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La forme et le fonds

En France, tout l'art de l'administration est de séparer la forme et le fonds, pour que la constitution n'octroie pas au citoyen des droits qui pourraient remettre en cause ses prérogatives et celles de la centralisation.

La forme et le fonds

C’est toujours la même rengaine, c’est même lassant, et cela reste usant. En effet, depuis des centaines d’années, donc des siècles, que nous pouvons faire remonter à Clovis, sauf erreur, la France a changé de périmètre, a changé de modèle de dirigeants (des rois, des monarques absolus, des rois constitutionnels, des princes, des empereurs, des présidents), mais jamais de système administratif. La centralisation s’est toujours imposée, soit par nécessité (jacobins), soit par volonté de ne pas déléguer et de tout contrôler (monarchie absolue), soit par besoin vis à vis des colonies, soit par choix politique et surtout militaire. Cette centralisation donne automatiquement un rôle moteur à l’armée. L’administration n’a jamais considéré le peuple comme étant composé de citoyens majeurs. Le corollaire en est qu’il ne doit pas disposer de droits lui permettant de contester les choix dans les domaines de l’organisation pyramidale de l’État.

La République est une et indivisible envers et contre tout.

Dans la forme, c’est bien sûr différent, puisque l’Europe a fait des choix totalement différents en privilégiant les droits de l’Homme. Les États européens ont orienté leur organisation vers le respect des cultures et des particularismes locaux, dans des cadres de type fédéralisme qui sont des délégations de la base vers le sommet. Ces choix ont fait de la France une république « à la traîne », puisque que son administration refuse de renoncer à ses prérogatives verticales. Comme cette administration est l’interlocutrice des instances européennes et internationales, elle a développé à l’extrême une méthode qu’elle connaît sur le bout des doigts : séparer la forme et le fonds. Et c’est ainsi que toutes les demandes européennes sont satisfaites sur la forme, mais jamais sur le fonds.

Nous en présenterons pour preuves les techniques qui ont débouché sur les « grandes régions », mais aussi les méthodes utilisées dans le cadre de l’enseignement des langues « culturelles », breton, basque, corse, …

L’informatique, outil de simplification par nature, surtout lorsque les fichiers sont bien pensés et accessibles à tous les services publics, à tous les niveaux, n’a pas non plus résisté au besoin de sectorisation nécessaire à la survie des systèmes de cooptation si habilement mis en place. Et c’est ainsi que les services qui sont censés assurer la sécurité des citoyens sont incapables de se connecter entre eux, donc incapables de mettre en évidence les comportements qui doivent alerter les autorités en cas de dysfonctionnement avéré.

Comme le citoyen n’a pas de recours légal contre l’administration, puisqu’il n’est pas majeur, il n’a que le droit d’aller voter quand cela lui est demandé, et uniquement sur les sujets qui lui sont proposés. Et certains s’étonnent que le nombre d’abstentions et de votes nuls augmente !

Tant que le progrès technique nous permet d’augmenter la richesse du pays, en basculant d’une génération sur l’autre, en transférant les richesses d’une région à l’autre, tant que le tourisme nous offre des ressources, tant que l’Europe veut bien faire semblant de ne pas voir le fonds, tant que les fonctionnaires sont issus d’un peu toutes les couches sociales et qu’ils veulent bien amortir les effets négatifs du système, vaille que vaille, cela dure. Mais si un grain de sable, comme des catastrophes naturelles, comme des transferts de technologies, comme des famines dues à des effets naturels ou humains, vient modifier les données, la machine se grippe. Cela a été le cas en 1789 avec les famines dues aux éruptions volcaniques, cela s’est reproduit avec le remodelage de l’Europe dans les années 1860, puis au début du XXème siècle, débouchant sur la guerre de 14, et celle de 1939-45 par ricochet. Le système colonial n’en finit pas de s’effondrer, et les puissances financières de s’entre-déchirer, sans que notre administration ne veuille renoncer à sa toute puissance.

Les discours sur les réformes ne sont donc que des postures sur la forme et des impostures sur le fonds. La population les subit et les citoyens n’ont toujours pas leur mot à dire.

La seule réforme réelle sera celle qui permettra de pouvoir enquêter et apporter la preuve par tout moyen dans n’importe quelle procédure contre n’importe qui, quelle que soit sa fonction, son activité, son rang social. Toute entrave à l’obtention d’un document, où qu’il se trouve, devra automatiquement déboucher sur une entrave à la manifestation de la vérité, et des poursuites dont les conséquences devront être plus graves que le risque encouru par la procédure première. C’est la seule méthode pouvant mettre fin aux multiples omertas que nous subissons tous les jours. Le lanceur d’alerte deviendra celui qui apporte la preuve que tous redouteront, puisque toute pression sera assimilée à une entrave.

Une telle possibilité permettra de pénaliser tout retard dans le fonctionnement des administrations, puisque cela entraînera l’obligation de réorganiser le service dès qu’une faute sera prouvée.

Tout cela repose en fait sur DES mots que nous voyons tous les jours au fronton de nos édifices :

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

Mais ces mots ne sont pas mis en œuvre par la constitution qui nous régit.

 

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