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  • le sentiment d'injustice

     

    Le sentiment d'injustice

     

    S'il existe des situations de faits pour lesquelles aucun doute ne subsiste sur l'injustice subie par la victime, bien d'autres relèvent du sentiment.

     

    Le vol est considéré depuis bien longtemps comme injuste, et la propriété, individuelle ou collective, est une des bases de notre organisation sociale.

     

    L'agression, qui reste la situation la plus traumatisante, n'est pourtant pas toujours considérée comme systématiquement susceptible de poursuites. De nombreuses sociétés, dont la notre, peinent à admettre que tous les agresseurs doivent être poursuivis. Il n'est que de se reporter à la législation sur les agressions sexuelles, ou celle sur les agressions psychologiques, pour constater qu'elles sont récentes, et qu'elles peinent à rentrer dans les mœurs.

     

    L'agression a toujours été un outil de choix dans tous les services « périphériques ». L'intimidation et le chantage restent toujours largement utilisés à tous les étages de notre société.

     

     

    L'une des raisons principale est le mélange des genres qui permet d'utiliser le principe d'autorité comme outil de fonctionnement de base de la relation sociale. Je suis policier, je suis responsable, je suis votre supérieur, je suis votre référent, je suis …., donc vous devez m'obéir !!! Ce n'est pas tout à fait ce que l'on pouvait espérer en développant les principes de liberté et d'égalité.

     

     

    En permanence, les individus influents manipulent l'organisation sociale afin de rendre les citoyens ordinaires dépendants. Qu'ils soient dépendants de la télévision, du tabac, du jeu, …, peu importe, du moment qu'ils se soumettent. À partir de cet état de fait, dans lequel l'éducation joue un grand rôle, la tromperie est permanente. Et toutes les dictatures sont permises, il suffit de trouver le critère dont on va vous rendre dépendant.

     

     

     

    En ce moment, les critères de base sont la crise et l'endettement. Ils justifient toutes les errances politiques et intellectuelles, alors que les faits montrent que la situation, analysée d'un point de vue sociologique, relève plutôt de la tromperie collective, de l'aveuglement et de la désinformation. Une preuve simple en est donnée par l'augmentation des différences de revenus entre les gens ordinaires et les gens fortunés. Car, si le PIB augmente, le disponible augmente, donc la paupérisation de certains profitent à d'autres qui savent encore se plaindre.

     

     

     

    Mais dans une société de l'information, bien des signaux d'alarmes sonnent, qui devraient alerter les moins irresponsables des profiteurs. En effet, le développement de rumeurs, les risques de dérapages sociaux en émeutes, les conflits localisés, mais multiples, l'économie souterraine mais visible par tous, la corruption indiscutable, les réseaux de migrations internationales que les naufrages et autres malheurs pointent du doigt tous les jours, sans compter les « affaires » que sont les ventes d'armes, les drogues, mais aussi le terrorisme, et autres prises d'otages, sont autant d'indications sur la part grandissante des injustices dans le monde d'aujourd'hui.

     

    Ces injustices au vu et au su de tous s'accompagnent d'un sentiment d'impossibilité d'agir, et donc de haines grandissantes contre tout et rien. Car, c'est bien connu, c'est toujours la faute des autres, la faute du dernier arrivé, la faute de l'âne.

     

    Et pourtant, c'est chez nous, dans notre administration, avec nos voisins, notre village, notre ville, qu'il faut agir. L'augmentation des services inutiles, le gaspillage des fonds publics, le respect du droit, c'est autour de nous qu'il faut le promouvoir. Et, pour ce faire, il faut expliquer les lois, faire progresser leur application, dénoncer les abus, toutes choses souvent considérées à notre époque comme une mauvaise adaptation au système économique.

     

    Le sentiment d'injustice gonfle avec l'augmentation du poids de la finance dans le système judiciaire. Moins les petits peuvent s'expliquer devant la Justice, plus l'injustice augmente, et ce n'est pas qu'une impression. Comment faire reculer la pression des puissants sur les magistrats, si ce n'est en diminuant l'impact de leurs moyens financiers sur les décisions. Ce n'est pas pour rien que certains politiques ont tenté de dépénaliser les infractions financières !

     

    C'est donc dans un travail de fond, n'apportant que des soucis, qu'il faut investir et s'investir pour que l'avenir puisse paraître moins sombre.