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Du droit des minorités

Les groupes humains estiment avoir le droit de se développer à leur rythme, selon des règles ancestrales ou non, mais surtout pas selon des critères imposés par des planificateurs irresponsables et souvent corrompus.

De la définition des minorités

Le droit constitutionnel est d’une plasticité extrêmement bizarre, bien qu’il serve de justificatif à la plupart des décisions censées régir les relations entre les populations d’un même territoire.

Il « est gravé dans le marbre », selon l’expression à la mode, sachant que la texture de ce marbre est vraiment surprenante, puisqu’elle tient aussi bien de la pâte à modeler que du métal le plus indestructible.

Il serait préférable de dire que le droit constitutionnel est l’expression des méthodes des classes dirigeantes pour asseoir leur domination ou équilibrer les relations avec les autres populations avec lesquelles elles partagent un territoire.

À partir de ce concept, il est plus facile de comprendre les contorsions qui font l’usage de ces « principes » de droit.

L’État français, selon ceux qui le dirigent, mais qui se cachent derrière les carcans élastiques de l’administration, (dont le Canard Enchaîné montre en permanence les capacités de « grands-écarts »), l’État français, disais-je, déclare appliquer les droits de l’homme à tous ses ressortissants

dans l’égalité et la non-discrimination, quelle que soit leur situation, ce qui leur assure la protection pleine et entière à laquelle ils peuvent prétendre. Ceci justifierait qu’il n’existe aucun particularisme local. C’est un peu facile, et la centralisation n’est pas vraiment la meilleure façon de valoriser toutes les facettes de nos territoires, surtout pour des cadres dont la vision de l’intérêt général reste pour le moins discutable (pensons à Sivens, au nucléaire, aux énergies renouvelables, aux conflits d’intérêt, ...)

C’est beau et frais comme une rose blanche, sauf que les épines ont refilé le tétanos à bon nombre de citoyens, qui, comme chacun le sait, se trouvent, de ce fait, bien incapables de s’en plaindre.

(Peut-être que l’obligation du recours à l’avocat vient pour compenser les effets du tétanos!!) Il est tellement facile de faire dire ce que l’on veut à celui qui est dans le coma.

Il faut reconnaître aussi que les débats sur les méthodes permettant de savoir si l’égalité est bien respectée ne sont toujours pas terminés, ce qui justifie, aux yeux de bons nombres de politiciens, de taper dans la caisse pour se mettre à l’abri.

Entre l’égalité des chances, l’égalité des moyens, l’égalité des droits, le droit à l’égalité, la légalité de l’égalité, les multiples chartes et déontologies du respect de tout et de rien, … il y a longtemps que la bonne entente avec son voisin offre plus de garanties que tous les droits de la terre. Il y a encore plus longtemps que les promesses et les affirmations n’engagent que ceux qui y croient.

Les règles de droit sont normalement des compromis destinés à assurer une situation stable et durable, sans laquelle il n’est pas de futur possible, ce que toute vie recherche.

Quand les déséquilibres sont trop importants, quand les désaccords se multiplient, quand les dirigeants ne sont plus acceptés, quand « la révolte gronde », (sachant qu’il y a toujours quelqu’un à qui profite le crime), les conflits débouchent sur des guerres civiles, car la vie perd ses valeurs au profit de critères de survie.

C’est donc par des combinaisons de facteurs que les États se sont créés, et que leurs dirigeants ont choisi sur un territoire donné, des règles devenues les règles constitutionnelles en vigueur.

En permanence, deux conceptions s’opposent, avec toute la palette des intermédiaires possibles, ainsi que des combinaisons d’un territoire à l’autre, ou d’un continent à l’autre.

D’un côté, la loi du plus fort, qui peut aller jusqu’au droit de vie et de mort sur tout et sur tous, dictatures caractérisées par des violences récurrentes. Cette loi du plus fort peut être celle d’un groupe ethnique, mais aussi celle d’un groupe social, elle peut s’exercer à distance, grâce à des troupes d’occupation, mais aussi par des contrôles d’approvisionnement, des contrôles intellectuels, tous les moyens sont bons pour asservir les autres et justifier les positions dominantes, qu’elles soient intellectuelles, physiques ou philosophiques.

À l’autre extrémité, un contrôle tatillon compense en permanence les avantages dans un domaine par des transferts de biens, de droits, afin que rien ne dépasse, et que tout soit toujours collectif, coopératif, collaboratif, c’est l’utopie.

Bien sûr, chacun s’habille de la peau de l’autre, et les tromperies et escroqueries sont légions, et le progrès des droits est bien plus lent que celui de la science.

À ce propos, la science réfléchit sur ce qu’elle ne peut pas savoir, tandis que les politiques affirment toujours qu’ils maîtriseront tout, même dans dix mille ans (voir la gestion des déchets nucléaires).

Sur des zones géographiques données, les populations ont donc vécu des civilisations successives et différentes, gagné et perdu des savoirs et des maîtrises au gré des transferts de richesse des groupes dirigeants, et des successions de dominations et d’usurpations.

Peu à peu, dans la succession des massacres toujours plus inhumains, malgré les commémorations destinées à ne pas oublier, ... ceux qui cherchent un avenir aux sociétés humaines ont élaboré des idées d’organisation sociale destinées à trouver les niveaux de décision les plus adaptés aux configurations des sols et des groupes qui les habitent. Il a été reconnu qu’au-delà des guerres, des colonisations, des gens se reconnaissaient comme liés à un territoire et à un groupe, à travers des règles de vie qui avaient façonné depuis toujours leur évolution, et qu’ils en revendiquaient la continuation à travers un folklore, une langue, des règles architecturales, des modes de vie. Ils souhaitent évoluer à leur rythme, et non sous le joug de groupes extérieurs, quelle qu’en soit la puissance.

Bien sûr, tous les coureurs de pouvoirs se voient en rois, en princes, et poussent aux nationalismes les plus éhontés, en chatouillant la fierté des individus, mais dans le seul but d’en profiter. L’exercice de la recherche des particularisme locaux est donc en permanence sur la corde raide, tiré entre des tenants des ethnismes plus ou moins xénophobes, des traditionalistes qui ne retiennent du passé que ce qui les arrangent, des catégories d’opportunistes qui s’en foutent du moment que leur moulin tourne, des intellectuels qui ne pensent pas aux aspects pratiques que d’autres vont immédiatement détourner, sans compter ceux qui perdront leurs avantages, puisque leur parasitisme deviendra inutile. Entre le soutien à un avenir incertain, et le maintien d’avantages dits « acquis », il y a peu de candidats au saut dans l’inconnu.

Les États occidentaux reconnaissent cependant que la paix sur un territoire est liée au bien-être de ses habitants, et la France devient peu à peu une exception, car elle garde ses structures de l’époque coloniale, appliquées à un monde en voie de réduction relative, c’est-à-dire que les parasites de la grande époque des colonies continuent à s’arroger des droits que l’égalité et la non-discrimination devraient avoir fait disparaître depuis bien longtemps. Comment un préfet peut-il refuser d’annuler des permis de construire au seul fait que les intéressés ont des « relations » qui leur permettent de se moquer des plans d’urbanisme locaux. C’est là que la « citation directe » avec suspension des fonctions devrait être immédiate et sans appel. Et ce sont les mêmes qui s’estiment menacés par les populations, et ont besoin de protection policière, qui ne sont plus alors que des milices privées défendant des intérêts privés.

Le fonctionnement de l’État français est donc totalement en contradiction avec les objectifs des populations locales, et il ne peut donc que se dégrader encore plus, jusqu’à ce que le risque de guerre civile devienne le réflexe de survie de groupes déjà fragilisés par des abus nombreux et répétés.

L’analyse et l’évolution des règles de droit relève donc de considérations qui nécessitent une rectitude et une prise en compte de facteurs multiples qui ne peuvent surtout pas s’accommoder d’arrangements mafieux et de contrôles des populations. Le Droit ne peut en aucun cas être la courroie de transmission de groupes qui imposent aux autres leurs choix et leurs discriminations sous couvert de majorité (en général très relative), faute de quoi le retour de bâton sera toujours violent, inattendu, destructeur et donc toujours au détriment des populations.

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