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L'ivresse du pouvoir, ça se soigne ... ?

Prétendre diriger un pays ne garantit aucune compétence. L'équilibre des pouvoirs n'est pas non plus une garantie.

L’ivresse du pouvoir, ça se soigne, docteur ?

L’excuse de l’ivresse, c’est qu’elle permet d’oublier, …, les soucis, les malheurs, les oublis, les erreurs, …, jusqu’à la gueule de bois du réveil, qui incite à oublier à nouveau, puisque rien n’a été fait, que la situation a donc plutôt empiré.

L’ivresse est donc un état de déséquilibre qui empêche d’assumer et qui permet de repousser l’obligation de faire face.

L’ivresse est donc un état pathologique qui devrait imposer à ceux qui le recherchent une obligation de soins et le retrait de tout pouvoir afin d’éviter de nuire aux autres comme à eux-mêmes.

Tels sont les critères de base du code civil pour protéger la société des conséquences de la recherche de l’ivresse.

Or, que constatons-nous chez de nombreux hommes politiques : ils recherchent l’ivresse, s’y complaisent, et clament haut et fort que les décisions résultant de leur choix autoproclamé doivent être appliquées par tous, mais ils n’en assument pas les conséquences. La gueule de bois, c’est pour les autres, eux-mêmes sont déjà passés à un autre sujet, à d’autres décisions, toujours aussi lourdes de conséquences, dont ils n’assumeront pas plus les nouvelles conséquences.

Le principe d’autorité veut que les ordres dussent être exécutés, sans se préoccuper de ces conséquences, et que l’histoire soit réécrite si besoin pour apporter son approbation.

Appelons cela « les bégaiements de l’Histoire », mais ce n’est pas une solution au problème.

En fait, cela ressemble un peu au traitement des menteurs compulsifs, tant qu’ils peuvent trouver des oreilles pour les écouter, rien n’y fait, et, dans le cas des hommes politiques, dès qu’ils trouvent des financiers pour les suivre, tout peut arriver, jusqu’à la dictature la plus éhontée, la plus atroce, la plus corrompue, du moment qu’ils n’ont pas à assumer.

L’une des conséquences de cette analyse serait donc de chercher dans la formation des politiques ce qui permettrait d’éviter de telles dérives. C’est vite fait, puisque aucune formation n’a pour but de faire comprendre les conséquences de l’engagement politique, puisqu’il n’y a rien dans le monde politique à assumer. L’important est de bien parler, de bien mentir, d’être sûr de soi, et de ne pas rendre de comptes.

Diriger, dans le monde politique, tel qu’il est conçu, c’est « se servir des autres », ce n’est pas « servir les autres ».

Celui qui veut réellement « servir » découvre très vite les écueils au milieu desquels il faudra louvoyer, sans aucune sécurité, au hasard des aléas et des chausse-trappes de la nature. Et le seul principe de sagesse serait de ne jamais dépasser son « niveau d’incompétence » afin de vivre heureux.

Or, la politique, c’est toujours plus, plus de pouvoir, plus d’ordres donnés, plus d’encadrement, plus d’enrégimentement, pour plus de « gloire », pour l’ivresse que procure cette gloire, et le « droit » qu’elle donnerait de ne pas assumer, tout en étant toujours récompensé. Tout est toujours la faute des autres, qui n’ont pas compris le sens de la philosophie des donneurs d’ordre.

L’erreur de l’analyse est donc ce droit que donnerait le « pouvoir » de ne pas assumer les conséquences des ordres donnés.

L’équilibre des démocraties viendrait de l’impossibilité de se maintenir au pouvoir au-delà d’une certaine durée, obligeant à se tourner vers d’autres choix politiques, donc d’autres choix dans les ordres donnés. Mais malheureusement, cette obligation d’alternance ne prévoit pas d’analyser les erreurs et donc de changer de politique parce qu’une compréhension de l’erreur a été trouvée. Les erreurs peuvent donc se succéder tant en démocratie qu’en dictature.

Les partisans de la « haute fonction publique » en tirent comme conséquence qu’il faut une formation des élites républicaines, grâce à laquelle les choix seront éclairés. Mais une fois de plus, ceux qui dirigeront n’assumeront pas, ni les politiques, ni les administratifs, chacun défendant ses pouvoirs, mais n’assumant pas les conséquences des ordres.

En conclusion, ce n’est pas l’équilibre des pouvoirs qui garantit des choix assumés et partagés. Les pouvoirs de la République se répartissent entre les politiques et la haute fonction publique, et c’est une fois de plus la faute des autres lorsqu’il faut assumer. Rajoutez à cela l’inamovibilité de certaines fonctions, et vous aurez trouvé le moyen de bloquer définitivement le système, et même de le faire pourrir encore plus sûrement. Ceci vous expliquera la tentation régulière du « pouvoir fort », ce fascisme latent vers lequel semblent se diriger toutes les républiques. Et cette tentation s’accompagne de l’envie de montrer une force que l’on va trouver dans la puissance des armées et dans la fabrication d’armements toujours plus sophistiqués. La force armée devient la justification des ordres, et bien sûr, il n’est plus question d’assumer, puisque cet usage résulte de la provocation des « autres ». L’enchaînement des excès peut déboucher alors sur tous les malheurs du monde.

Avant d’exercer un pouvoir, il faudrait donc apprendre ce qu’est le pouvoir, pour ne pas être tenté par cette ivresse de « l’homme providentiel », pour ne pas confier le pouvoir à des individus qui n’ont pas la capacité de chercher, toujours chercher, pour être sûrs qu’ils vont bien apporter des solutions aux problèmes de nos sociétés.

Apprendre à gérer des conflits entre les hommes, un travail harassant, épuisant, porteur de déconvenues, dont l’étude reste à faire, mais sur lequel peu de chercheurs sont incités à travailler, cela pourrait faire de l’ombre aux « puissants » de ce monde bien peu équilibré !!!

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