Autoritarisme, incompétence, corruption, et mépris.
Des mots qui se côtoient sans jamais se comprendre. La compétence n'a pas besoin de la corruption, elle s'accompagne du respect, mais elle méprise les incompétents, les rabaisse, ce qui les amène à se laisser corrompre pour imposer leur autorité. Finalement, tout est question de la place qu'il faut occuper, ou que l'on a besoin d'occuper pour satisfaire des besoins plus ou moins nécessaires. Le principe de Peter n'est donc pas si innocent qu'il n'y paraît, qui veut que chacun tende à se trouver un jour ou l'autre incompétent et donc tenté par la corruption et l'autoritarisme.
L'éducation devrait permettre à chacun d'occuper une position de reconnaissance sociale avec des attributs et des responsabilité selon ses compétences dans le système. Mais est-ce bien vrai ?
Notre société n'est-elle pas plutôt un système de mépris organisé, basé sur des cooptations très peu républicaines, cachées derrière des examens, des concours, donc des obstacles destinés à détecter puis à éliminer les gêneurs, les empêcheurs de profiter d'un système qui s'est toujours reproduit. Les guerres sont vieilles comme le monde, et les chefs sont là pour profiter et se battre par populace interposée.
Les penseurs n'ont le droit de s'exprimer que lorsque les choses sont allé vraiment trop loin, comme en 1945, sachant que cela restait une façade, puisque les affaires continuaient pendant la mise en route de l'ONU ( arrangement avec la maffia en Sicile, massacres à l'Est, guerres en Corée, en Afrique, mise en coupe réglée de nombreuse régions, …).
La particularité de la France, c'est finalement l'hypocrisie poussée à son paroxysme, car si la royauté s'appuie sur une structure de classes sociales, donc une hiérarchie acceptée, chez nous l'Égalité est un principe, la Liberté un préalable, la Fraternité un système social, mais en fait cela ne fonctionne pas. L'Égalité sert à cacher la misère judiciaire, la Liberté masque mal l'autorité militaire et la Fraternité est un leurre que les fonctionnaires agitent en tout sens pour justifier leurs avantages.
La nouveauté de ces dernières années est le mépris de plus en plus affiché par les autorités et les dirigeants vis à vis de ceux qui demandent le respect de nos trois piliers de la République. Que la Troisième République ait été corrompue, c'est un fait connu, que la Quatrième ait été faible, cela dépend des personnalités observées, mais la Cinquième, quant à elle, se caractérise par la déliquescence des pouvoirs, compensée par un autoritarisme croissant, et une façon de taper dans la caisse de plus en plus indécente. Les élus sont incapables de se faire respecter, car leurs actes n'offrent pas la lisibilité claire et puissante qui permettrait à leurs soutiens de s'organiser pour les aider à imposer que force reste aux principes de la République.
Quand le Chef de l'État remet lui-même en cause l'existence d'un équilibre des pouvoirs et le respect des règles de Droit, quand le système judiciaire se comporte en corporation plus soucieuse d'avantages personnels que de respect du travail judiciaire, quand les financiers se font voter des revenus garantis aux dépends du peuple, quand l'administration met en œuvre la paupérisation, où sont donc les choix faits pour que la république prospère et permette à nos descendants de croire en un avenir meilleur. La recherche de nos universités est-elle donc si nulle qu'elle se contente de proposer un avenir de terrorisme et de guerres de banlieues. Nos économistes sont-ils si mauvais qu'ils ne puissent penser autrement que selon les critères financiers de leurs banquiers ?
Nous tous, déjà victimes de ce système, nous vous appelons à plus de respect de notre culture, plus de courage face aux incapables, l'avenir ne peut pas se contenter de si peu de bon sens, les techniques progressent, nous devons pouvoir en profiter tous ensemble. Chaque fois que vous en avez l'occasion, dans les meetings, dans les cafés, dans les supermarchés, dans les syndicats, dans les associations, n'hésitez pas à réclamer, n'hésitez pas à montrer votre indignation, n'hésitez pas à surveiller les comptes et à montrer que les gens simples savent gérer avec solidarité, égalité et liberté. Les bénévoles des réseaux de solidarité qui font vivre des millions de gens dans notre pays sont la preuve vivante que les victimes peuvent se regrouper et vivre selon d'autres critères que ceux imposés par une oligarchie irresponsable.