bénéficier des droits élémentaires garantis par la Constitution et par les engagements internationaux, une dérobade est pratiquée qui permet de passer outre. Cette méthode destinée à protéger des intérêts dont l'existence même est une insulte aux principes du Droit Français perdure et est transcrite en permanence dans les textes les plus ordinaires. C'est ainsi que le Code la Route prévoit des procès-verbaux dit « à la volée », permettant à des agents publics de ne rien avoir à justifier, alors que « le doute profite à l'accusé ». Dans ces cas, le propriétaire du véhicule doit payer sans autre forme de procès ! Il peut seulement échapper à la condamnation pénale. Par contre, les véhicules que chacun a pu voir un jour ou l'autre se promener avec une lampe bleue clignotante ne font l'objet d'aucun contrôle, allant jusqu'à ne respecter aucune des obligations du Code la Route, en matière de vitesse, de stationnement, de respect des feux, de respect des sens de circulation, alors que la moindre des choses serait qu'un contrôle soit exercé systématiquement afin de vérifier que l'infraction commise était bien justifiée par un besoin à la hauteur de l'infraction poursuivie. Car la seule leçon que le conducteur ordinaire en retire est que certain peuvent commettre des infractions, d'autres non. Qu'un secrétaire d'État écrase quelqu'un, c'est normal ! Mais que vous déplaciez un véhicule dangereux vous conduit directement en prison.

     

    Cette conception du respect des règles de Droit se retrouve dans tous les Codes, puisque les procureurs, mais aussi des administrations peuvent déclarer que des demandes ne sont manifestement pas recevables, sans avoir à en apporter la preuve autre que de se cacher derrière un refus d'un autre fonctionnaire. Le maquis des procédures permet de créer le document ou le manque de document qui arrange l'affaire et qui isole le citoyen en face du poids des administrations et de leurs associations affiliées. Car le système institutionnel utilise en plus le cadre associatif pour se donner des moyens supplémentaires d'échapper aux obligations des principes du droit. Le citoyen libre et indépendant n'a aucun droit, s'il est confronté aux groupes de pression qui parasitent le pays en se cachant derrière les réseaux opaques des « redevables » en tous genres.

     

    Le lanceur d'alertes, simple individu intègre et indépendant, est considéré même comme un déséquilibré mental et signalé comme tel, ce qui permet d'éviter que ses déclarations ne soient transmises et prises en compte.

     

    Comment peut-on croire que l'administration fiscale fait son travail lorsque l'on constate que toutes les sociétés du CAC 40 ont des comptes dans des paradis fiscaux. Toutes les comptabilités sont fausses, et tous les grands cabinets d'expertise-comptable qui avalisent ces comptabilités sont des menteurs et des tricheurs, pénalement responsables. Ce qui veut dire que les fraudes, donc la corruption, sont institutionnalisées par le haut. La conséquence est que celui qui monte dans la hiérarchie fiscale devient à un moment donné informé et complice de cette situation. Même chose dans les professions libérales de l'expertise comptable, mais aussi des avocats d'affaires, et autres associés de ces multiples activités internationales. Le commerce international ne rend aucun compte aux États nationaux de ses activités, mais les grands États ont tous des activités internationales qui participent au commerce international, cherchez l'erreur : une caste de gens cooptés qui rançonnent le monde et se livrent à des parties de poker menteur sur le dos des populations. Rajoutons pour faire bonne mesure que les services secrets servent aussi à faire le ménage lorsque le besoin s'en fait sentir, les dommages collatéraux pouvant aller très loin.

     

     

    Face à cela, quelques associations internationales tentent d'obtenir une amélioration du respect des règles de base qui devraient régir le fonctionnement minimal de tout système complexe, public ou privé. Dans notre pays, cela fait sourire, puisque la corruption est le principe de direction, tandis que l'honnêteté est individuelle et toujours isolée. Il n'est qu'en prendre pour exemple les déclarations d'un certain Charles PASQUA à la télévision, qui n'hésitait pas à menacer publiquement ceux qui voudraient dénoncer des agissements ouvertement illégaux et interdits par la législation.

     

    Il est bien évident que les candidats aux élections font donc le grand écart entre ce qu'ils savent, parce qu'ils ne peuvent l'ignorer, du fonctionnement réel, et le besoin de déclarer « vouloir moraliser », parce que les électeurs sont des individualités. Les grandes campagnes sont devenues des opérations financières, donc le risque est grand d'être phagocyté par les multiples moyens de pression de « ceux qui sont au courant, mais ne disent rien », et se contentent d'attendre pour que les « affaires reprennent leur cours », une fois le scrutin passé.

     

    Le premier ministre grec était président de l'internationale socialiste, qu'à-t-il fait dans son pays ? Et chez nous, que fait-on ?

     

    Il y a donc un besoin important de réflexions sur ces processus, afin de trouver la stratégie adaptée à la réorganisation internationale de la lutte contre la corruption. C'est certainement une politique de petits pas qui sera la mieux à même de réussir, mais encore faut-il avoir des outils à mettre en œuvre, et des moyens internationaux de recoupement pour recenser les efforts et les soutenir de manière efficace.