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Principe majoritaire et droits des minorités

Le principe majoritaire, c'est le droit du plus fort, les minorités n'y trouveront jamais leur compte.

Dictature de droite, dictature de gauche, mais toujours dictature, c’est quoi la démocratie ?

Toute conception sensée doit pouvoir se faire entendre, à un moment ou à un autre, elle devrait avoir sa place, sa raison d’être. Or, nos républiques ne connaissent que le principe du gagnant et du perdant. Il n’y a pas des sportifs qui partagent la passion d’un sport, il n’y a pas des savants qui partagent la passion d’un savoir, il n’y a pas des artistes qui partagent leur passion, non, il y a toujours des gagnants et des perdants. Le principe démocratique voudrait que le peuple, tout le peuple, donc toutes ses catégories prises individuellement, puissent exprimer leurs besoins, et que cela soit pris en compte dans un projet de société remodelable à chaque découverte scientifique.

Or, que constatons-nous : depuis toujours, seules des minorités tirent avantage des capacités dues à la coopération des hommes. Soit elles s’affichent sans retenues, comme les empires, les royautés, les systèmes de castes, toutes hiérarchies qui promeuvent certaines catégories au dépens des autres,

soit elles se cachent derrière le principe des votes, dont les majorités sont plus que souvent relatives.

Mais le résultat reste toujours le même : une groupe impose aux autres des choix qui sont les siens et ne sont pas partagés.

Le principe de l’intérêt dit « général » va dans le même sens, car les minorités, quelles que soient leurs origines, seront toujours par nature hors de l’intérêt « général ».

La déclaration universelle des droits de l’homme a bien proclamé « urbi et orbi » que tous les humains sont égaux en droit, mais elle n’offre aucun moyen de faire respecter cette déclaration.

Bien au contraire, tous les États se servent de cette déclaration pour tirer la couverture à eux, se proclamant toujours les défenseurs attitrés de la veuve et l’orphelin. Les faits, avec leur lot de guerres fratricides, de production d’armes non contrôlées, de vente de produits dangereux pour l’humanité, de théories niant l’existence de droits et de libertés, sont têtus, et nous rappellent en permanence que nos systèmes dits « démocratiques » ne sont que de la poudre aux yeux, et nous ramènent tous les jours à des comportements non-coopératifs illusoires et dangereux.

Nous venons de dire tous les États, car chaque administration, dans chaque État n’a de cesse d’obtenir le soutien de majorités relatives permettant à des groupes donnés de prendre le pas sur d’autres afin d’avantager ses propres membres. Il suffit de regarder les structure sociales et leurs analyses par les chercheurs pour constater cet état de fait. Aucun Tableau Économique d’Ensemble ne fonctionne en prenant en compte des actes positifs et des actes négatifs pour la communauté humaine. On assiste à des comptes à la « Prévert », considérant que toute activité peut se cumuler avec les autres, afin de montrer que son P.I.B. par habitant est meilleur. Ce produit intérieur n’a strictement aucun sens pour ceux qui constituent les minorités dont les dirigeants se moquent allègrement. La politique consiste donc à saupoudrer des avantages sectoriels, dans toutes les couches sociales, de telle manière que chacun soit persuadé avoir un avantage et être le gagnant du jour. Mais bien sûr, derrière cet écran de fumée, les marionnettes cachent difficilement la réalité de secteurs avantagés et irresponsables, car non-contrôlés.

Cette perpétuelle course en avant s’apprend dès le plus jeune âge, et celui qui veut s’en affranchir est considéré et traité comme un traître à la nation et à l’État. Oser se préoccuper de celui qui reste abandonné, c’est enfreindre les règles majoritaires, c’est donc mettre en péril toute la pyramide des avantages accumulés depuis des décennies, voire des siècles.

Les jacqueries ne sont pas considérées comme dangereuses par nature, car elles sont seulement le signe que certains n’ont pas su trouver l’avantage qui aurait pu faire d’eux des gagnants. Ce n’est pas dangereux pour le système, mais seulement pour ceux qui n’ont pas su l’organiser. Ce n’est qu’un signe d’incompétence, selon le principe de Peter. L’important est que le principe de la « course à l’assiette au beurre » ne soit pas remis en cause.

C’est ainsi qu’organiser des référendums ne peut rien résoudre, puisque cela suppose des majorités, donc des minorités, donc des perdants.

Il faut donc réfléchir à une autre organisation sociale, au sein de laquelle chacun s’intègre à plusieurs groupes sociaux dans lesquels il trouve la défense de ses différents intérêts, et qui lui proposent des calendriers de progression compatibles avec les progrès sociaux réalisés ou réalisables. Cela suppose des arbitres, donc un système judiciaire impartial, indépendant, et transparent. Cela suppose que l’éducation n’ait pas pour fonction de mettre en avant le gagnant. Cela suppose que la philosophie de la vie prenne en compte des critères de réussite sociale différents de ceux de la réussite financière. Cela suppose une conception du groupe social globale, sans aucune exclusion, et sans un égalitarisme que la Nature ne connaît pas.

De nombreux penseurs parlent « d’une société à refaire », il serait peut-être temps de s’en rendre compte et d’accepter la présentation de projets alternatifs.

 

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