Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'assiette au beurre

Y a-t-il encore un espoir de "moraliser" la vie publique ?

Toujours la même rengaine, mais encore, plus c’est gros, mieux ça passe !

Quand le système a été conçu pour avantager une partie de la population, l’important reste dans l’apparence. Tant que les apparences sont sauves, le système peut se justifier, même s’il enfante les pires infamies.

Tout repose sur de fausses transparences, grâce auxquelles le citoyen moyen croît que l’organisation sociale est destinée à satisfaire les souhaits de la plus grande partie de la population.

Mais la morale publique résulte seulement de l’idée que s’en fait le peuple.

À y regarder de plus prés, la réalité est bien différente. L’homme de la rue reste persuadé que les élus, les cadres supérieurs, du publique ou du privé, sont dévoués à la nation, à l’État, et qu’ils passent la plus grande partie de leur temps à trimer pour « l’intérêt général ».

Il semble de plus en plus sûr que le pouvoir, du moins tel qu’il se pratique sur le territoire français, est resté un monopole d’une classe plus ou moins définie, qui sait nager pour conserver ses privilèges, tout en excluant tous ceux qui remettent en cause l’organisation conçue à leur avantage.

Il est courant de dire que tous les individus s’achètent, le tout étant de mettre le bon prix au bon moment. Il sera bon d’ajouter que les récalcitrants sont marginalisés, jusqu’à l’ostracisme. Bien sûr, il n’y a rien d’officiel, mais il suffit de comparer les méthodes de fonctionnement du pouvoir français et celles des pays du Nord de l’Europe pour comprendre que nos constitutions n’ont rien de comparable.

Chez nous, tout repose sur l’opacité d’un pouvoir centralisé, dont les rouages sont tellement compliqués que le temps nécessaire à comprendre est plus long que le temps de la réalisation des événements.

Faisons simple, les grands chantiers, les hautes sphères de l’État fonctionnent sur un mode de cooptation qui exclut donc toute intervention non programmée de l’intérieur. La preuve la plus simple reste le système électoral, qu’il soit politique, syndical, corporatiste ou professionnel. Seuls les candidats « adoubés » sont susceptibles de se présenter. De toute manière, les votes blancs, nuls, ou abstentions ne sont pas décomptés. Il est donc impossible de disqualifier un candidat dont personne ne veut.

Tout fonctionne à la majorité, même pour s’occuper des problèmes de minorités, et comme le diable peut se cacher dans le détail, les contrôles sont effectués par ceux-là même qui dirigent tout.

L’État se contrôle lui-même, « circulez, il n’y a rien à voir », donc rien à vérifier, donc les élections, c’est pour la forme, pour entretenir la fiction.

Mais comme les élections existent, et qu’elles sont utilisées autrement dans d’autres pays, il est toujours temps de remettre les pendules à l’heure.

Pour ce faire, il est nécessaire d’imposer un système judiciaire plus conforme aux règles du droit et des principes républicains. Et nous dirons que c’est là que le bas blesse. Comment des magistrats qui sont choisis pour la souplesse de leur échine peuvent-ils se muer en pourfendeur des excès de leurs « bienfaiteurs », sachant que médailles et passerelles permettent de trouver des compromis à toutes les situations, sans compter les « dessaisissements d’office » et autres possibilités de placardisation ! C’est devenu une « culture » qu’il sera bien difficile de renverser.

Mais ce sont toujours les minorités agissantes qui ont fait avancer les réformes, et, dans ce domaine, le soutien des masses peut être largement envisagé, à condition de fournir des informations non manipulées, sans « service d’ordre », « censure », ou autres spécialités façon nuage de Tchernobyl.

En partant du principe simple que toute décision doit toujours être prise le plus près possible de son lieu d’application, que tout citoyen est concerné par son environnement, que le bon sens populaire se nourrit des informations qui lui sont fournies, il est possible de trouver des citoyens dévoués pour traiter les vrais problèmes ailleurs que dans des commissions dont il est difficile de comprendre les tenants et aboutissants. C’est d’ailleurs ce qui fait le prix du bénévolat, dont tous les pouvoirs se disent qu’il est bien difficile à manipuler, car l’indépendance a toujours un prix qui dépasse les plus riches, ce qui les incite d’ailleurs à penser qu’il est plus simple de bâillonner leurs opposants. Une autre méthode est celle de D. TRUMP, qui considère que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont des tricheurs, mais ce sont là des comportements d’enfant gâtés, toujours gênants pour ceux qui les subissent, car ils peuvent conduire au bûcher, les irresponsables n’ayant pas de limites.

Nos élections sont donc une mobilisation de gens qui aspirent tous à maintenir un système dont les électeurs ne veulent pas, en faisant croire que les promesses seront des engagements, sachant que les plus menteurs ne sont pas toujours ceux que l’on croît. Spectacle de duperie, dans le cadre duquel les enchères ne sont jamais closes, tant qu’il est possible de taper dans la caisse. Car le payeur n’est jamais l’ordonnateur, donc peu importe, tant que cela dure. Ce n’est pas éternel, ainsi que les anthropologues l’on montré pour de nombreuses civilisations du passé. Mais il est sûr que l’illusion apportée par le pouvoir continue à fasciner les foules, sans qu’elles ne soient capables de ralentir une machine devenue incontrôlable.

Les commentaires sont fermés.