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subalternes

  • Impunité, le mot qui fâche !

     

     

     

    Le pire mot que peut prononcer celui qui parle à une victime ! Et même pire, le sous-entendre ! Il faut bien vivre avec son temps, le temps efface bien des outrages … Que d'inepties pour la victime qui doit subir le temps, dont il ne se passe pas une journée sans qu'à un moment ou à un autre, et combien de fois cela va-t-il se répéter, … le poids du passé ne se rappelle à son souvenir. À un moment ou à un autre, il vous faudra remplir un dossier, faire une demande, et les questions vont vous rappeler que vos droits ne sont pas ceux des autres !

     

    Celui pour qui le monde s'est effondré, pour qui il est impossible de reconstruire une nouvelle vie, pour de multiples raisons, personnelles ou collectives, celui-là ne pourra pas oublier, il ne pourra pas faire ce deuil, … garanti salutaire par toutes les cellules de soutien psychologique dont on nous rebat les oreilles.

     

    Car, bien sûr, chaque fois que vous êtes victime d'un dysfonctionnement judiciaire, il ne peut être question de vous aider à le surmonter, puisque ce sont ceux qui sont chargés par la société de vous prendre en charge qui assument le rôle de bourreau.

     

    Cette situation ubuesque, dont l'horreur est inqualifiable, vous retourne systématiquement le couteau dans la plaie, et l'on voudrait nous faire croire que celui qui subit cette aberration a des problèmes d'équilibre psychologique. Ne serait-ce pas l'inverse plutôt, et les auteurs des faits, comme ceux qui se refusent à les modifier, ne devraient-ils pas faire l'objet d'une définition internationale de la torture ?

     

    Vous me permettrez de rapprocher de ces catégories ceux qui font leur beurre de ces situations sans rien apporter au moulin, car de nombreux cas sont le résultat du mauvais fonctionnement social lié aux choix individuels de profiter de ce qui arrange, quitte à ne pas voir ce qui dérange. Pensez à tous ces bidonvilles entourés de murs pour que les touristes ne les voient pas !!! Cela ne ressemble-t-il pas aux villages de lépreux d'autrefois, ignorés de tous, … Et bien la situation des victimes est ainsi, ils vivent à côté de vous, mais leur souffrance ne touche personne, elle se contente de déranger. Il faut donc surtout apprendre à passer à côté sans en assumer sa part de responsabilité. Car de nombreux cas sont liés au manque de courage collectif qui permet aux tricheurs de se sentir intouchables, parce qu'ils ont « acheté » le silence et la faiblesse, grâce à quelques avantages secondaires, ou simplement du fait de l'intérêt qu'il y a dans notre organisation sociale à disposer de cadavres dans les tiroirs au cas où … !!

     

    La corruption passive, symbole de ce mauvais vouloir collectif, est là pour rappeler à tout instant à celui qui n'a pas été victime, que son tour peut venir, que les notables, les réseaux d'influence, les lobbies, peuvent à tout moment l'écraser, lui pourrir la vie.

     

    Notre organisation sociale est composée d'une multitudes de hiérarchies parallèles, qui se copient les unes les autres, et qui n'ont en commun que le refus de respecter les principes d'égalité et de liberté. Les convenances, l'autocensure, l'avancement, les pressions, les conseils « amicaux », … sont autant de moyens d'imposer à un individu d'accorder des avantages indus, et de créer des liens de dépendance, d'imposer « d'être redevable ». En face de cette tendance « lourde », rien n'est proposé pour tenter de contrebalancer ce défaut sociétal notable, bien au contraire, il faut constater l'existence de multiples services dits de « renseignements », de « conseils », de « consultants », de « coaching », … destinés à exploiter ces situations, au lieu de tenter de les résorber, de les neutraliser.

     

    Ne pas rentrer dans ce système vous exclut de la vie sociale, il ne vous reste que les activités subalternes, et surtout il est important que personne ne comprenne jamais que vous avez compris les règles du jeu social, et que vous refusez d'y rentrer. Car, dans ce cas, vous êtes considéré comme un vecteur potentiel de troubles et vous pouvez vous attendre à des petits soucis, totalement incompréhensibles pour le commun des mortels. Le premier étant d'être considéré dans votre propre réseau familial comme un cas à part, avec tout ce que cela comporte de réflexions multiples et variées, qui n'arrangent surtout pas les choses.

     

    Constater qu'une loi n'est pas appliquée, qu'un service social est incohérent, que les dénonciations se retournent contre leurs auteurs, chaque nouveau cas rappelle à des victimes qu'elles n'en sortiront pas, que leur calvaire continue, que la justice ne tient pas la place qui devrait être la sienne. Et l'on nous parle de harcèlement moral, … il nous semble que c'est surtout pour ne pas avoir à le faire cesser !!