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solutions

  • Hypocrisie

     

    Hypocrisie, incompréhension

     

     

    Le plus dur pour la victime est de pouvoir garder assez de recul pour trier dans son environnement et construire une vie malgré les malheurs. Les soucis font partie de la vie quotidienne, mais chacun évolue dans un environnement, des habitudes, un mode de vie, des relations qui vont se trouver bouleversés lorsqu'il devient victime. Celui qui arrive à garder la tête hors de l'eau, qui arrive à sauver sa personnalité a déjà fait un grand pas vers la maîtrise du problème, même s'il ne peut arrêter le flot des enchaînements.

     

    Cependant, le plus dur reste de trouver des réponses pour sauver aussi ceux qui vous entourent. Dans ce domaine, le détachement de tout prôné par ceux qui se retirent du monde ne prend pas en compte la dimension affective de la relation aux autres, qu'ils soient famille ou amis, liens du sang ou liens de la vie. Il est difficile de se couper du monde humain, car le risque est grand de reproduire ensuite les mêmes erreurs et les mêmes errements que ceux qui vous ont écrasé sans remords. La politique des États-Nations est systématiquement et viscéralement attachée à ces difficultés, puisqu'elle génère en permanence des victimes dont les attaches multiples par delà les frontières sont autant d'occasions de fabriquer des haines dont le but est de permettre à certains de s'octroyer un pouvoir que ni l'Histoire, ni la Philosophie, ni la Science ne leur aurait permis d'exercer. Les escroqueries au pouvoir politique sont légions, et elles sont toujours mortelles, ce sont des plaies que l'Humanité traîne derrière elle, avec une odeur de puanteur à faire fuir tous les animaux de la création. L'Homme est mortel, et comme tous les animaux, sa durée est dans sa reproduction, comme dans la durée de son environnement, dont de nombreux paramètres lui échappent. Or, l'illusion que le pouvoir vous apportera un soupçon d'éternité en empêchant les autres de vivre est tellement grande qu'elle prime sur toutes les sagesses, qui, elles, tentent de mettre l'accent sur le devenir et la construction. Se donner l'illusion de tirer les fils de la vie est la pire des calamités, car ceux qui sont atteint de cette « psychorigidité » sont capables de toutes les atrocités, croyant renforcer leur puissance dans la destruction de collectivités végétales, animales ou humaines. Ils n'ont plus aucun sens de l'équilibre terrestre, et se croient tous investis de quelque mission pour l'éternité qui n'existe que dans leur tête. C'est ainsi que se créent sectes et dévotions, massacres et incantations, victimes et génocides.

     

    Il y a donc hypocrisie, car ceux qui parlent de sauver les victimes sont toujours ceux qui ont contribué à en créer, et qui veulent sauver malgré eux ceux qui n'ont pas les mêmes opinions sur l'organisation sociale et sociétale. Nous considérerons comme relevant de la même eau ceux qui considèrent que leurs caprices passent avant toutes les règles, puisqu'il s'agit d'une exacerbation du MOI qui défie le temps.

     

    Avoir été victime peut donc permettre de réfléchir comment éviter les excès inhérents aux déséquilibres de la pensée et à ses traductions dans l'organisation sociale. Réfléchir à l'équilibre des pouvoirs, aux contre-pouvoirs, à l'organisation de la police et à ses prérogatives, comme à la mise en œuvre de toutes les fonctions dévolues aux collectivités, permet de dépasser l'écrasement imposé à la victime, et d'essayer de répondre aux défis posés par le court-circuit que constitue un dysfonctionnement.

     

    Celui qui montre qu'il faut « faire cesser » une situation, et qui propose des solutions pour que cela ne se reproduise pas, passe par dessus ses adversaires, puisqu'il se réapproprie l'avenir et la construction de l'Histoire. Il s'inscrit dans la durée, alors que ses adversaires croyaient bien lui avoir ôté toute perspective d'avenir. Ce pied de nez aux pouvoirs, quels qu'ils soient, est d'ailleurs toujours considéré comme dangereux, et il n'est pas innocent de constater que de nombreux pouvoirs tentent de faire passer leurs victimes pour des « dérangés mentaux ». De nombreuses philosophies constatent que la sagesse ne s'acquiert que dans l'adversité, son besoin ne se faisant sentir que face à des excès inadmissibles.