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Un coup d'épée dans l'eau

Toujours plus de détails pour ne rien changer au fond.

C’est ainsi que l’on peut, sans risque, qualifier le projet de loi dit « de réforme de la justice ».

Les acteurs de la Justice vont pouvoir se vanter d’avoir assisté à une tempête dans un verre d’eau.

Quant au citoyen, une fois de plus, il n’a rien à dire. De toute manière, il n’a que le droit de circuler, dans les zones qui lui sont assignées pour assister au spectacle des politiques qui vont toujours plus vite et plus loin dans l’immobilisme.

Et pourtant, des obligations à remplir, il y en a partout, à tous les niveaux, que ce soit à l’international, au niveau européen, au niveau national, au niveau local, au niveau interne, dans l’horizontal, dans le vertical, dans la jungle des professions de plus en plus incapables de fournir un service conforme aux principes du droit tel qu’il est défini par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. En fait, tout est dans l’art et la manière de déshabiller Pierre pour rhabiller Paul, mais sans toucher aux multiples petits fromages que chacun s’est taillé dans les habitudes de sa Cour. C’est ainsi qu’il a été constaté par les acteurs du monde judiciaire dans une lettre ouverte que les choix annoncés étaient contraire aux programmations pluriannuelles engagées, que les transferts de compétences n’en étaient pas vraiment, et que l’exécutif, une fois de plus, ne renonçait pas à ses mauvaises habitudes.

Tout est à l’image du constructeur du palais de justice de Paris qui devrait depuis longtemps être au banc des prévenus, au lieu de contribuer à affaiblir encore un peu plus un système déjà moribond.

Quand un journal peut publier les petits arrangements de magistrats de la Cour de Cassation, et que la seule réaction est de nier l’évidence, par la voix même du plus haut magistrat, sans que cela n’entraîne d’autres remous, il est bien évident que les plus honnêtes n’osent même pas noter l’incident de peur de représailles ou autre placardisation, ou pire.

Et pourtant, au-delà de la caricature, il va bien falloir faire quelque chose, car pleurer ne sert à rien, et c’est par la pression de l’opinion publique qu’il faut agir. Foin des combines, l’avenir ne se construit pas avec des prébendes, c’est avec des convictions, une culture, un savoir-vivre et un savoir-faire que nos descendants pourront à leur tour offrir un avenir à l’exception française, celle qui refuse de céder aux sirènes du libéralisme matérialiste spéculateur. Le secret des affaires voisine et cousine avec le trafic, car l’optimisation à tout prix du pourcentage de rentabilité ne fait pas bon ménage avec le respect des autres, il suffit de regarder les finances des industries de l’armement. Les méthodes de travail des multinationales n’ont pas pour but de permettre aux populations de se prendre en charge, bien au contraire, et les déplacements de population imposés par des concessions attribuées dans des conditions pour le moins douteuses n’émeuvent pas ces grands bienfaiteurs de l’humanité que sont ces riches qui prétendent avoir la main sur le cœur.

À quoi peut donc servir l’ENA, si elle sert à apprendre à tromper le peuple sur le fonctionnement réelle des institutions. Ceux qui en sortent devraient avoir un peu plus de respect pour les études que nous leur avons payées, à moins que ce ne soit, là encore, qu’une façon de nous faire sentir que le service public est bien mal en point et bien dévoyé. Le cynisme n’a donc plus de limite, mais nous pouvons encore leur rappeler que nous ne sommes pas dupes, et que leur arrogance les mènera à leur perte, car la patience est une des vertus de ceux qui savent attendre leur heure.

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