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Droit à l'indemnisation

 

Victimes et droits d'indemnisation

 

Victimes des notaires, victimes des huissiers, victimes de harcèlement, victimes d'agression, victimes de viols, victimes d'escroquerie, victimes d'abus de faiblesse, victimes du Médiator, victimes d'empoisonnement, victimes de la crise, victimes de la guerre, victimes d'épidémie, victimes de la famine, … les faits divers sont une succession, pour ne pas dire une litanie de listes de victimes.

 

Pourtant, dans chaque catégorie sociale, il y a plus de personnes qui ont échappé à la victimisation que de personnes qui ont succombé.

 

La tendance est de ce fait à dire qu'il y aura toujours des victimes, qu'il ne sert donc à rien de passer son temps à pourrir la vie des autres à ce sujet. Ce serait acceptable si les causes n'étaient pas détectables, et si les conséquences étaient toujours une prise en charge des victimes. Tel n'est pas le cas, car tous les pouvoirs considèrent l'atteinte au principe d'autorité comme plus important que de rétablir des situations obérées. Il en résulte que les victimes sont aujourd'hui répertoriées plutôt dans le but de montrer que l'autorité doit être respectée. Que les conséquences de la cause soient éradiquées, et que la victime puisse être rétablie dans ses droits importe finalement peu. Et c'est sur une telle base que la victime reconnue peut continuer à subir les conséquences de la situation qui l'a déjà amoindrie.

 

Si l'on veut bien constater que la recherche d'avantages se fait toujours au détriment des autres, il devient intellectuellement difficile de faire restituer ce qui a été abusivement perçu. En effet, au pays de l'Égalité, il est difficile de séparer les bénéficiaires d'avantages en plusieurs catégories, qui seraient par raisonnement théorique susceptibles d'être ou non justifiées. Ce sont ces ambiguïtés dans la langue, qui résultent de contextes historiques, qui rendent difficile la lutte contre de nombreux excès. Comment dénoncer des privilèges, tout en justifiant des avantages. Bien malin qui y réussira !

 

 

 

Conséquence directe, les catégories de victimes sont multiples, et sont souvent considérées comme plus gênantes qu'intéressantes pour les gouvernants. Et si vous avez la chance (!!!) de faire partie des victimes « bien en cour », « à la mode », vous serez plus ou moins indemnisé, tandis que si vous faites partie des catégories qui mettent en cause le pouvoir, vous resterez victime, sans plus, donc avec beaucoup moins, même si il en est beaucoup parlé. Car reconnaître qu'il existe des victimes des institutions, c'est montrer une faiblesse, ce qu'aucun pouvoir n'accepte. Il est possible d'abuser de la faiblesse des autres, mais pas de l'autorité, car cela est perçu comme un affaiblissement de la République. C'est de cette manière que la corruption combine les avantages, les privilèges, les abus de confiance, si bien que plus personne ne s'y retrouve.

 

Il serait donc important que la situation de victime soit séparée en deux : d'une part, ce qui concerne la cooptation, société, représentée par le procureur, d'autre part, ce qui concerne les conséquences personnelles, représentées par un juge de l'évaluation. Le jugement comprendrait donc deux volets, que le juge de l'exécution serait chargé d'appliquer. De la même manière qu'il serait ainsi statué sur le trouble subi par l'État, il serait statué sur les troubles individuels. Parler de reconstruction de la personnalité passe par des rééquilibrages que chaque profession devrait avoir à assumer, par le biais d'assurances, regroupées et contrôlées par des mécanismes impartiaux et indépendants. La victime serait donc indemnisée, à charge pour le système d'assurances de se faire dédommager ou indemniser. Plus le risque est grand, plus le coût est élevé, et plus le métier a intérêt à savoir surveiller. Ce n'est pas le cas dans notre pays, puisque le système de cooptation en place, complété par le poids des réseaux, empêche toute prise de conscience tant des élus que des haut-fonctionnaires. La situation s'est encore dégradée ces dernières années, avec des protections et des revenus supplémentaires attribués aux élus et aux haut-fonctionnaires Si le poids du budget de chaque ministère était amputé du coût des fautes passées, la surveillance serait certainement meilleure ; même chose pour les corporations protégées comme les notaires, les liquidateurs, les gestionnaires de fortune, les administrateurs de biens, mais aussi la police, l'armée, ….

 

Les victimes ont toujours été manipulées, surtout pour servir le pouvoir , qui préfère négocier avec des puissances en place plutôt que de mettre fin à des anomalies criantes. C'est ainsi que les politiques se sont fait acheter de tous temps, notre centralisation a fait le reste.

 

 

Un autre avantage de l'obligation d'indemniser immédiatement serait la conséquence sur la profession concernée dont les coûts d'assurance augmenteraient. Bien sûr, il faut réfléchir aux effets pervers, mais l'implication de la collectivité comme garante permettrait à de nombreuses associations de surveiller et d'intervenir.

 

L'imagination au service de la collectivité peut être plus féconde que celle des délinquants, car il y a plus de contributeurs.

 

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