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cécité

  • Faits avérés, lanceurs d'alerte

     

    Se concentrer sur les faits.

     

    Ce qui fait la qualité du journalisme, c'est la rigueur, l'humilité et le professionnalisme, sans compter une déontologie qui lui permet de prendre du recul et de s'extraire de la vie courante. Le vrai journaliste veut comprendre pour faire savoir ; il cherche, il interroge, il enquête, il vérifie, son but n'est pas de faire de belles phrases à l'intention des cercles intellectuels, il se plaît à partager des compréhensions toujours plus larges, plus ouvertes sur l'avenir de l'humanité et de sa planète.

     

    De ce fait, il a beaucoup à recevoir des « lanceurs d'alerte », des gens qui, généralement, sont des spécialistes d'un métier, qui se refusent à voir leur activité servir de moyen de manipulation des masses pour satisfaire « l'ego » de quelque parvenu plus ou moins paranoïaque.

     

    Dans nos sociétés, qui se vantent de défendre des « valeurs », il est surprenant que l'on découvre qu'en fait, les catastrophes les plus courantes trouvent leur origine dans le manque de convictions, donc de sens des valeurs de la plus grande majorité des populations. Ce n'est pas un paradoxe, mais la preuve indiscutable que le citoyen ordinaire est trompé en permanence, qu'il est comme le spectateur de la Caverne de Platon, qui ne voit que le spectacle des ombres, et non celui des faits réels. Et cette tromperie est aggravée volontairement, puisque que ceux qui dénoncent sont systématiquement blâmés par les « élites ». Demander la protection « des lanceurs d'alerte », c'est reconnaître que la vie sociale repose sur de fausses valeurs, qu'il serait impossible d'attaquer de front. Mais qui donc est responsable d'une telle situation ? Ce sont ceux qui ont façonné les pouvoirs de la République, c'est-à-dire les hommes politiques qui se sont succédé à la tête de l'État France. Le citoyen a toujours été considéré par le pouvoir central comme dangereux pour le « principe d'autorité », dés les débuts de la République, et la pensée politique française n'a jamais voulu étudier les systèmes de type « fédéral ». Comme les rênes de l'État ont souvent dépendus de l'organisation militaire, celle-ci a peu à peu pris le pas sur toutes les autres considérations, et tous les pouvoirs sont organisés sur le mode de la hiérarchie centralisée. Qui dit hiérarchie refuse de fait l'indépendance entre les pouvoirs, ce qui met automatiquement la justice sous la coupe d'une autre tête, puisque seule une tête dirige. Cette situation a été accentuée et constitutionnalisée par la Cinquième République qui se débat maintenant dans une situation qui devient ingérable, du moins sur le plan intellectuel. En effet, les engagements européens, traités internationaux qui doivent être transcrits dans notre droit, sont ouvertement basés sur l'équilibre des pouvoirs, la transparence, la compréhension, et la justification des actions entreprises, tandis que notre vie politique s'est elle, développée sur des principes d'autorité, de refus d'ingérence, de primauté des élites.

     

    La situation actuelle reflète bien cette situation houleuse, qui remet en cause des dirigeants qui se croient tout permis, tandis que montent des générations nouvelles qui ont appris à débattre, à vérifier, à contester. Comme l'a mis en évidence un grand reporter, « image, sondage, plumage et ramage » ne font plus recette, nous ne nous contentons plus de subir la « crise », nous voulons comprendre pour rebondir.

     

    N'oublions pas que l'injustice procède de fausses informations, de fausses vérités, et que la volonté de figer définitivement les décisions de justice procède d'une volonté de refuser de voir le jour se lever. Chacun dans sa vie commet des actes irresponsables, il se doit non seulement de les assumer, mais encore d'aider à en sortir. L'organisation sociale ne peut proposer d'avenir que si elle est capable d'analyser tous les tenants et aboutissants des choix déjà faits, pour proposer des solutions qui améliorent nos réponses aux mêmes problèmes s'ils se reposent.

     

    Ce n'est pas le cas dans des pays où certains groupes de pression s'estiment en « droit » de fausser les informations, de fausser l'éducation, de fausser les règles de fonctionnement, et même de confisquer l'accès aux fonctions supérieures de la République.

     

    Il faudra bien s'interroger sur la place des groupes à l'intérieur d'une économie, sur leur fonction, sur leurs apports, sur leurs valeurs, sur les conséquences de la structure des tableaux économiques. Une économie militaire n'a pas la même justice qu'une économie rurale, elle-même différente d'une économie touristique, d'une économie industrielle, d'une économie extractive, d'une économie technologique. Il n'est pas possible de faire l'impasse sur de telles études, comme de ne pas mesurer les conséquences des problèmes d'addiction, des problèmes d'économie souterraine. Chaque cas pèse sur le fonctionnement des réseaux judiciaires, sur leur mise en place, leur évolution, et tous les cas de cécité sont envisageables. Pour le moment, nous constatons que les luttes entre les pouvoirs en France sont loin de garantir au justiciable le respect de ses droits fondamentaux, lui qui sert d'otage pour négocier des carrières, des budgets, et toujours et encore des hiérarchies, au lieu de coopérations. Qui, par exemple, n'a pas entendu parler des officiers en grand uniforme dans certaines salles d'audience ne sait rien de ce qui reste réellement de pouvoir judiciaire aux magistrats.

     

  • Justice et Exécutif

    Justice et Exécutif

    Est-il normal qu'un magistrat puisse utiliser sa fonction pour protéger des actes délictueux ?

    Est-il normal qu'un magistrat puisse utiliser sa fonction pour protéger des élus corrompus ?

    Est-il normal qu'un magistrat ne soit pas poursuivi lorsqu'il est prouvé que les actions ci-dessus ont été accomplies ?

     

         Le mot « normal » veut seulement dire conformité aux lois et règlements applicables à tous les citoyens en vertu du principe d'égalité.

    Qu'une telle question puisse se poser suppose :

    • que cette situation existe, et que de nombreux exemples peuvent en être cités.

    • que personne parmi les élus de la République ne semble s'en offusquer.

    • que des élus aient été condamnés malgré des protections de magistrats, et que ces derniers n'aient jamais été poursuivis.

         Nous ne pouvons donc qu'en tirer une seule conclusion : les majorités politiques successives qui se sont succédées à la tête de la République Française n'ont pensé qu'à favoriser leur confort et leur réélection, en se moquant des règles du Droit, donc des citoyens, qui servent seulement à faire croire à la communauté internationale que nous sommes fiers de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.  

         L'image de la France qui apparaît derrière l'organisation sociale, que le fonctionnement judiciaire permet de mettre en évidence à travers les exemples de protections indues, de trafics d'influence, de carriérisme influent, est celle d'un pays hypocrite, menteur, ce qui laisse supposer bien d'autres vilénies. Hors, les « affaires » de corruption mettant en cause des intermédiaires français que les actualités internationales mettent à jour régulièrement confortent cette image négative, sans envergure, d'un État corrompu, dont les administrations sont détournées au bénéfice de réseaux discrets, d'envergure internationale, qui n'ont comme culture que des rêves d'Empires d'époques révolues. Leur mondialisation n'a pour but que d'accumuler des tas d'or à la façon de l'Oncle Picsou, sans aucune réflexion sur l'avenir de l'Homme. Leur envie de richesse et de gloire est incompatible avec le mot « Justice ».  

         Il faut même rappeler qu'à l'occasion de poursuites engagées pour des trafics internationaux dont les faits ont été avoués et reconnus, des magistrats français qui avaient osé s'attaquer à quelques uns de ces personnages ont été désavoués, et même poursuivis par d'autres magistrats dont le sens de l'honneur et de la honte ne doit pas dépasser certains caniveaux réservés aux résidus des égouts les plus sordides. Nous sommes même sollicités par sondage pour cautionner certains de ces personnages peu reluisants sous prétexte qu'arrivés à un certain niveau de puissance et de relation, il ne serait pas admissible d'oser leur porter tort.  

         La centralisation est peut-être nécessaire à certains moments, mais il lui faut alors des contrepoids pour éviter tous les effets néfastes du système pyramidal. Car, par nature, la pyramide est contraire à l'égalité, et tous les philosophes de la terre n'y changeront rien, sauf à faire appel à des principes inaccessibles à la vie de tous les jours.  

         Nous ne pouvons continuer à vivre dans une organisation qui apprend aux enfants qu'il existe des principes moraux, puis leur fait comprendre arrivés à l'âge adulte qu'il faut s’accommoder des réalités humaines (« l'exception française ») en ne respectant rien de ce que l'éducation enseigne.  

         « Pas vu, pas pris », vous explique-t-on, il suffit donc d'organiser la cécité collective, ce que la corruption organise, et que la justice entérine le plus souvent. Il est quand même surprenant que        « Circulez, il n'y a rien à voir » soit une phrase si connue, et que seuls l’opiniâtreté et la volonté individuelle de respecter les droits humains aboutissent de temps en temps à des poursuites contre des puissants.

     

    Il ne s'agit  donc pas de réformer, mais de rétablir les droits reconnus par les principes fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.