Quelques éléments de réflexion pour améliorer le fonctionnement de la République Française.
Pourquoi une Constitution ?
Quel est le but d'une constitution ? Une question qui paraît bien anodine, et qui est pourtant le préalable à toute tentative de vouloir écrire une Constitution,, base d'un système politique sur un territoire donné.
D'abord, une constitution pour qui ?
Les groupes très anciens et plus ou moins nomades étaient souvent dirigés par les femmes, les anciens, gérés collectivement, et donnaient lieu à des rassemblements autour d’événements à caractère religieux de type chamaniques. La propriété individuelle portait sur des objets à caractère personnel. Le développement des armes, la puissance que cela procurait à l'individu masculin a, semble-t-il, fait basculer les sociétés sédentarisées vers une exacerbation du moi masculin, et vers l'appropriation individuelle par la force, de tout ce que l'Homme pouvait soumettre par cette force. La folie des grandeurs était née, et surtout la prétention à « l'éternité ». Tout semble tourner autour de cette affirmation ridicule de la capacité de l'humanité à soumettre l'univers à son bon vouloir.
La théologie a toujours organisé les religions à l'image de l'humanité. C'est pour le moins une preuve irréfutable de l'origine humaine des religions.
L'homme a toujours été fasciné par la force immédiate, tandis que la patience et la ruse étaient de bons alliés. Le savoir et la science, qui demandent du temps, ont toujours été considérés comme des ressources complémentaires, tenant plus du spectacle de la Cour, que du besoin de la société. L'individu ordinaire a été tenu à l'écart du savoir le plus longtemps possible, car le temps était compté et rythmé par les travaux obligatoires et imposés qui permettaient aux plus importants de s'attribuer la richesse, sans avoir à justifier leur usage de la force. Le perdant d'un combat devenait souvent l'esclave, et toutes les religions ont toujours trouvé que les catégories sociales étaient une nécessité de l'organisation sociale.
N'oublions pas que le principe reste celui de justifier une domination, chacun organisant son domaine, la force avec les armées, la religion, la justice servant à écarter les opposants, le clientélisme faisant le reste.
Le développement du savoir, basé sur la raison amène peu à peu à se poser des questions sur la justification de cette violence, et les moyens physiques et matériels de faire reculer ce système qui aboutit toujours à des massacres, et qui ne pose pas toutes les questions.
La difficulté reste toujours de survivre pour durer, puisque la tentation permanente du pouvoir est de supprimer les adversaires. La contradiction vient de la volonté d'assurer la pérennité, tout en se croyant éternel et omnipotent. Par définition, et c'est bien connu « le chef a toujours raison », donc celui qui s'oppose ne peut qu'avoir tort, sauf à se proclamer chef, sophisme bien connu, mais toujours d'actualité.
D'autres formes d'organisation renouvelaient les chefs à chaque nouvelle campagne, les villes grecques avaient des formes de gouvernement différentes, du Roi au chef de guerre, en passant par les élections pour un pouvoir temporaire (Athènes). Il faut constater que les grands empires ont toujours coïncidé avec des mouvements importants de population, des exterminations, des déportations, et ne sont pas pour autant plus à l'origine des grandes découvertes. La force brute reste toujours le moyen immédiat d'imposer un pouvoir, mais le plus étonnant sont les efforts faits pour justifier ces comportements brutaux et irréfléchis. Combien d'intellectuels, pourtant de bon conseil dans d'autres domaines, se sont faits les hérauts de brutes sanguinaires, sans remords et sans regret, peut-être uniquement par la reconnaissance en retour qui rejaillissait sur eux. Vanitas vanitatum ….
Aujourd'hui, les droits de l'Homme sont devenus une valeur à laquelle personne n'oserait s'opposer. Mais il faut bien constater que bien des techniques sont utilisées pour en justifier la limitation, toujours bien sûr dans l'intérêt des individus ainsi mis sous tutelle. Or, si toute décision doit être mûrement réfléchie, si des comptes doivent être rendus dès lors que des conséquences négatives peuvent découler des engagements pris, pourquoi le principe de base reste-t-il de ne pas rendre de comptes. La France se veut respecter des principes d'égalité, de liberté, de fraternité, alors pourquoi ses dirigeants, politiques comme économiques, se refusent-ils à rendre des comptes ? Ne serait-ce pas parce qu'ils profitent abusivement d'un pouvoir qu'ils s'attribuent par cooptation, sans réel contrôle du citoyen.
Quand un ministre se sert dans la caisse, au mépris de toutes les règles, comment se fait-il que cela soit considéré comme une banale affaire jugée en correctionnelle. La loi renvoie pourtant devant les assises l'auteur d'abus d'autorité, sans exception possible. Les poids et mesures ne doivent pas encore être standardisés, à moins que la constitution ne soit pas ce qu'elle prétend être. Et je penche plutôt pour cette hypothèse, puisque tout citoyen de ce pays, à un moment ou à un autre, s'est plaint du mauvais fonctionnement tant des administrations que des institutions. Disons franchement que des milliards perdus, il y en a partout, et que si la ménagère gérait son porte-monnaie comme le font de nombreux haut-fonctionnaires et élus, nous serions depuis longtemps en banqueroute.
Les citoyens ordinaires font beaucoup avec peu, tandis que la République fait peu en roulant sur l'or !
Nous y reviendrons !!!!!