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  • Victimes de la Mondialisation

     

    Nous allons essayer de nous situer sur un plan philosophique pour analyser le phénomène qui est présenté comme une des nouvelles plaies de la société actuelle.

     

    Que cherche à faire la mondialisation : faire produire les objets de la consommation humaine sur le lieu du plus faible coût financier.

     

    Cela suppose déjà plusieurs problèmes résolus :

     

    • Que sont des objets de consommation humaine ?

    • Quels sont les critères d'un faible coût financier ?

     

     

     

    Tous les objets de consommation ne sont pas déplaçables à volonté, il reste des impératifs (durée de vie, modes, produits concurrents, durée de transport, coût du transport, conséquences du transport, …) qui restreignent les possibilités de localisation selon les critères financiers.

     

    Les définitions du faible coût financier sont extrêmement aléatoires, et il semble bien que des critères d'intervention politique soient une base importante des paris faits en la matière.

     

     

              En regardant de plus près :

    Pendant longtemps, les régions exploitées colonialement (quelque soit l'époque) ont été considérées comme intellectuellement incultes, et constituant des territoires d'exploitation de matières premières. Leur usage était donc de servir de réservoirs dans lesquels les pays riches pompaient selon leurs besoins et leurs envies. Le développement de la décolonisation qui a accompagné la formation des classes moyennes de ces pays a amené à une nouvelle vision de ces régions considérées devenues des sources de main d’œuvre qualifiée peu onéreuse et donc corvéable à merci.

     

    Dans le même temps, les banques et autres organismes financiers ont pensé dissocier les revenus de l'investissement financier des activités de production. À travers les systèmes de « couvertures à terme » et autres outils dits « complexes », les financiers sont arrivés à faire porter le poids des risques financiers sur les collectivités, tout en s'octroyant des commissions confortables basées sur la gestion pour compte d'autrui au-delà des contrôles gouvernementaux.

     

    De ces deux actions résultent la perte de la possibilité de maîtriser les outils économiques au sein d'un pays, et donc de choisir ses objectifs politiques. Les dirigeants politiques sont de plus en plus des agents des financiers, manipulant les économies par rapport à des critères qui échappent totalement aux analystes nationaux. Les élites intellectuelles qui avaient pendant deux siècles fait progresser « les lumières » de la recherche scientifique et du développement technique sont aujourd'hui totalement écartées de la sphère des gouvernances mondiales. Les réussites financières cherchent par tous les moyens à échapper à la nécessaire solidarité de la race humaine. Il en résulte des comportements que les instances internationales se contentent de constater quand elles n'en sont pas complices.

     

    La conséquence inévitable d'une telle situation est le développement accéléré de catégories sociales victimes de la volonté de créer des monopoles et des choix faits pour augmenter les richesses de quelques uns.

     

    L'ambiguïté est venue de la façon de présenter « le droit à la propriété individuelle ». Il a suffit de considérer que la défense de la propriété passait avant le droit à la vie pour que l'esclavage et la pauvreté renaissent. C'est cette méthode intellectuellement malhonnête qui permet de remettre en cause les aides alimentaires en Europe ou les programmes de lutte contre les famines dans les régions où le crédit à l'armement passe avant le crédit à l'agriculture.

     

     

     

    Les sociétés peuvent se diviser en deux catégories :

     

    • celles qui prônent un monde équilibré avec pour objectif une société du « Bien-Être » ;

    • celles qui prônent un monde de rapports de forces où le gagnant s'octroie tous les droits ;

     

     

     

    En ce moment, les tenants de la force ont repris le dessus et toutes leurs actions tendent à promouvoir la mise en place de législations autorisant l'usage de la force pour garantir leurs prérogatives. De ce fait, nous sommes dans une ère de tensions consécutives à l'usage de ce mode de gouvernance qui se moque de la modération ou de la médiation. Seuls les « prédateurs » sont autorisés à réussir, les autres sont à éliminer, puisqu'ils refusent les règles correspondant à l'usage de la loi du plus fort.

     

    Il est donc important pour ces prédateurs de prendre le contrôle des méthodes de pensée, en particulier de la pensée économique pour que les populations croient que ceux qui les étranglent le font dans leur intérêt. Le but est de promouvoir le principe de la pensée unique, quel que soit le mode de la dictature qui va suivre : dictature religieuse, populiste, économique, financière ; l'important est que les individus perdent le sens de l'analyse et du libre-arbitre. De cette manière, la victime devient complice de son bourreau et la situation peut perdurer longtemps.

     

  • Diminuer le nombre des victimes

     

     

     

               Réfléchir à résoudre le problème des victimes passe peut-être par la diminution du nombre des victimes. S'il y a moins de victimes, il y aura moins de problèmes à résoudre. Est-ce si simple ?

     

               La philosophie porte là un poids trés lourd, puisque le mode de pensée porte en lui-même l'effort de prévention ou sa négation.

     

    Privilégier la réussite individuelle sans limites ou bien privilégier l'équilibre du groupe est lourd de conséquences. Certaines civilisations ont développé des méthodes de pensées dans lesquelles le groupe se fond dans son environnement pour assurer sa survie, à la façon des loups qui gérent les troupeaux en ne décimant que les animaux faibles, ce qui doit permettre à ces prédateurs de toujours trouver la nourriture dont ils ont besoin. Mais chaque groupe délimite son territoire et y reste sauf à créer des liens avec les groupes proches développant la même philosophie. Ces civilisations ont toutes déclinées chaque fois que des ambitieux ont osé imposer leur réussite individuelle aux dépens des groupes concernés. L'expansion de la race humaine s'est faite à la façon des rats, des lapins qui colonisent des territoires toujours plus loin, lorsque les besoins ne sont pas satisfaits.

     

    Notre problème est que la terre est ronde et qu'il y a plus longtemps que l'on croit que l'Humanité le sait. Le progrés technologique a permis de dépasser cette limite, mais cela n'a pas satisfait les ambitions des nouvelles générations toujours aussi avides de pouvoirs, de puissances et d'autosatisfaction. La réussite de l'individu passe par l'affirmation de sa puissance, donc par la comparaison de sa réussite avec celle des autres. Comparer les réussites, comparer les pouvoirs, cela devrait s'arrêter aux sports, simulacres de combats, assauts d'efforts et palmarés couronnés. Mais cela ne suffit pas à tous les insuffisants neuronaux, aux handicapés du cortex, il leur faut des esclaves, des vaincus, des gladiateurs qui vont mourir devant eux, des exemples de force à leur disposition mettant en valeur les classes supérieures qui assistent à ces efforts mortels et dérisoires.

     

     

     

               L'homme dominant veut absolument terroriser ses adversaires, il est persuadé que la reconnaissance de sa valeur passe par l'anéantissement de ses contradicteurs. Pourtant, l'analyse philosophique a depuis longtemps montré que la puissance des groupes passe par leur équilibre, par leur capacité à gérer leur environnement, par leur intégration à cet environnement, mais cela n'a pas suffit. Chaque fois qu'une catastrophe (naturelle ou humaine) a mis en évidence la nécessité de la solidarité entre humains, des progrés vers la Fraternité sont apparus, qui ont amené au développement de l'ONU et de toutes les instances de régulation, mais les partisans de la domination regrignotent peu à peu les pouvoirs perdus, et le nombre des victimes augmente à nouveau en même temps.

     

     

     

    Diminuer le nombre de victimes est donc un problème d'éducation, de philosophie, un mode de vie incompatible avec l'accumulation des richesses et de la puissance entre les mains de quelques dirigeants avides de pouvoir et de puissance à tout prix. C'est donc aussi un problème d'institutions qui doivent exclure les comportements créant des tensions sociales, des zones d'exclusion, des zones de non-droit, des zones de discrimination.

     

     

    De tels modes de pensée sont-ils compatibles avec les intégrismes en tout genre, certainement pas. Il n'est pas possible de reconnaître comme autorisés les comportements qui imposent aux autres groupes ou individus des comportements contraints. Seuls les sports offrent des règles temporaires permettant d'opposer des camps adverses, et sous la surveillance d'arbitres suffisamment contrôlés par les moyens techniques les plus modernes.

     

     

     

    Diminuer les contraintes et le nombre de victimes, c'est mettre la guerre hors-la-loi, et non admettre des lois de la guerre qui n'ont toujours été qu 'hypocrisie. Pour ce faire, il faut une police locale très intègre, mais aussi une police à tous les échelons pour éviter les tricheries liées à tous les paradis (fiscaux ou autres, …). La détention et la distribution des armes doit donc être un service public international indépendant des chefs d'État et de gouvernement afin d'éviter les répressions ordonnées par les pouvoirs, et que l'Histoire de tous les peuples montre comme un fléau de tous les temps.

     

     

    Proner la lutte contre la violence et les corruptions par la mise en évidence des irrégularités au sein de services spécialisés internationaux semble une utopie d'intellectuel peu au fait de la vie civile, et pourtant !!! En effet, c'est la coordination constante entre les pouvoirs de l'argent et les pouvoirs militaires qui sont à l'origine de nos États. Et c'est l 'incapacité à dépasser ce couple qui limite les progrés des instances internationales. Les pouvoirs financiers s'imposent aux militaires, ou les militaires contrôlent l'économie, de prés ou de loin, directement ou indirectement. Nos démocraties sont incapables d'aller plus loin et de mettre en place un système d'arbitrage qui mette hors-jeu le tricheur, le corrupteur ou le menteur. Seuls quelques pays du Nord de l'Europe ont des règles qui se rapprochent, mais elles sont régulièrement battues en brèche au niveau international, ce qui réintroduit au plus haut niveau les irrégularités dénoncées.

     

    Nous sommes obligés de nous intéresser à notre avenir, nous sommes obligés de chercher à diminuer le nombre de victimes, il faut donc progresser, n'en déplaise aux adeptes du pouvoir absolu et irresponsable.

     

  • Le paradoxe de la victime

     

     

     

    Être victime, c'est avoir subi ce que l'intérêt général considère comme un préjudice.

     

    Être victime, c'est être reconnu comme ayant subi un préjudice.

     

    Avoir été victime, c'est être comme avant, grâce aux actions entreprises par l'État et les groupes sociaux.

     

     

                  Cette reconnaissance de l'état de victime n'entraîne pourtant pas toujours le lien avec la compensation. L'organisation sociale considère qu'il est nécessaire de faire cesser un comportement, ce qui n'équivaut pas encore au droit d'être indemnisé. En France, pendant longtemps par exemple, ce qui comptait était de faire cesser le trouble à l'ordre public. Le droit à l'indemnisation relevait et relève encore parfois d'une deuxième victimisation. Car l'ordre public était une apparence de calme social, qui ne coïncidait pas toujours avec les réalités vécues par chacun. L'intérêt général, vu par une partie de la société seulement, dictait les choix de permettre ou non à la victime de retrouver une situation de nature équivalente à la situation antérieure.

     

                   Cet état de fait se retrouve encore dans les dommages causés par le fait de l'État, lorsqu'ils trouvent leur origine dans des choix politiques « discutables ». De tels choix correspondent à des réponses historiques, c'est-à-dire des situations marquées par des évènements liés à l'Histoire. Ainsi, tant que les États ont poursuivi une politique expansionniste dans la gestion des territoires, les dégâts créés dans les populations ont été considérés comme dommages de guerre, ce qui veut dire que le perdant payait. Ainsi, la France a payé pour le Roi de Prusse, expression devenue courante.

     

    Maintenant que ce type de situation semble du passé, les méthodes liées à l'organisation sociale correspondante devraient être révolues. Il n'en est rien, car la hiérarchie sociale mise en place peine à s'effacer. Elle reste inscrite dans les habitudes, donc dans le fonctionnement habituel de l'administration, celle que l'on apprend au « nouveau », qui doit subir les habitudes de ses prédécesseurs, puisqu'ils sont aussi ses supérieurs. Et une fois que le pli est pris !!!

     

    Combien de situations rétrogrades de ce type sont à l'origine de litiges dans notre pays, combien de combines procédurales se sont développées uniquement pour permettre de mettre en échec des principes pourtant reconnus et défendus par tous. Il suffit de voir les obstacles que peuvent rencontrer ceux qui veulent mettre en mouvement la force publique contre des notables, des institutions, des réseaux, des corporatismes.

     

    Et c'est en jouant sur ces réflexes que les enquêtes sont baclées, falsifiées, enterrées, car les réseaux d'influence qui entraînaient autrefois les guerres n'ont pas perdu leur goût du pouvoir. La France n'arrive pas à se défaire de l'ordre d'obéir et de se taire. L'école était faite par des maîtres, non par des enseignants, les instructions étaient données par des chefs, rien n'a changé, puisque les textes vous mettent maintenant sous la tutelle de référents, de formateurs, qui vous cadrent, …..

     

     

                   La pensée des précurseurs qui voyaient les principes de Liberté, Égalité, Fraternité a toujours été dévoyée dans notre pays qui n'a toujours pas digéré les cultures multiples qui sont à ses origines ; les potentats locaux, seigneurs féodaux, préfets, caïds, notables, continuent à vouloir maintenir un pouvoir d'occupation, et non un pouvoir de consensus social.

     

     

     

    Le besoin de mettre en place un système judiciaire transparent, c'est-à-dire respectant des principes qui permettent à chacun de se l'approprier, d'y participer, et d'en faire un outil de lutte contre les abus de pouvoir, est l'un des défis majeurs de nos générations, faute de quoi les avancées durement gagnées vont se perdre derrière des dérives sécuritaires qui vont mettre en avant un besoin de hiérarchie, donc d'autorité imposée et incontrôlable. Sous prétexte d'économies, la puissance publique restreint l'accès au droit, puisque seuls des moyens financiers importants permettent de poursuivre des procédures. Et comme ceux qui autorisent l'exercice du droit sont aussi ceux qui en nomment les rouages, ils s'estiment au dessus du système judiciaire ainsi mis en place. Tous les caciques de ce pays cherchent surtout leur tranquilité et leur sécurité. Ce ne sont pas les principes de notre République.

     

    Mais au fait, ce sont ceux qui ont créé la dette qui nous reprochent son existence, il serait peut-être bon de se pencher sur le problème, et de demander à une Justice libre et impartiale de nous fournir les calculs. Cela nous permettrait peut-être de voir différemment le problème de la solidarité. Tout est lié en politique, et le déficit de justice est bien une cause de la fracture sociale si bien reconnue par les sociologues.