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Ce que le citoyen ignore ...

 

 

À l'époque où la lecture des journaux était souvent collective dans les cafés et autres lieux de réunion, l'ignorance permettait de berner les citoyens, puisque les électeurs faisaient souvent confiance aux personnalités locales et aux notables dont les intérêts coïncidaient souvent avec les besoins locaux. Du moins pouvait-on être tenté de le croire !! Car les appétits de pouvoir lié à la centralisation de la République se cachaient facilement. La culture populaire ne pouvait imaginer les « affaires » coloniales et autres moyens de faire fortune en détournant les services publics à des fins privées. Le développement des nationalismes a été une autre méthode de tromperie, en créant de toutes pièces des ennemis héréditaires et autres billevesées à l'usage des ignorants.

 

Ces méthodes ont permis à la haute administration de mettre la main sur le fonctionnement de l'État, à tel point que les parlementaires actuels ne sont même pas surpris de découvrir que les hauts-fonctionnaires puisse mettre leur veto à certaines enquêtes. Ils trouvent normal de négocier avec des individus qui s'estiment avoir le droit de suspendre l'application des principes fondamentaux de notre constitution, à savoir la liberté et l'égalité. Je ne parlerai pas de la fraternité, puisqu'elle semble là uniquement quand cela arrange les bonnes âmes.

 

En effet, les systèmes de blocage sont à tous les niveaux, et la Justice n'ose jamais aller plus loin que de constater que les administrations refusent de coopérer lorsque cela arrange l'exécutif.

 

Les publications de nombreux livres, contresignés de parlementaires, qui commentent les multiples enquêtes avortées, parce que les juges ne reçoivent jamais les documents nécessaires, devraient pourtant être autant de signaux d'alarme. À quoi bon voter des lois, si la Justice ne peut pas être saisie en cas de refus dans l'application.

 

Non contents d'accepter que la police, dite judiciaire, et la gendarmerie puissent gêner les enquêtes en recevant des ordres de leur hiérarchie, les parlementaires acceptent de négocier avec des hauts-fonctionnaires qui dictent les choix économiques, financiers, sociaux et diplomatiques de la République.

 

De ce fait, les interventions de groupes d'influence français, mais aussi étrangers, s'expliquent sans peine, et éclairent d'un jour bien différent les grands choix de notre pays.

 

Il est donc temps de rappeler aux élus qu'ils ont besoin de restaurer la crédibilité de nos institutions. Pour ce faire, il ne suffira surtout pas de faire du boulangisme, mais d'appliquer sans faiblir les lois en vigueur. Il n'est pas nécessaire de multiplier les instances politiques, sauf à vouloir noyer le poisson, en multipliant les administrations et le clientélisme.

 

Les exemples sont simples : quelques grandes sociétés, dites emblématiques, qui se plaignent de ne pas pouvoir agir à leur guise, alors qu'elles sont connues internationalement pour pratiquer la corruption, devraient voir leurs dirigeants systématiquement poursuivis et écartés, de même que les cabinets soit-disant « d'audit », spécialisés dans la fraude fiscale devraient rendre des comptes, des vrais, au lieu de narguer le peuple, en affichant des profits records et des combines mafieuses. Qui peut admettre que les inspecteurs du travail ne puisse pas mettre en prison un PDG de multinationale dont les employés prouvent qu'ils sont obligés de travailler au noir. Qui peut admettre que ces mêmes PDG soient tous officiers de la légion d'honneur et autres insultes à ceux qui se sont réellement sacrifiés. Si la justice avait enfin le droit, à tous les sens du terme, de faire respecter la loi, il serait beaucoup plus facile de faire de la politique, car les élus auraient à proposer des solutions aux problèmes de notre temps, sans avoir à négocier avec une haute administration corrompue, activement ou passivement.

 

Il ne peut pas y avoir de secteur public ouvertement écarté des principes républicains, c'est un préalable incontournable, les citoyens soignés en psychiatrie pour avoir refusé des décisions contraires aux lois, avec preuves à l'appui, sont une honte pour la République. En effet, des psychiatres et des services qui se prêtent à une telle pantomime peuvent accepter bien d'autres irrégularités, comme les magistrats qui ont ouvert le bal, comme tous ceux qui ont participé à la mise en scène et mis en place ces systèmes discriminatoires.

 

Il est bien évident que ces quelques mots de constatation sont une bien faible contestation du système en vigueur.

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